Sortie de crise: Gaïd Salah évoque l’application de l’article 102 de la Constitution

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La proposition de Ahmed Gaid Salah à partir de Ouargla pour sortir le pays de la crise politique, a suscité un riche débat au sein de la classe politique algérienne qui semble dans sa majorité favorable.

L’application de l’article 102 de la Constitution permet au pays d’opérer le changement du système et des personnes revendiqués lors des grandes manifestations populaires pour mettre fin à la corruption, le clientélisme et l’oligarchie. Le recours à l’article 102 de la Constitution algérienne demandé par le chef de l’état-major des armées permettrait de déclarer l’empêchement d’Abdelaziz Bouteflika pour des raisons de santé. Depuis son ACV en 2013, la santé très fragile du président algérien – qui ne s’est plus adressé directement à son peuple depuis cette date – fait, en effet, l’objet de nombreuses polémiques en Algérie. Abdelaziz Bouteflika était apparu en fauteuil roulant. Fin février 2019, le chef de l’Etat algérien a été hospitalisé durant deux semaines à Genève, en Suisse, dans un hôpital, avant de faire son retour en Algérie le 10 mars. Il avait alors annoncé sa volonté de rester au pouvoir au-delà de la date de fin de son mandat, à savoir le 28 avril. Le général Ahmed Gaïd Salah a appelé, ce mardi 26 mars, à l’application de l’Article 102 de la Constitution qui prévoit la destitution du chef de l’Etat, dans un discours prononcé à Ouargla. Voici ce qu’il a dit : «La situation de notre pays est marquée, en ces jours, par des marches populaires pacifiques, organisées à travers l’ensemble du territoire national, revendiquant des changements politiques. En dépit du caractère pacifique et du civisme qui caractérisent ces marches jusqu’à présent, qui démontre la grandeur du peuple algérien, sa conscience et sa maturité, et qui a tenu à préserver l’image de marque dont jouit l’Algérie parmi les nations, il est de notre devoir de souligner que ces marches pourraient être exploitées par des parties hostiles et malintentionnées, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur, qui usent de manœuvres douteuses visant à attenter à la stabilité du pays. Des desseins abjects que ce peuple conscient et éveillé saura mettre en échec. De ce fait, et afin de prévenir notre pays de toute situation incertaine, il est du devoir de tout un chacun d’œuvrer avec patriotisme et abnégation, et de privilégier les intérêts suprêmes du pays, afin de trouver, dans l’immédiat, une solution de sortie de crise. Une solution qui s’inscrit exclusivement dans le cadre constitutionnel, qui constitue l’unique garantie pour la préservation d’une situation politique stable». Monsieur le Général de Corps d’Armée a réitéré son engagement personnel qu’il a manifesté, à maintes reprises, et à travers lequel il a réaffirmé l’attachement de l’Armée nationale populaire à défendre la souveraineté nationale et à protéger le peuple algérien contre tout éventuel risque ou danger. «Dans ce même cadre, j’ai prêté serment, à maintes reprises, devant Allah Le Tout-Puissant, devant la Patrie et devant le peuple, et je ne manquerai jamais de rappeler et d’insister que l’Armée nationale populaire, en tant qu’Armée moderne et développée, est capable de s’acquitter de ses missions avec professionnalisme, en tant que garant et gardien de l’indépendance nationale et responsable de la défense de sa souveraineté nationale et de son unité territoriale, et de la protection de son peuple contre tout péril ou danger pouvant survenir, je dis, l’Armée nationale populaire demeure loyale envers son serment et ses engagements, et ne permettra jamais, à qui que ce soit, de détruire ce que le peuple algérien a pu construire. Dans ce contexte, il devient nécessaire, voire impératif d’adopter une solution pour sortir de la crise, qui répond aux revendications légitimes du peuple algérien, et qui garantit le respect des dispositions de la Constitution et le maintien de la souveraineté de l’Etat. Une solution à même d’aboutir à un consensus de l’ensemble des visions, et faire l’unanimité de toutes les parties, à savoir la solution stipulée par la Constitution, dans son article 102».

A. S.