Le gouverneur de la Banque d’Algérie a exposé jeudi dernier aux P-dg des banques, l’analyse rétrospective de son institution sur le refinancement du système bancaire et son évolution.
Lors de cette rencontre Mohamed Loukal a retracé les lignes directrices de la politique monétaire de la Banque d’Algérie ainsi que les dispositions du nouveau dispositif de renforcement de la collecte des devises des particuliers. Ces actions s’inscrivent, avait informé Loukal, comme mesures prises par la Banque pour « faire face à l’assèchement prévisible de la liquidité bancaire ». Cette situation avait d’ailleurs attiré l’attention du Comité des opérations de politique monétaire (COPM) de la Banque d’Algérie. Ce dernier avait décidé en août 2017 de « ramener le taux de la réserve obligatoire de 8% à 4% » afin de « libérer une liquidité additionnelle sur le marché estimée à 350 milliards de DA » a expliqué Loukal.La Banque d’Algérie, avait de son côté « suspendu l’instrument de l’absorption de la liquidité » et « supprimé la rémunération de la facilité de dépôt ».En suivra ces mesures, l’amendement en octobre 2017, de la loi relative à la monnaie et au crédit autorisant la Banque d’Algérie à financer directement, notamment, le déficit budgétaire, le refinancement de dettes publiques et le Fonds National d’Investissement (FNI).Quant aux effets de l’ensemble de ces dispositifs, Loukal a soutenu que « l’impact immédiat et le plus visible est la transition rapide d’un déficit de liquidité du système bancaire, dans son ensemble, vers un excédent substantiel de liquidité ». Il fera rappeler en ce sens qu’à partir de mi-novembre 2017, « les facteurs autonomes ont généré, de nouveau, un excédent de liquidité important qui s’est élevé à environ 1.500 milliards de DA dans les premiers mois de 2018 ». Il rappellera aussi qu’au 8 janvier 2018, « les opérations de reprise de liquidité ont débuté » sous forme de dépôts à terme à « 7 jours sachant que les montants à absorber sont décidés par la Banque d’Algérie et adjugés à travers des enchères à taux variable avec un taux maximum proche du taux directeur ».Pour lui, le taux directeur continue de « signaler l’orientation de la politique monétaire en ligne avec ce que la Banque d’Algérie considère comme le maintien de la stabilité des prix ». Une semaine après, débutait également la première période de constitution de la réserve obligatoire, qui permettrait selon Loukal, l’utilisation « stériliser l’excédent de liquidité induit par le programme de financement monétaire ». Pour ce qui est des prochains mois, Loukal, informe que la Banque d’Algérie « continuera à suivre de près tous les développements macroéconomiques et monétaires et ajustera, si nécessaire, les paramètres de l’ensemble des instruments à sa disposition pour assurer la stabilité des prix ». Le principal défi est désormais de continuer à « assurer la stabilité des prix dans un environnement de surplus de liquidités substantiels et persistants », déclare Loukal et ce grâce aux instruments adéquats, dont dispose la BA, pour la « gestion de la liquidité et est prête à les utiliser dans la mesure nécessaire ».
Amel Driss