SILA: Des éditeurs appellent à soutenir l’industrie du livre dans les pays africains et arabes

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Des professionnels de l’édition et du livre, réunis en marge du 27e Salon international du livre d’Alger (Sila), ont appelé, lundi, à soutenir l’industrie du livre et encourager la traduction dans les pays africains et arabes.

S’exprimant lors d’une rencontre professionnelle sur les enjeux du livre arabe et africain, des éditeurs ont souligné la nécessité d’engager des réflexions afin d’asseoir une «véritable» industrie du livre dans les pays africains et arabes, pour «faire face» aux enjeux majeurs de l’édition, à l’ère du numérique. Le président de l’Union des éditeurs arabes, Mohamed Rashad, a jugé «faible» l’édition dans les pays arabes, avec seulement «75.000» à «85.000» nouveaux titres édités chaque année, selon une récente étude de l’organisation. Ce chiffre reflète, selon lui, une «faible» dynamique éditoriale dans de nombreux pays arabes, avec un «net recul» dans l’édition du livre pour enfants, la nouvelle, le livre académique et scientifique. Selon Mohamed Rashad, également éditeur, le volume global de l’industrie de l’édition dans les pays arabes ne dépasse pas «4 milliards» de dollars. Pour sa part, le président de l’Organisation nationale des éditeurs de livres (Onel), Mohanad El Djahmani, a soutenu que «l’industrie du livre fait face à de nombreux défis, notamment linguistiques, dans les pays d’Afrique». Relevant un «déclin» de la place de langue arabe dans certains pays africains, cet éditeur a appelé à «renforcer» l’enseignement de cette langue et encourager la traduction de l’arabe vers les langues africaines. L’essayiste Samia Bouharati a, de son côté, appelé à encourager la traduction des ouvrages édités en Afrique et dans les pays arabes afin de «donner une large visibilité» à la production éditoriale, tous domaines confondus. Appelant à soutenir le livre et l’édition, cette ancienne employée de l’Enag (Entreprise nationale des arts graphiques) a estimé que le livre représente un «vecteur d’ouverture sur les cultures et savoirs». Le 27e Sila se poursuit jusqu’au 16 novembre, au Palais des expositions des Pins Maritimes, avec au programme des activités marquant la célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er novembre 1954, en plus des rencontres-débats sur de nombreux sujets liés à la littérature, au patrimoine, à l’histoire et au cinéma.

Engouement pour les livres d’histoire

La 27e édition du Salon international du livre d’Alger (SILA) connaît, depuis son ouverture au public jeudi dernier, un engouement pour les ouvrages historiques, car coïncidant avec le 70e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er novembre 1954. A l’instar des précédentes journées, le 6e jour du salon a vu une forte affluence de visiteurs, notamment des étudiants et chercheurs venus des différentes wilayas du pays pour découvrir et acquérir les dernières publications, en particulier dans le domaine de l’histoire de la résistance et de la Révolution de libération, des mémoires et biographies des moudjahidine, ainsi que pour assister aux rencontres avec de nombreux historiens et chercheurs dans le cadre des conférences historiques programmées. A ce propos, le directeur des éditions « Dar El Hikma », Ahmed Madi a précisé que la maison présente de nombreuses publications historiques, en arabe et en français, citant notamment des titres tels « Positions des pays arabes sur la question algérienne 1954-1962 » de Meriem Seghir, « El Hadj Ahmed Bey dans l’Est algérien, homme d’Etat et résistant 1830-1848 » de Boudhersaya Bouazza, ainsi que plusieurs œuvres de l’historien feu Mohamed Larbi Zebiri, y compris sa traduction du livre « Miroir » de Hamedan Benothmane Khodja. De son côté, le directeur des éditions « El Hibr », M’hand Ismail, a estimé que « le public algérien est avide de découvrir des livres historiques liés à la Mémoire, aux mémoires des acteurs historiques, et au sujet de la Révolution de libération… », ajoutant que « la maison œuvre à traduire des textes portant sur l’histoire algérienne, comme la traduction de deux ouvrages de l’historien feu Abdelmadjid Merdaci, du français vers l’arabe, à savoir « 50 clés pour le cinquantenaire » et « Gouvernement provisoire algérien (GPRA) », ainsi que la publication d’autres œuvres en la matière. Par ailleurs, le représentant des éditions de l’Agence nationale de communication, d’édition et de publicité (ANEP), Hassan Gherab a souligné que « le lecteur algérien est passionné et très intéressé par les livres traitant de l’histoire de l’Algérie, un sujet qui revêt une importance particulière dans la recherche des nouveautés littéraires chaque année », relevant que l’agence « publie des ouvrages aux spécialités et domaines variés pour répondre aux intérêts des lecteurs, y compris l’histoire ». L’intervenant a indiqué, à cette occasion, que « des rabais de 30% ont été consentis pour les différents titres proposés au public, dans l’objectif d’encourager la lecture », faisant état de la présence d’un nouvel ouvrage d’histoire au Salon, à savoir  » Les crimes de la France en Algérie… 1830-1847  » de Karima Ait Dahmane. De son côté, le représentant de « Casbah Editions », Said Saboune a affirmé que la maison d’édition « présente 17 nouveaux titres à l’occasion du Salon, en lien avec les questions de l’histoire algérienne, étant parmi les sujets qui suscitent l’intérêt des lecteurs, notamment les jeunes férus de ce type d’ouvrage qui traitent de la mémoire ». A son tour, le représentant de la maison d’édition  » El Maarifa El Alamia », Loulmi Mohamed Lamine a fait savoir que le stand qui expose « près de 800 titres » connait une grande affluence du public sur les livres religieux et de patrimoine, ainsi que sur les ouvrages qui abordent l’histoire de l’Algérie. Quant au représentant de « l’Office des publications universitaires » (OPU), il a souligné que le stand connait  » depuis l’ouverture une dynamique et une présence des étudiants et des chercheurs universitaires en vue de chercher des livres récents dans diverses spécialités. La 27e édition du SILA se poursuit jusqu’au 16 novembre au Palais des expositions des Pins maritimes (SAFEX), avec la participation de 1007 maisons d’éditions issus de 40 pays, dont 290 éditeurs algériens, présentant plus de 300.000 titres.

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