Une conférence sur l’histoire, intitulée « Nos écrits sur Novembre 1954″, a été animée, vendredi à Alger, par des historiens chercheurs, unanimes à souligner l’ »importance des archives et des témoignages, pour une écriture saine et objective de l’histoire ».
Accueillie à la grande salle de conférence à la société algérienne des foires et exportations (Safex), cette rencontre a été organisée dans le cadre du 27e Salon international du livre d’Alger (Sila: 6-16 novembre), en célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale. Animées par les historiens-chercheurs et professeurs d’université, Fouad Soufi, Ammar Mohand Amar, Mustapha Saadaoui et Redouane Chafou, les interventions ont été focalisées sur l’importance d’avoir une approche et une méthode pour produire un savoir dans le domaine de l’histoire à même de contenir les enseignements de cette date charnière du 1e novembre 1954. Ainsi, le traitement de la thématique de cette rencontre serait possible, non sans être au fait de « la production, en qualité et en quantité d’ouvrages et de publication d’articles scientifiques », a estimé le chercheur et ancien directeur des archives nationales, Fouad Soufi, qui a insisté sur l’ »importance de l’accès aux sources et aux archives », notamment. La formation sur « la méthodologie de travail quant au traitement de la source », avec toutes les précautions que cela suppose, a été, entre autre, relevée par, le chercheur en anthropologie sociale et culturelle à Oran, Ammar Mohand Amar, qui a insisté sur « la nécessité d’avoir une position critique susceptible de remettre le « document » dans son contexte historique, sans omettre de tenir compte également des différents témoignages se référant à l’événement décrit dans ledit « document-source ». Les échanges de données scientifiques en histoire entre chercheurs, lors de rencontres organisées à cet effet, a été un des points soulevés par le chercheur en histoire à l’université de Douira, Mustapha Saadaoui qui a également évoqué l’importance de publier dans des revues ou magazines spécialisés, les travaux et les savoirs nouvellement produits avec leur transmission aux différents organismes et acteurs dans le domaine. La formation de jeunes historiens, avec toutes les contraintes intellectuelles et académiques –qui vont de soi- que cela suppose, notamment les postures intentionnelles selon que l’acte de recherche soit à visée mémoriel ou historique, ainsi que d’autres propositions consistant, entre autre, en l’étude de l’impact positif, sur la jeunesse et la population, après l’application sur le terrain de tous les point évoqués dans le strict respect des normes académiques universelles, ont été évoqués par l’ensemble des conférenciers. La mise à disposition effective des archives locales, avec facilitation d’y accéder pour les historiens et les chercheurs, a été une constatation de terrain, rapportée par l’Enseignant à l’université d’El Oued, spécialiste en histoire contemporaine, Redouane Chafou, rappelant l »’importance et la nécessité de permettre aux spécialistes du domaine de consulter ces sources » qui permettront, après les avoir traitées, vérifiés, comparées et recoupées d’établir des faits avec la certitude académique que cela requiert, ce qui donnera plus d’élan aux historiens algériens à aller de l’avant pour l’écriture de la glorieuse histoire de leurs pays », a-t-il conclut.Le 27e Sila, qui célébre cette année le 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération sous le slogan « Lire pour triompher », se poursuit jusqu’au 16 novembre, avec plusieurs conférences dans différentes thématiques et les exposants de 1007 maisons d’édition issues de 40 pays, dont l’Etat du Qatar, présent en invité d’honneur. Le 27e Sila ouvre ses portes au public tous les jours de10h00 à 22h00 au Palais des expositions (Safex) aux pins maritimes à Alger.
Le témoignage participe aux enquêtes sur les crimes de guerre en Algérie durant la colonisation et à l’écriture de l’histoire
Des universitaires, réunis vendredi dans le cadre du 27e Salon international du livre d’Alger (Sila), ont souligné la nécessité d’enquêter et de recueillir des témoignages auprès des témoins de massacres commis durant la colonisation française pour participer à l’écriture de l’histoire de l’Algérie. S’exprimant lors d’une rencontre intitulée « Les historiens et la révélation des crimes coloniaux », l’historienne Malika Rahal, spécialiste de l’histoire de l’Algérie, soutient que le recueil des témoignages auprès des moudjahidine ou de leurs proches et d’autres témoins des violences et des crimes coloniaux, constituent un « matériau » pour l’écriture de l’histoire de notre pays. Pour cette chercheuse et auteure de plusieurs ouvrages sur l’histoire de l’Algérie contemporaine, les récits recueillis auprès des témoins et survivants des crimes coloniaux, représentent des « preuves d’histoire indéniables » pour « expliquer comment les disparitions forcées, notamment durant la bataille d’Alger, ont été un outil aux mains des autorités coloniales françaises ». Jugeant qu’il est « urgent » de collecter des témoignages sur les crimes commis durant l’occupation française de l’Algérie, Malika Rahal, soutient qu’on n’a pas « suffisamment de données chiffrées » sur tous ces crimes coloniaux et violences notamment « les tortures, les déportations et les enlèvements ». Abordant dans ce sens, l’historien Hosni Kitouni, estime, pour sa part, qu’il a de « multiples histoires individuelles à écrire sur les différents types de crimes sur les civils, notamment les déportations d’enfants .. ». « En plus des massacres perpétrés contre des civils et militants de la cause nationale, l’armée coloniale a commis également d’autres types de violences, notamment les viols, déportations, transport d’enfants à l’étranger et les dépossessions », a-t-il ajouté. Le 27e Sila se poursuit jusqu’au 16 novembre au Palais des expositions, Pins Maritimes (Alger), avec un programme spécial consacré au 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution de novembre 1954, en plus des rencontres-débats sur de nombreux sujets liés à la littérature, au patrimoine, à l’histoire et au cinéma.Des activités culturelles et littéraires, des séminaires et des soirées de poésie dédiées à la Palestine sont également programmés, en solidarité avec le peuple palestinien, en plus des activités sur la littérature africaine ainsi que sur la cause sahraouie.