SILA 2023: Colloque sur la pensée africaine et l’affirmation de soi au XXIe siècle

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« La pensée africaine et l’affirmation de soi au XXIe siècle », intitulé du premier colloque marquant l’ouverture des activités de l’Espace africain au 26e Salon International du Livre d’Alger (SILA), a été animé, jeudi à Alger, par un panel d’écrivains et universitaires africains, qui ont plaidé pour la richesse et la pluralité culturelle de l’Afrique, comme « facteur d’unité et de développement autonome ».

Programmé dans le cadre du 26e SILA qui accueille l’Afrique en invité d’honneur, ce premier colloque, a révélé la richesse et la diversité culturelles de ce grand continent, berceau de l’humanité, portées, le temps d’une rencontre, avec toute la détermination morale et intellectuelle par, le Djeli Ibrahima Soumano du Mali, la romancière Calixthe Beyala du Cameroun, la Chercheure-sociologue sénégalaise, établie au Canada, LY-Tall Aoua Bocar, l’écrivain et ancien ministre béninois, Kakpo Mahougnon, le directeur de la librairie l’Harmattan- Guinée, Sansy Kaba Diakite et l’écrivain- universitaire, responsable du Pôle Afrique au 26e SILA, Benaouda Lebdai. Les intervenants ont mis en avant la pensée africaine depuis sa genèse au XIXe siècle comme « projet fédérateur porté par le panafricanisme », rappelant le rôle de l’Algérie qui, selon eux, « a toujours tenu haut le flambeau de la résistance africaine ». Premier à intervenir, le Djeli Ibrahima Soumano a souligné l' »importance de la tradition orale en Afrique et le rôle social du djeli ou du griot », garants de maintenir, entre autre, le « lien avec l’ancestralité » et dont la noble mission est de « préserver la mémoire collective », un rôle de tout temps régi en hiérarchie sociétale inter générationnelle qui a servi à consolider les liens et faire naître dans les esprits la notion du vivre ensemble. De cette manière d’organiser la société qui se base sur la famille comme premier maillon d’une société unie qui aspire vers un avenir meilleur, les africains doivent prendre conscience de l' »idée de la Nation », l’objectif étant d' »arriver à construire les Etats Unis africains », a affirmé Calixthe Beyala. Lors de ce colloque, l’accent a également été mis sur la nécessité de poursuivre la dynamique de rapprochement entre les peuples du continent africain qui « reposent sur un même socle culturel », au regard des « nombreuses similitudes dans les contenus des discours », au delà même de la différence des langues, ont encore expliqué les différents intervenants, citant pour exemple le griot, équivalent d’El Goual dans les sociétés maghrébines.

Actuellement, la jeunesse est plus que jamais convaincue par l’idée de mettre en action la pensée africaine qui jouit de plusieurs socles communs, historique, architectural, culturel et humain, cette mise en action de la pensée africaine étant une alternative louable, capable d’aboutir le projet panafricain et arriver à l’affirmation de soi, sans pour autant exclure l’autre, ont martelé les conférencier. « L’homme est dans le nom qu’il porte et la langue est pour lui, une archive culturelle intarissable », a estimé, pour sa part, Kakpo Mahougnon,  relevant que les différents parlers locaux recèlent les us et coutumes de leurs communautés linguistiques respectives, appelées à se retrouver pour constituer une seule et unique entité, « forte par ses racines et grande par ses ambitions légitimes », a-t-il ajouté. Par sa singularité et ses aspects immatériels et exclusifs propre aux humanités de chaque peuple, « la culture a de tout temps été un facteur déterminant de la souveraineté des peuples et des Nations » a-t-on estimé lors des débats qui ont suivi le colloque. Présente à ce colloque, la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a rappelé que « l’Afrique, invité d’honneur du 26e SILA était une opportunité de plus pour célébrer la grandeur et la richesse patrimoniale et culturelle du continent africain, réitérant la volonté de l’Algérie à poursuivre ses efforts à aller de l’avant pour son unité et son développement ». Des ambassadeurs et représentants de différentes missions diplomatiques africaines accréditées à Alger ont assisté à ce colloque qu’ils ont enrichi par leurs interventions durant le débat. Le pavillon central du 26e SILA accueille l’Espace africain qui abritera jusqu’au 2 novembre, d’autres rencontres avec des écrivains de divers pays africains ainsi que des colloques, notamment sur la communauté soufie algéro-africaine, le leader sud-africain Nelson Mandela (1918-2013) à l’occasion du dixième anniversaire de sa disparition, et « L’héritage de Frantz Fanon (1925-1961) dans le monde ». Le 26e SILA est ouvert au public tous les jours de10h00 à 22h00, jusqu’au 4 novembre au Palais des expositions à Alger.

Les maisons d’édition algériennes proposent de nouvelles publications

Plusieurs maisons d’édition algériennes ont annoncé de nouvelles publications dans divers domaines tels que la littérature, la critique, l’histoire et l’art, qui seront présentées au 26e Salon international du livre d’Alger (SILA 2023) ouvert jeudi au public. En effet, l’Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG) participe au rendez-vous livresque avec neuf nouveaux titres publiés dans le cadre du Prix du Président de la République pour les jeunes créateurs, Ali Maâchi, et sept autres titres publiés dans le cadre du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, dont les ouvrages en langue arabe « Les cheikhs de la wilaya de Ain Defla » et « L’histoire de l’érudit Mohammed Charef ». L’Agence nationale de communication, d’édition et de publicité (ANEP) marque sa présence avec quatre nouveaux titres, notamment dans la littérature et l’histoire, dont le roman « Une vie en berne » de Djamel Mati, le recueil de poésie « Telle une chair tatouée » d’Alima Abdhat, ou encore « La bataille politico-diplomatique pour l’indépendance de l’Algérie » de Mohand-Tahar Zeggagh. Les Editions « Barzakh » proposent au public du SILA 2023 neuf nouvelles publications, presque toutes  littéraires, dont le roman intitulé « De glace et de feu » de Suzanne El Kenz, le récit « Taxi » d’Aymen Lihem, outre la traduction en français du recueil de nouvelles « Des choses qui arrivent » de Salah Badis. Le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) propose, lui, cinq nouveaux titres scientifiques en langue arabe, dont « Les familles algériennes en France et leurs langues » et « La communauté des oasis et les orientations modernes de l’agriculture dans les pays maghrébins ». La maison « Khayal éditions » participe à ce rendez-vous avec des publications littéraires, comme le roman « Le voyage d’El Maghili » de Aouatif Slimani et le recueil de poèmes « Géographie du plaisir » de Dalila Dib, mais aussi des ouvrages critiques et historiques, telles que « Massif, événements et faits de mémoire », et « Poésie haïku, recherche dans les origines japonaises et la spécificité arabe ». La maison d’édition « Casbah Editions » est également présente avec plusieurs titres à l’instar de « F. Scott Fitzgerald et ses contemporains face à Hollywood » du critique de cinéma, Ahmed Bedjaoui et « Afrique du Sud, Histoire et Littérature » de Benaouda Lebdai et « Nouvelles de l’infra-monde » de Mohamed El Keurti. « Chihab Editions » a aussi été au rendez-vous avec de nombreuses publications dont « Ibn Khaldun, Nouvelles du Maghreb au XIV siècle » de Mohamed Saouli et « L’Algérie dans le cinéma de Merzak Allouache » de Nabila Boudraa. C’était l’occasion pour « Hibr Editions » de proposer de nouveaux titres comme « Introduction à l’histoire des langues en Algérie » d’Ibtissem Chachou, mais aussi pour « Editions Dalimen » de présenter des ouvrages en langue française dont « Et si mon père avait une âme d’enfant » de Fateh Boumehdi et la traduction française de « El Dharwa » de Rabia Djelti. Les amateurs des romans internationaux traduits vers l’arabe trouveront leur bonheur chez la maison d’édition « Dammah Publishing » avec les deux romans « Memory of departure » et « After lives » de Abdulrazak Gurnah, récipiendaire du prix Nobel de littérature en 2021, outre « Parnassus on wheels » de l’américain Christopher Morley et « La sangre de los libros » du portugais Santiago Posteguillo. « Dar Al Watan » a aussi été présente avec de nouveaux titres dédiés aux grands savants et personnalités algériennes comme Hamdane Ben Othman Khodja, Ibn Maryam Al-Tlemceni et la trilogie de l’écrivain sahraoui Hamdi Yahdih sur l’histoire du Sud algérien.