SILA 2022: Un large éventail d’ouvrages d’histoire et de littérature offert par l’Italie

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Le pavillon italien offre dans le cadre de la 25e édition du Salon international du livre d’Alger (Sila 2022), qui a ouvert ses portes au public vendredi matin au Palais des expositions, un large éventail de publications en langue italienne consacrées à l’histoire, à la littérature, aux études académiques et universitaires, outre des livres pour enfants.

Cet événement international, dont l’Italie est l’invité d’honneur cette année, est rehaussé par «la présence de 14 maisons d’édition italiennes», lesquelles exposent environ «500 titres» traitant de domaines variés, a indiqué le responsable du pavillon, Hakim Cheniti, qui a également été représentant de l’Agence italienne de coopération étrangère relevant du ministère italien des Affaires étrangères, a fait savoir que l’afflux des visiteurs était «considérable» depuis la première heure de l’ouverture du Salon, «notamment les étudiants et professeurs de langue italienne venus de différentes wilayas». Le responsable a affirmé que l’Agence vise, à travers sa participation au Salon, à «établir une coopération et un partenariat plus larges entre les maisons d’édition algériennes et italiennes dans le domaine du livre et de l’édition», ajoutant que le pavillon réservé à l’Italie veille «à faire connaître le marché livresque italien, tout en mettant l’accent sur le créneau de la traduction». Le pavillon italien est jonché de plusieurs ouvrages traitant de l’histoire algérienne et des liens unissant l’Italie et l’Algérie, dont Enrico Mattei et l’Algérie, une amitié inoubliable 1962-2022, édité en 2022 par l’ambassade d’Italie en Algérie. De nombreuses activités, dont une rencontre sur «le roman historique» qu’animera la romancière et éditrice italienne Stefania Uche, et une conférence sur «Traduire des romans algériens en Italie et traduire des romans italiens en Algérie» sont prévues lors de cette manifestation, avec la participation d’écrivains algériens dont les œuvres ont été traduites en italien et des représentants de maisons d’édition. Egalement au programme de cet évènement, l’organisation d’une table ronde sur la révolution algérienne et la «solidarité du peuple italien» en faveur de notre cause, laquelle sera animée par un certain nombre d’écrivains italiens tels que Bruna Bagnato et Caterina Ruggiero, et d’autres conférences sur la littérature italienne, notamment les œuvres de la romancière italienne Grazia Dalida (1871-1936). Plus tôt dans la journée, la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, avait supervisé l’ouverture du programme culturel de la 25e édition du Sila, conjointement avec le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères italien chargé de la Culture, Benedetto Della Vedova. Le 25e Salon international du livre d’Alger (Sila), qui se tient sous le slogan : «Le livre est le pont de la mémoire», réunit 1250 maisons d’édition, dont 266 algériennes, et propose plus de 300 000 titres consacrés aux différents domaines.

Les mémoires individuelles, une «source inépuisable» pour l’écriture de l’HistoirenDes universitaires et éditeurs, réunis vendredi en marge du 25e Salon international du livre d’Alger (Sila), ont souligné que le témoignage et les mémoires individuelles constituent une des sources pour l’écriture de l’histoire de la Guerre de Libération nationale. S’exprimant lors d’une rencontre sur l’édition, l’Histoire et le livre de mémoire, l’historien Dahou Djerbel, soutient que le recueil de témoignages auprès de témoins de faits historiques, constitue un «matériau» pour l’écriture de l’histoire. «Le rôle de l’historien consiste à transformer le témoignage en document historique et académique», a-t-il détaillé. Pour ce chercheur, également directeur de la revue de critique sociale Naqd, les témoignages oraux comptent beaucoup pour l’écriture de l’histoire, écrite à partir de mémoires individuelles. Abondant dans ce sens, l’historien Fouad Soufi, estime pour sa part que les témoignages oraux et écrits des moudjahine constituent un fond important pour l’écriture de l’histoire qui doit «s’affranchir des archives écrites sur l’Algérie, émanant des autorités coloniales». Pour cet ancien directeur du Centre national des Archives nationales, l’écriture et la production mémorielle en général ne doivent pas se réduire à la Guerre de Libération nationale car, a-t-il dit, «la mémoire des individus comprend vécu et souvenirs des témoins et traverse les temps, contrairement à l’histoire qui marque une génération». Regrettant un «désintérêt» pour la production mémorielle, l’éditeur et libraire, Yacine Hanachi, a relevé, quant à lui, une «baisse considérable» des ventes de livres d’histoire, notant à ce titre que «les jeunes lisent moins les ouvrages traitant de l’histoire de l’Algérie». «Le marché du livre a connu un repli ces dernières années et les livres dédiés à l’histoire et à la mémoire emballent moins les libraires», a estimé ce libraire en activité depuis 1986 et responsable des éditions Média-Plus. Intervenant à cette rencontre, Selma Hellal, représentante des éditions Barzakh, estime que le travail de l’historien consiste à croiser les faits subjectifs et avec l’Italie comme invitée d’honneur, le 25e Sila prévoit des rencontres sur l’histoire et la mémoire, en commémoration du 60e anniversaire de la fête de la Victoire, célébrée le 19 mars de chaque année. Inauguré officiellement jeudi, le Sila se poursuit jusqu’au 1er avril au Palais des expositions des Pins Maritimes.