Selon un rapport du département d’Etat sur le terrorisme dans le monde, publié récemment à Washington, l’Algérie a intensifié la sécurisation de ses frontières, maintenant la pression sur les groupes terroristes opérant dans la région. Se référant aux constats établis par des analystes spécialisés en sécurité, le rapport soutient que les forces armées algériennes sont parvenues à neutraliser ces groupes extrémistes, s’imposant comme un rempart contre le terrorisme dans la région.
« Certains analystes estiment que les pertes continues (subies par les groupes extrémistes) ont considérablement réduit la capacité des groupes terroristes à opérer en Algérie « , relève ce rapport rédigé par le bureau du contreterrorisme du département d’Etat pour le Congrès. Ainsi, « la sécurité des frontières est restée une priorité de premier plan » pour se prémunir de l’infiltration de terroriste venant de pays voisins, indique le rapport qui cite à ce titre les actions de coordination entre les douanes algériennes et tunisiennes le long des frontières communes, le déploiement de soldats supplémentaires sur la frontière avec la Libye, le renforcement de la surveillance sur la frontière ouest et le recours accru aux technologies avancées en matière de surveillance aérienne. Actuellement, tous les postes frontaliers en Algérie ont accès aux bases de données d’Interpol, note, par ailleurs, ce document. Bien qu’elle ne fasse pas partie de la coalition internationale contre le groupe terroriste Daech, l’Algérie a soutenu activement en 2017 les efforts visant à contrer la menace du groupe terroriste autoproclamé « Organisation de l’Etat Islamique (Daech/Ei) à travers les programmes de renforcement des capacités des pays voisins et la coprésidence du groupe de travail sur le renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest.
Soulignant l’action menée par les forces armées et les différents services de sécurité en matière de contre-espionnage, d’enquêtes, de sécurisation des frontières et aussi de réponse aux crises, le rapport constate que le ministère de la défense nationale a « fourni des rapports en temps opportun » sur les saisies d’armes et de drogue ainsi que sur les opérations d’élimination de terroristes. En 2017, le gouvernement algérien a maintenu une politique stricte qui exclut toute concession aux groupes terroristes qui détiennent des otages, indique le document.
Le département de Mike Pompeo note qu’au plan diplomatique, l’Algérie est restée en 2017 « fortement engagée en faveur de la paix et de la sécurité régionales », soutient le processus politique onusien en Libye et participe à divers forums sahélo-sahariens pour discuter des politiques de développement et de sécurité dans la région et coordonner l’action des donateurs. Rappelant également son rôle actif comme membre fondateur du Forum mondial contre le terrorisme et coordonnateur de l’Afrique pour la lutte antiterroriste, le rapport précise que l’Algérie abrite les sièges d’Afripol et de l’Unité de fusion et de liaison du Cemoc (Comité d’Etat-major opérationnel conjoint) qui regroupe également le Mali, le Niger et la Mauritanie. Le rapport met en exergue par ailleurs, l’approche algérienne pour contrer l’extrémisme violent qui inclut des programmes de réhabilitation et d’intégration, y compris pour les terroristes repentis. Et souligne les actions menées dans le cadre de cette approche inclusive telle que la dépolitisation des mosquées, la réaffirmation de la tradition sunnite qui promeut la tolérance et la paix et le renforcement du rôle des » Mourchidates » dans la prévention de l’extrémisme violent. Dans le cadre de ces efforts, le ministère des Affaires étrangères a publié une brochure sur le rôle de la démocratie dans la lutte contre le terrorisme violent, rappelle-t-il encore.
L’Algérie est le pays qui a combattu le terrorisme dans des circonstances particulièrement tragiques et son peuple a payé un lourd tribut et c’est la raison pour laquelle, elle demeure plus que jamais mobilisée pour lutter contre cette menace, tout en appelant la communauté internationale à conjuguer ses efforts pour gagner cette bataille, qui est extrêmement importante pour toute l’humanité. De nombreux pays, faut-il le souligner, n’ont pas manqué, ces dernières années, de saluer le rôle pionnier de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, mettant en avant son expérience en matière de réconciliation nationale qui a jeté les bases de la paix et de la stabilité. Ils ont réitéré l’attachement de l’Algérie aux principes de sa politique étrangère, notamment en ce qui concerne le principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays, le soutien aux causes justes dans le monde et aux droits des peuples à l’indépendance et à l’autodétermination. L’année dernière, le groupe international sur les crises n’avait pas tari d’éloges dans son dernier rapport sur l’Algérie, mettant en avant ses efforts en faveur de la paix et de la sécurité dans la région.
Le rapport note que l’Algérie est en passe de devenir un acteur indispensable de la stabilité en Afrique du Nord et au Sahel, à travers sa démarche de promotion du dialogue comme solution des crises de ses pays voisins. Le rapport observe qu’au « moment où l’insécurité, l’ingérence étrangère et la polarisation augmentent partout dans la région, l’Algérie a promu le dialogue et le renforcement de l’Etat comme les meilleurs moyens pour faire sortir ses voisins de la crise et préserver dès lors sa propre sécurité à long terme ». Ce retour de l’Algérie sur la scène politique régionale, après une longue absence depuis sa décennie noire dans les années 1990, a été « positif pour plusieurs raisons », selon le rapport qui mentionne que « son approche de la promotion de l’inclusion et du compromis pour la stabilité de ses pays voisins offre une occasion à un système international qui a lutté pour faire face aux défis engendrés par les soulèvements arabes ».
Alger a joué un rôle important, plus particulièrement, en Libye, au Mali, et en Tunisie ou elle « a défendu les solutions politiques plutôt que la polarisation, l’agitation sociale et les conflits armés », relève la même source, ajoutant que « compte tenu de la rareté des acteurs capables de jouer un rôle constructif dans la région, cela est très positif, en particulier au Sahel ». Il faut relever que ce n’est pas la première fois que le rôle de l’Algérie est salué par la communauté internationale, puisque les Etats-Unis, première puissance mondiale, avaient fortement apprécié les efforts déployés par l’Algérie pour promouvoir la paix et la stabilité en Afrique du Nord et au Sahel. Les Etats Unis avaient remercié l’Algérie pour ses efforts dans la médiation et son appui pour l’accord de paix au Mali, qualifié de feuille de route pour rétablir la sécurité et stimuler la bonne gouvernance ainsi que la réconciliation et la justice dans ce pays. La diplomatie américaine avait affirmé que l’Algérie a joué un rôle de soutien « fondamental » dans le cadre des efforts de l’ONU pour parvenir à une solution politique dans ce pays, estimant que la réunion des parties libyennes en Algérie a été un jalon « très important ». Cela confirme le leadership de l’Algérie dans la région, mais aussi l’engagement des parties libyennes envers le dialogue comme étant la seule solution viable à cette crise, avait affirmé le secrétaire d’Etat américain, soulignant que son pays s’engage à continuer d’appuyer ce processus pour une Libye stable unie et en paix.