Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pris de nombreuses décisions depuis son retour de son voyage médical en Allemagne, dont la première a été la dissolution de l’Assemblée populaire nationale, la convocation d’élections législatives anticipé, le remaniement ministériel, la promotion de certaines wilayas délégués, et la libération des détenus du «Hirak».
La question qui se pose est quel est leur impact sur la prochaine étape ? Le professeur en science politique à l’Université d’Alger, Lazhar Marouk, estime que la dissolution de l’Assemblée populaire nationale était attendue, car cette institution a perdu sa légitimité et ne représente plus le peuple algérien, sachant que les pratiques de certains parlementaires ont porté atteinte à la réputation du législateur et dénaturé même l’image de l’État, en soulignant «la dissolution de l’APN est une décision correcte, car il est devenu une institution expirée». Le remaniement du gouvernement, à son tour était attendu également. Le Président, alors qu’il était sur le point de se rendre en Allemagne pour son deuxième voyage médical, a critiqué la performance du gouvernement, ce qui a obligé le Président à mettre fin aux fonctions des ministres qui n’étaient pas à la hauteur des espérances qui leur étaient attachées, vu qu’ils n’ont pas réalisé ce qu’on attendait d’eux, et peut-être que la critique populaire contre certains membres du gouvernement en est la preuve la plus évidente, selon les propos du professeur. Quant à l’autre décision concernant la libération des militants du mouvement populaire, il s’agit d’une tentative, de l’avis du professeur en science politique, de créer une atmosphère de réconfort et de soulagement, «c’est une décision qui reflète ce qui est attendu, et un pas vers le calme et permettant aux militants d’exprimer librement leurs points de vue dans le cadre de ce que la loi permet, d’autant que cette décision était la revendication de nombreuses associations de défense des Droits de l’Homme», a-t-il indiqué. Le plus important dans toutes ces décisions, dira l’intervenant, qu’elles sont en harmonie avec les demandes de nombreux Algériens, et qu’elles sont considérées comme des mesures d’apaisement à un moment où le pays se prépare à entrer dans des élections législatives anticipées, ce qui motive les électeurs à participer en force, avec pour conséquence que cela pourrait créer la dynamique manquante en raison de l’impasse politique qui sévit dans le pays depuis des années. Les décisions récentes sont comme une «présentation politique» que le Président Tebboune a présenté au «Hirak» et à la classe politique, et derrière eux le peuple algérien.
M.W. Benchabane