Selon Ali Bey Nasri, président de l’ANEXAL: «L’Algérie a même le droit de résilier l’accord de partenariat avec l’UE»

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L’article 40 est au premier plan des arguments de la partie algérienne de la demande de révision des termes du partenariat avec l’Union européenne, qui prévoit la possibilité de défendre les intérêts de tout pays ayant signé l’accord, en cas d’enregistrement d’une balance des paiements négative, ce qui est confirmé par les données du commerce extérieur et le ministère des Finances en Algérie, pour les années 2015 à 2020.

Bien que l’Algérie ait exporté, pendant 15 ans, 400 milliards de dollars d’énergie vers les pays de l’Union européenne, elle en a importé beaucoup plus et n’a pas atteint l’objectif de prospérité stipulé dans l’accord de Barcelone en 1995, qui a été longuement discuté dans la demande de révision de l’accord. A cet effet, le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL), Ali Bay Nasri, dira que la décision de revoir l’accord de partenariat avec les Européens est une nécessité inévitable aujourd’hui, appréciant la première étape annoncée par le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum, lundi, tout en soulignant que l’Union européenne est tenue d’accepter l’ouverture du débat. C’est ce que l’accord autorise pour tout pays touché, y compris l’Algérie, et permet, à travers l’article 107, de dissoudre l’accord pour tout pays souhaitant se retirer. Ali Bey Nasri affirme que «les dossiers les plus importants qui suscitent le mécontentement des Européens vis-à-vis de la partie algérienne sont la liste des articles interdits d’importation sauf moyennant un supplément temporaire, qui devrait inclure 2600 produits, selon ce qui a été annoncé précédemment par le ministère du Commerce. D’autre part, il a précisé que l’Algérie a le droit de protéger son économie, sa balance commerciale et la balance des paiements en premier lieu, ce qui est officiellement approuvé par l’article 40 des termes de l’accord, considérant que l’Algérie a le droit d’exiger cela, d’autant plus qu’elle se trouve dans une situation économique très critique et ne sera pas le premier pays à y recourir», a-t-il indiqué. Les arguments de la partie algérienne reposent, selon le chef de l’Association algérienne des exportateurs, sur le fait que les exportations de l’Algérie hors hydrocarbures vers l’Union européenne ne représentent même pas 1% de ses importations en provenance de ces pays, alors que les exportations de pétrole et de gaz depuis 15 ans ont atteint 400 milliards de dollars, les importations algériennes dépassent également cela, car l’Algérie vend du pétrole et du gaz comme matière première et les importe comme carburant automobile et kérosène pour les avions, ce qui rend l’accord de partenariat basé sur un principe gagnant-perdant, au lieu d’un principe gagnant-gagnant qui a été convenu. En sus, Ali Bey Nasri assure que les pays les plus importants de l’Union européenne qui ont des relations économiques avec l’Algérie sont l’Italie, l’Espagne, la France et, dans une moindre mesure, l’Allemagne, qui exige de ne pas ouvrir ces privilèges à tous les pays, elle devrait plutôt être limitée aux pays partageant des intérêts communs avec l’Algérie, et il a également insisté sur la nécessité d’appliquer ce qui était énoncé dans la charte de Barcelone de 1995, dont est issu l’accord d’association européen, car la charte prévoit la réalisation d’une prospérité, à laquelle l’Algérie n’a jamais réalisé, selon les chiffres qui ont suivi les accords d’association. Nasri précise que tout pays qui n’atteint pas les objectifs attendus du partenariat avec l’Union européenne a le droit de demander la résiliation de l’accord, ce qui est prévu à l’article 107 de ses dispositions.

  1. W. Benchabane