Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle 2017 en France, a indiqué, hier à Alger, que le renforcement des relations entre l’Algérie et la France devrait se faire à travers des partenariats multisectoriels. «Le renforcement de la relation entre l’Algérie et la France passe par une série de partenariats renforcés, un partenariat diplomatique et sécuritaire, académique, culturel, linguistique, éducatif et, également, par un partenariat économique», a t-il déclaré à la presse à l’issue d’un entretien avec le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. «Nous avons envisagé l’importance des dossiers relatifs aux énergies renouvelables, en particulier le solaire dans lequel beaucoup d’appels d’offres vont être passés, et également de la volonté qui est la nôtre de renforcer ce partenariat par les infrastructures et l’échange des talents», a-t-il poursuivi. Il a aussi estimé que des pistes de coopération étaient possibles dans les domaines des infrastructures et de la construction, de la logistique et de l’industrie agroalimentaire. Le candidat à l’élection présidentielle en France, Emmanuel Macron qui a achevé hier sa visite en Algérie, «une case à cocher» pour tout candidat à la présidence, s’est montré généreux en déclarations, à l’issue de ses entretiens avec les responsables algériens qu’il a rencontrés. «Ma volonté est de porter une vision ouverte, dynamique et d’avenir (pour) donner plus de densité au partenariat entre l’Algérie et la France», dira-t-il en estimant que les relations entre Alger et Paris se sont améliorées au cours de ces deux dernières années, notamment après 2012 suite à la visite effectuée en Algérie par le président français, François Hollande. Une amélioration plus tangible, selon lui dans le domaine économique et consulaire avec notamment le nombre de visas délivrés par la France aux Algériens qui a doublé ces deux dernières années. «Mon souhait est de porter une vision dynamique, volontaire à la hauteur de nos histoires communes, tout en regardant l’avenir autour d’un axe de développement stratégique», a encore indiqué Macron, soulignant que les deux pays ont des «des perspectives communes». «Je souhaite qu’avec l’Algérie nous développions une vision commune de notre stratégie au Maghreb», a ajouté Macron, soulignant que sa «volonté c’est qu’il y ait dans cette région, importante pour la Méditerranée et l’Afrique, davantage de solidarité, de rapprochement et de structuration pour pouvoir coopérer avec le reste de l’Afrique». Pour le candidat à la présidentielle en France, «l’Algérie demeure un grand pays et une grande diplomatie», rappelant à ce propos que le Président Abdelaziz Bouteflika est vice-président de l’Union africaine. Macron a eu l’intelligence de programmer une visite de deux jours en Algérie et a rencontré le Premier ministre, ministre de l’Education et ministre des Affaires religieuses, ainsi que la communauté française pour ouvrir une nouvelle page dans les relations algérofrançaises. En plus d’étoffer sa stature internationale, cette visite envoie à tous un message dont il serait impossible de ne pas tenir compte. Dans les élections fran- çaises, Alger est faiseur de roi, surtout avec son contingent de plus de trois millions de binationaux et tout cela dans le contexte d’une situation inédite qui donne le Front national de Marine Le Pen en tête du premier tour. Sa culture économique d’ancien banquier des affaires et sa passion pour la culture et le théâtre le prédisposent à mettre à distance les fractures idéologiques pour ne pas insulter l’avenir. Son côté Brutus qui assassine son père politique Hollande semble être minoré car depuis, il a donné toutes les preuves qu’il n’est pas une créature façonnée par un démiurge, mais un candidat porté par un projet rénovateur. A une question sur la communauté algérienne établie en France, il a estimé que ces Algériens représentent «un pont vivant entre les deux pays» et incarnent «une mémoire commune». Il a fait aussi part de sa volonté de «renforcer et poursuivre la réconciliation des mémoires, entamée ces dernières années». Au sujet de sa campagne électorale pour la présidentielle en France, il a indiqué qu’«il était indispensable durant une campagne présidentielle de venir faire une telle visite pour mesurer le poids du passé et avoir un discours volontariste de notre avenir». Pour le deuxième jour de sa visite, le candidat à la présidentielle française s’est rendu dans la matinée d’hier au Carré des Martyrs, avant de se déplacer pour une autre halte à la basilique Notre Dame, à Alger. Avant de reprendre l’avion pour Paris, il doit avoir un dernier têtetête avec Abdeslam Bouchouareb qui doit l’accompagner à l’aéroport.