Santé (cardiologie)  : Le CHU d’Oran réussit une première expérience de remplacement  valvaire aortique percutané

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 Le service de cardiologie du CHU d’Oran a  récemment effectué avec succès une première expérience de remplacement  valvulaire aortique percutané (TAVI), une alternative à la chirurgie cardiaque pour des patients à haut risque chirurgical, a indiqué à l’APS le  chef de ce même service.

Trois patients ont subi une TAVI le 31 aout passé, a indiqué le Pr Hadj  Mohamed Ali Lahma, soulignant que cette nouvelle technique a été  effectuée, pour la première fois avec succès dans la région ouest. Cette  technique est encore une nouveauté sur l’ensemble du territoire national,  a-t-il précisé. « L’intervention est pratiquée en cas de sténose aortique, soit le  rétrécissement de la valve aortique », explique le même spécialiste ajoutant  que lorsque cette valve ne fonctionne pas adéquatement, le cœur n’arrive  pas à faire circuler efficacement le sang dans l’organisme. Il s’agit d’une maladie cardiaque touchant particulièrement des sujets  âgés de 70 ans et plus, a-t-il dit, notant que de plus en plus de personnes  en sont touchées en raison du vieillissement de la population. « Avant la TAVI, la chirurgie était la seule option pour réparer ou  remplacer une valve »  note le Pr Ali Lahmar ajoutant que pour les patients  âgés, fragiles ou à risques élevés, la TAVI offre de grands avantages. Cette technique permet d’éviter une lourde opération chirurgicale au  malade, avec l’ouverture de la cage thoracique et l’arrêt du cœur. L’intervention consiste à introduire un cathéter enfilé sur un fil  métallique par l’artère – à partir de la jambe ou de l’aine – pour  atteindre le cœur. A l’extrémité du cathéter se trouve un ballon avec une  valve affaissée. Lorsque le ballon est gonflé, il élargit la valve et  repousse l’accumulation de calcium sur les parois. « Comparativement à la chirurgie classique, cette intervention est plus  sécuritaire et convient mieux à certains patients », explique le Pr Ali  Lahmar.  « En évitant l’ouverture du thorax, le rétablissement se fait plus  rapidement. Le fait de voir les patients se rétablir de la sorte est  extrêmement gratifiant », a-t-il ajouté. Cette technique hautement avantageuse représente toutefois un  inconvénient, soit le coût élevé des valves de remplacement. Les  restrictions budgétaires appliquées ces dernières années peuvent entraver  le déploiement de cette alternative à la chirurgie, regrette le même  responsable. Le Pr Ali Lahmar rappelle que son service a effectué avec succès d’autres  nouvelles technique similaires, notamment la resynchronisation cardiaque  par stimulateur multi-site, indiquée dans le traitement de l’insuffisance  cardiaque et l’implantation de défibrillateur indiqué dans la prévention de  la mort subite par trouble rythmique. Ces techniques ont été pratiquées  avec succès sur trois patients au cours du mois de juillet écoulé, a-t-il  rappelé.

Yasmine D / Ag