Sahara Occidental: Les Sahraouis célèbrent le 46ème anniversaire de la création du front  Polisario

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Le peuple sahraoui célèbre vendredi le 46ème anniversaire de la création du  front Polisario (10 mai 1973), dans un contexte marqué par les acquis réalisés en faveur de la cause sahraouie au double plan continental et  international et l’attachement des Sahraouis à leur droit à l’autodétermination.

Les acquis réalisés pour la cause sahraouie se veulent « une réaffirmation  de la reconnaissance du Front Polisario en tant que seul représentant légitime du peuple sahraoui dans son sa lutte pour la liberté et  l’indépendance », et de l’attachement des Sahraouis à leur droit inaliénable à l’organisation d’un référendum d’autodétermination, a indiqué l’Agence de  presse sahraouie (SPS).

Les Sahraouis célèbrent cet anniversaire à la lumière de développements  « sans précédent » survenus aux niveaux international et continental et d’un  intérêt croissant à la cause sahraouie, à travers l’appel du Conseil de sécurité dans son dernier rapport à la reprise des négociations entre les  

parties au conflit, à savoir: le Front Polisario et le Royaume du Maroc. Les Nations-Unies avaient supervisé la table ronde, organisée les 5 et 6  décembre 2018, dans le cadre des négociations directes entre les parties au conflit, en vue de relancer le processus onusien visant le règlement du  conflit au Sahara Occidental et le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara  Occidental, Horst Kohler, avait présidé les travaux de la deuxième table  ronde sur le Sahara occidental occupé, en présence des parties au conflit (Maroc et front Polisario) et des pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie.

La dernière décision du conseil de sécurité onusien 2468 portant  prorogation du mandat de la Minurso de six mois au lieu d’une année  « reflète l’intérêt accordé par ce conseil à la cause sahraouie et à trouver  rapidement une solution garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination, conformément à la charte onusienne et aux résolutions  pertinentes du conseil de sécurité ».

La célébration du 46èmenniversaire de la création du Front Polisario dans  un contexte marqué par les « acquis » politiques et diplomatiques, dont la consécration du statut du Sahara occidental en tant que membre fondateur de  l’OUA (UA actuellement), et ce « en dépit des complots du Maroc et de ses alliés », a ajouté SPS.

Dans ce contexte, l’UA a joué un rôle dans la relance de la question  sahraouie, en contraignant le Maroc à s’asseoir aux côtés des Sahraouis  lors de toutes les rencontres organisées par l’organisation panafricaine dont Afrique-Japon et Afrique-Union européenne (UE).

Quant à la bataille juridique menée par le front Polisario notamment au  niveau de l’UE, la décision de la Cour de justice de l’Union européenne du territoire du  Sahara occidental dans le champ d’application de l’accord de pêche est « une violation » de plusieurs règles du droit international commun régissant les  relations UE-Maroc, notamment le principe d’autodétermination, a constitué

« un tournant décisif » pour la question sahraouie.

Cette décision a été appuyée par une autre décision de la CJUE, rendue en  décembre 2016, stipulant que Maroc et le Sahara Occidental sont deux territoires distincts, et par conséquent tout accord conclu entre l’UE et  le Maroc « ne peut inclure les territoires sahraouis », et toute exploitation des ressources naturelles sahraouies « exige le consentement du peuple  sahraoui, à travers son seul et unique représentant légitime, le front Polisario ».

La décision de la CJUE a été accueillie favorablement par le peuple  sahraoui et la communauté internationale, qualifiée même de « victoire » pour  le peuple sahraoui, ayant permis d’impulser le processus de règlement de la question sahraouie.

Le front Polisario jouit d’une place privilégiée, étant le représentant  unique et légitime du peuple sahraoui et un partenaire dans la réalisation  de la paix dans la région, avec la reconnaissance de l’ONU et de toutes les organisations internationales. En revanche, aucun Etat ou organisation ne  

reconnaît les visées expansionnistes du Maroc au Sahara occidental qui  demeure une question de décolonisation, selon les résolutions et recommandations de l’Assemblée générale de l’ONU et de son Conseil de  sécurité, a précisé SPS.

Poursuite de l’Intifadha des Sahraouis dans les territoires  occupés

Dans les territoires occupés les Sahraouis continuent de lutter contre  l’occupation marocaine, et poursuivent de leur intifada pacifique, en dépit  d’une terrible répression marocaine, au moment où plusieurs organisations et instances internationales condamnent les pratiques du régime marocain et  l’ONU souligne la nécessité de respecter le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, tout en appelant le Maroc à améliorer la situation des droits de l’homme, à travers un mécanisme onusien chargé du contrôle et de  l’élaboration de rapports et des mesures conformes aux exigences du droit international, dans la perspective d’un règlement juste et équitable et le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.

Sur le plan militaire, la création du Front Polisario est célébrée au  moment où l’Armée de libération populaire sahraouie se renforce en éléments  et en logistique, en comparaison à la bande de résistants qui avait déclenché la lutte armée, il y’a 40 ans déjà, tandis que l’Etat sahraoui a  

commencé à exercer sa souveraineté sur les territoires recouvrés lors de la  guerre de libération, à travers l’établissement d’institutions socioculturelles et administratives organisés et régies par des mécanismes  juridiques et législatives sahraouis, ajoute la SPS.

Cette célébration permet aux « citoyens sahraouis de tirer des  enseignements dans l’espoir de fonder un Etat fort, parachever la  souveraineté nationale sur tout le territoire et la préserver de toute  

menace. « C’est également une opportunité pour rassembler toutes ses forces  et tracer la voie vers la victoire, la liberté et l’indépendance ».

Le Front Polisario célèbre son anniversaire au moment où les unités de  l’Armée sahraouie se déploient sur tous les territoires libérés et au long  du mur de la honte, en consécration de son attachement durable à l’intégrité de ses territoires libérés.

Le Secrétariat de l’organisation politique du Front Polisario a tracé un  programme riche au niveau de toutes les wilayas et les établissements, un événement à travers lequel d’anciens témoins parmi ceux qui ont assisté à  la création du Front ont raconté leurs souvenirs sur cet événement.

En célébration de cette date, les festivités inscrites au programme de  l’organisation politique du Front auront lieu dans les wilayas de Boudjedour, le 9 mai, de Dakhla et Smara, le 11, et d’Ousserde et El-Ayoun,  le 12 mai courant.

L’UE interpellée sur l’aide humanitaire et les violations des droits des  Sahraouis

Plusieurs eurodéputés ont interpellé la  Commission européenne quant à l’adaptation de l’aide humanitaire de l’Union  européenne (UE) destinée aux réfugiés sahraouis, ainsi que sur la situation

des prisonniers sahraouis au Maroc et le respect des droits de l’Homme.

Plusieurs eurodéputés ont interpellé la Commission européenne par écrit,  concernant l’adaptation de l’aide humanitaire de l’Union européenne destinée aux réfugiés sahraouis, dans les cinq camps près de Tindouf à la  lumière des nouveaux chiffres du nombre de réfugiés établis par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) dans son rapport de mars 2018.

Sur la base de données contenues dans le rapport, une douzaine  d’eurodéputés ont rappelé à la Commission européenne qu’en 2018, le besoin  de financement est passé de 66 millions dollars américains à 71 millions USD en 2019, l’interpellant sur son intention d’adapter son aide financière  

aux nouveaux chiffres établis par le HCR ainsi que sur la compensation de  l’aide financière perdue, imputable au retard dans la programmation.

Les eurodéputés ont également rappelé que la Commission européenne a  déclaré précédemment qu’une évaluation de la vulnérabilité était nécessaire  pour mettre à jour son plan financier concernant l’aide humanitaire destinée aux refugiés sahraouis.

Les eurodéputés ont également interrogé la Commission sur la possibilité  de recourir à ses instruments externes, y compris Erasmus + (programme de l’UE en faveur de l’éducation, la formation et le sport), pour « améliorer  les conditions de vie des réfugiés et remédier au manque d’opportunités pour la jeune génération sahraouie ».

S’agissant du respect des droits de l’Homme, d’autres eurodéputés ont  soulevé plusieurs cas de violations des droits fondamentaux des Sahraouis  par les autorités marocaines.

Ainsi, l’eurodéputée Paloma Lopez Bermejo a interpellé la Commission sur  la situation des prisonniers sahraouis au Maroc, qui se voient, entre autres, « refuser le droit de recevoir la visite de membres de leurs  familles et d’avocats de la défense ».

Mme Lopez a indiqué dans une autre question que la persécution politique  et les procès improvisés par le gouvernement marocain sont le lot quotidien  des citoyens sahraouis, qui « subissent la torture une fois arrêtés », citant un des cas les plus récents, en l’occurrence celui du militant Ali  Saadaoui, arrêté le 10 avril 2019 pour avoir placé des drapeaux sahraouis dans le territoire occupé de Laayoune.

Lopez a indiqué, par ailleurs, que ce ne sont pas seulement les  citoyens sahraouis qui sont touchés par les agissements du gouvernement  marocain qui vont à l’encontre des droits fondamentaux, mais que des citoyens européens en souffrent également.  

« Un de ces cas est celui de Mme Claude Mangin-Asfari, une française mariée  au militant et avocat sahraoui, Naâma Asfari », a précisé Mme Lopez. « M. Asfari est actuellement en prison et le gouvernement marocain a  empêché à plusieurs reprises son épouse de lui rendre visite », a-t-elle ajouté.

De son côté, l’eurodéputé Javier Couso Permuy, a interpellé la Commission  européenne sur le cas du militant prônant l’autodétermination du Sahara occidental, M. Hussein Bachir Brahim, qui a demandé l’asile politique aux  îles Canaries mais a été conduit par les autorités espagnoles dans un

centre de détention pour immigrants, puis extradé pour se retrouver en  prison de Luidadya à Marrakech et pourrait être condamné à une peine de 10  à 15 ans de prison.