Sahara occidental: Attaf affirme que le Maroc a échoué à imposer son plan d’autonomie au Conseil de sécurité

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Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a affirmé que le Maroc n’a pas réussi à imposer son projet d’“autonomie” comme seul cadre de règlement de la question du Sahara occidental, lors de la dernière séance du Conseil de sécurité des Nations unies, tenue vendredi dernier.

Dans un entretien accordé à la chaîne AL24 News, le chef de la diplomatie algérienne a expliqué que le Royaume du Maroc a tenté un passage en force pour faire adopter son projet comme unique solution, dans le but de modifier la nature du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et de supprimer définitivement le principe du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Les manœuvres marocaines rejetées par plusieurs délégations

Selon M. Attaf, les visées marocaines étaient clairement perceptibles dans le projet initial de résolution, ce qui a suscité une opposition ferme de la part de nombreuses délégations, dont huit ont proposé des amendements pour corriger un texte jugé “inéquitable et partial”, car il favorisait une seule thèse au détriment de l’autre partie. Le ministre a précisé que la résolution finale, adoptée sous le numéro 2997, n’a pas consacré la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et qu’elle évoque le plan d’autonomie parmi d’autres options, notamment celle avancée par la partie sahraouie. « Le Maroc n’a pas réussi à faire du plan d’autonomie le cadre exclusif du règlement. La résolution mentionne l’autonomie, mais cite aussi d’autres alternatives, ce qui maintient le jeu politique et diplomatique ouvert », a-t-il déclaré.

Le droit à l’autodétermination réaffirmé

M. Attaf a souligné que les fondamentaux de la question sahraouie ont été préservés dans la résolution du Conseil de sécurité. Il a notamment insisté sur le fait que le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui a été découplé du plan d’autonomie, et qu’il doit s’exercer conformément à la légalité internationale et à la Charte des Nations unies. Le ministre a également fait savoir que toute référence à une prétendue souveraineté marocaine a été supprimée du dispositif du texte, ne subsistant que dans le préambule, et ce, avec une portée juridique très affaiblie. « Sur le plan du dispositif de la résolution, il n’y a absolument aucune référence à l’État marocain ni à une souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », a-t-il affirmé, ajoutant que le Conseil de sécurité a ouvert la voie à d’autres idées et alternatives, au-delà du plan marocain.

La MINURSO maintenue et son mandat prolongé

Le ministre d’État a précisé que, contrairement aux manœuvres marocaines, la MINURSO n’a pas été dissoute ni affaiblie.Le projet initial prévoyait un renouvellement de trois mois, mais le Conseil a finalement opté pour une prolongation d’un an, confirmant ainsi la continuité normale de la mission onusienne et le maintien de son rôle essentiel dans le processus de décolonisation. Revenant sur la non-participation de l’Algérie au vote final, M. Attaf a expliqué que son pays était “à deux doigts de voter pour la résolution”, mais qu’il a refusé de le faire en raison du maintien dans le préambule d’une phrase mentionnant la souveraineté marocaine, que l’Algérie souhaitait voir retirée.
« Nous avons demandé la veille du vote la suppression de cette disposition. Elle ne l’a pas été, d’où notre non-participation au vote », a-t-il précisé. M. Attaf a tenu à rappeler que l’Algérie attache une importance primordiale au respect de la légalité internationale dans le traitement de la question sahraouie, qui reste un cas de décolonisation inachevée inscrit à l’ordre du jour des Nations unies parmi 17 territoires non autonomes.
« Le droit à l’autodétermination est un pilier de la Charte des Nations unies et de la diplomatie algérienne. C’est la question algérienne aux Nations unies qui a inspiré la résolution 1514, fondatrice du principe d’autodétermination », a-t-il rappelé. Abordant d’autres sujets, le ministre a salué la politique africaine du président Abdelmadjid Tebboune, qu’il a qualifiée de “fibre africaine marquée”, affirmant que le chef de l’État « porte le continent dans sa vision diplomatique et politique » et qu’il l’a démontré à travers des initiatives majeures ayant renforcé la présence de l’Algérie sur la scène africaine. M. Attaf a notamment cité la Foire commerciale intra-africaine (IATF) organisée récemment à Alger, qu’il a décrite comme “un grand succès pour l’Afrique et pour notre pays”, illustrant ainsi la profondeur du leadership algérien sur le continent.

Nora mohammedi

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