Sahara occidental: 2021 est une année de réalisations, 2022 sera celle de la libération

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Le ministre des Territoires occupés et de la Communauté sahraouie à l’étranger, Mustafa Ali Sid Al Bachir a affirmé que si 2021 était une année consacrée aux «acquis», l’an 2022 serait dédiée à «l’escalade» contre l’occupation marocaine jusqu’à l’indépendance.

Dans un entretien accordé à la presse, le ministre a fait savoir que la nouvelle année connaîtra «une escalade» tous azimuts, militairement, politiquement, diplomatiquement et juridiquement, «jusqu’à l’instauration de la souveraineté de l’Etat sahraoui sur l’ensemble des territoires occupés». Et d’expliquer que le peuple sahraoui est «pacifique», mais que la guerre lui est «imposée» après la violation par les forces marocaines de l’accord de cessez-le-feu dans la zone d’El Guergarat, le 13 novembre 2020, et les violences commises contre des civils sahraouis. Le ministre a salué l’élan populaire observé par les Sahraouis à travers le monde, durant lequel des jeunes, des territoires libérés, des camps sahraouis, dans les villes occupées et de la diaspora ont afflué sur les centres d’entraînement pour participer aux combats contre le colonisateur. Dans le même ordre d’idées, M. Ali Sid Al Bachir a évoqué la «participation effective» de la communauté sahraouie en faveur de leur cause, «en se battant contre vents et marées, pour mener à bien leurs missions médiatiques et politiques», outre les médecins sahraouis qui n’ont ménagé aucun effort à prendre en charge des patients atteints de la Covid-19. Citant les nombreuses victoires militaires contre l’armée marocaine, le ministre a dénombré les pertes «lourdes» subies par le régime du makhzen qui «préfère dissimuler à l’opinion publique marocaine et internationale, même si la presse internationale a prouvé, à l’aide de scènes imagées, des batailles menées par les combattants sahraouis». Plus abondant à ce sujet, M. Ali Sid Al Bachir a fait état des défaites de l’armée marocaine durant la première guerre de libération, lors de laquelle ont été détenus plus de 4000 Marocains, entre pilotes, officiers supérieurs et officiers, au moment où le roi Hassan II niait leur existence, avant qu’ils ne soient libérés, quelque temps plus tard, suite à l’intervention de la Croix-Rouge internationale (CRI). Le même scénario se répète, aujourd’hui, avec l’armée de l’occupation qui pousse des dizaines de jeunes Marocains à déserter le service militaire à destination d’Espagne, contrairement à la jeunesse sahraouie «qui afflue aux centres d’enrôlement, car convaincue de la justesse de la cause. «Quant aux triomphes diplomatiques, il a mis en exergue «la reconnaissance internationale croissante de la cause sahraouie», citant, entre autres, les acquis juridiques du Front Polisario suite aux dispositions judiciaires rendues publiques par la Cour de Justice européenne (CJUE) concernant le droit exclusif du peuple sahraoui, par l’intermédiaire de son seul représentant légitime, le Front Polisario, à disposer de ses ressources naturelles.

La République arabe sahraouie est «une réalité inéluctable» La RASD est une «réalité inéluctable» et «un facteur de stabilité et d’équilibre dans la région», a souligné le membre du secrétariat national du Front Polisario. Rappelant que «l’Etat sahraoui est un membre fondateur de l’Union africaine (UA), et qu’il figure sur la liste des Nations unies parmi les territoires non autonomes, son peuple jouit du droit à l’autodétermination», M. Ali Sid Al Bachir a souligné le fait que cette cause «bénéficie d’une large reconnaissance internationale croissante jour après jour, en déployant plus de 50 ambassadeurs dans le monde». «Le peuple sahraoui a amorcé la bataille de l’édification des institutions de son jeune Etat en 1976, et la République arabe sahraouie possède toutes les composantes d’un Etat, des territoires encore à libérer, une Présidence, un Gouvernement, une Constitution, une armée, des établissements dans divers secteurs, et des divisions administratives dans lesquelles est pratiquée une véritable démocratie», a-t-il avancé. Et d’affirmer que l’éducation et les soins «sont des droits garantis au peuple sahraoui par la Constitution», en ce sens que les autorités sahraouies ont mis en place un programme d’envergure pour 2022, lequel sera présenté au Parlement pour approbation. De surcroît, les institutions sahraouies s’engagent à assurer toutes les nécessités aux citoyens, en faisant parvenir l’approvisionnement à l’ensemble des familles en l’absence d’hommes, engagés, eux, dans une guerre sanglante contre l’occupation marocaine. «Nous sommes sur notre sol et nous continuerons la lutte armée jusqu’à la libération de tous les territoires occupés», a-t-il assuré, estimant que «la mise en question par le Maroc de l’existence de l’Etat sahraoui est parfaitement inutile, car une telle supercherie n’a pas fonctionné au temps du roi Hassan II, qui avait toujours déclaré à l’opinion publique que la guerre au Sahara occidental ne prendrait pas plus d’une semaine, un séjour qui, invraisemblablement, aura perduré 46 ans et qui se poursuit encore». Par ailleurs, M. Al Bachir a soutenu que le peuple sahraoui, sous la direction du Front Polisario, «connaît sa destination et avance résolument vers l’objectif escompté, en l’occurrence édifier un Etat indépendant», en allusion aux victoires remportées par l’armée sahraouie depuis la reprise de la lutte armée. Aujourd’hui plus que jamais, le peuple sahraoui mise, dans la bataille de libération, sur «les nobles parmi les citoyens marocains ainsi que sur les géants de l’Afrique à l’instar de l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Kenya, le Nigeria et tous les pays qui croient à la légitimité internationale et au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». A ce propos, il a salué la position «ferme et immuable» de l’Algérie en faveur des mouvements de libération et des peuples colonisés, avançant «le peuple sahraoui n’oubliera jamais que l’Algérie l’a soutenu dans les conditions les plus sombres, qu’elle lui a ouvert ses portes et l’a assisté dans la bataille d’édification dans divers domaines». Au sujet des Sahraouis toujours dans les camps, le responsable a martelé «contrairement au régime marocain, nous n’avons pas eu recours à l’entité sioniste occupante, nous avons recouru à notre pays voisin qu’est l’Algérie, la direction des hommes libres et des révolutionnaires, qui agit au nom de la dignité et de la liberté».

Le régime du makhzen mène une guerre psychologique et une campagne de désinformation contre le peuple sahraoui Le ministre des Territoires occupés et de la Communauté sahraouie à l’étranger, Mustafa Ali Sid Al Bachir, a affirmé, par ailleurs, que le régime du makhzen menait une «guerre psychologique et une campagne de désinformation» à l’encontre du peuple sahraoui, dénonçant les mensonges du Maroc au sujet de la prétendue carte de la Ligue arabe et sa tentative de falsifier les faits par des allégations mensongères. Dans un entretien accordé à la presse, M. Sid Al Bachir a expliqué que la politique du makhzen «n’est pas nouvelle» et «vise à saper le moral du peuple sahraoui mobilisé plus que jamais autour de son seul représentant légitime, le Front Polisario». A ce propos, le ministre a indiqué que le nouvel élément dans cette guerre de propagande était l’exploitation de l’expérience sioniste, chevronnée dans la falsification médiatique et la publication d’infox, citant, notamment la carte mise en place par la Ligue arabe, laquelle unit le monde arabe de l’océan au Golfe, sauf que le Maroc a tenté de falsifier les faits. Dans ce contexte, il a assuré que «la nouvelle carte, qui inclut, selon le régime du makhzen, les territoires sahraouis, n’est qu’une supercherie médiatisée en vain», notant que la campagne de diffamation n’a pas épargné l’Algérie en raison de son soutien indéfectible à la cause juste. Abordant longuement la situation «catastrophique» des Droits de l’Homme dans les villes occupées depuis la reprise de la lutte armée, il a étayé ces propos par ce que la combattante sahraouie Sultana Khaya et sa famille, en état de siège arbitraire, endurent dans la ville occupée de Boujdour depuis plus d’un an, revendiquant la levée immédiate de l’assignation à résidence à leur encontre. M. Sid Al Bachir a rappelé, dans ce cadre, l’enlèvement, par les forces du makhzen, de 15 jeunes Sahraouis, outre 600 personnes portées disparues entre 1975 et 1989, ou encore les 50 détenus politiques. Le régime du makhzen est dans une situation peu enviable et se trouve au bord du précipice, notamment après l’intensification de ses «pratiques répressives» contre le soulèvement de son peuple qui réclame le droit à une vie décente. Cette politique «tordue» du makhzen a entraîné le Maroc dans un tunnel sombre, en ce sens que le peuple souffre de «crises économiques, sociale, politique et idéologique étouffantes». Les sit-in et les marches ici et là sont autant de preuves tangibles quand bien même opprimés par les forces de l’ordre. Et d’expliquer que le peuple marocain veut se libérer du régime du makhzen empreint de brutalité, de pauvreté, de corruption et de flétrissures, qu’il s’est fait infligé suite à la normalisation avec l’entité sioniste occupante, précisant que les richesses du peuple sahraoui pillées par le régime marocain, profitent uniquement au roi et à sa cour, mais jamais au peuple marocain. Par ailleurs, le ministre a dénoncé le black-out médiatique exercé sur les manifestations populaires devenues quasi quotidiennes dans le Royaume, au moment où la machine de propagande tente de dénaturer la lutte du peuple sahraoui au lieu de retentir la voix des Marocains libres qui rejettent «la corruption endémique, l’avatar de l’Etat policier qui lie l’avenir du Royaume à l’entité sioniste occupante et qui menace la sécurité et la stabilité de tout le Maghreb». Toutes les données confirment que le régime du makhzen finira par s’en aller comme c’est le cas de l’entité sioniste, et pour preuve, il y a lieu de citer le soulèvement populaire observé dans plus de 45 villes marocaines le 22 décembre dernier, à l’occasion du premier anniversaire de la signature de l’accord maudit de normalisation avec l’entité israélienne», a-t-il conclu.