Sahara occidental: Le gouvernement sahraoui réagit aux «inventions» et «illusions» du roi du Maroc

0
345

Le ministère de la Communication de la RASD a affirmé que le peuple sahraoui poursuivra sa lutte de libération contre l’occupation marocaine jusqu’au recouvrement de la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire de la République sahraouie, qualifiant le discours tenu, samedi, par le roi du Maroc «d’inventions» et «d’illusions» visant à justifier l’intransigeance, l’arrogance et l’aventurisme de son pays.

«Le peuple sahraoui qui a accepté la paix permanente avec le Royaume du Maroc en signant le plan de règlement en 1991, après 16 ans de guerre, n’arrêtera pas sa lutte tant que le Maroc ne mettra pas fin à son agression et à son occupation illégale du territoire de la République sahraouie», a indiqué le ministère sahraoui dans un communiqué. Le ministère sahraoui de la Communication réagissait au discours du roi du Maroc tenu, samedi, à l’occasion de l’anniversaire de l’invasion militaire contre le peuple sahraoui. A cet égard, le ministère considère que le discours prononcé par le monarque marocain est «un mélange de sophismes, d’inventions et d’illusions pour justifier l’intransigeance, l’arrogance et l’aventurisme», de son pays, rappelant que la communauté internationale ne reconnaît pas la prétendue «souveraineté» du Maroc sur le Sahara occidental et que la poursuite de l’agression (marocaine) ne fera qu’engendrer plus de pauvreté, de privation, de dépendance et de perte de dignité et de souveraineté pour le peuple marocain. «Le roi du Maroc est bien conscient que la République sahraouie, voisine du Royaume du Maroc, est une réalité irréversible dont il ne peut se détourner, le Maroc siégeant à ses côtés lors des évènements multilatéraux aux niveaux continental et international», ajoute le communiqué. Le ministère sahraoui a, en outre, imputé au Maroc qui est à l’origine du retour à la guerre, la responsabilité de ce qui va en résulter comme destruction, instabilité et perte d’opportunités pour des générations entières de la population de la région.

Les Sahraouis commémorent, la Journée nationale du prisonnier sahraoui civil dans les geôles marocaines Les Sahraouis ont commémoré, ce lundi, la Journée nationale du prisonnier civil sahraoui dans les geôles marocaines, une occasion de se remémorer les sacrifices consentis par les détenus sahraouis face à la répression de l’occupant marocain. Le président de la République sahraoui, Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali a publié un décret le 21 mai 2019, «à travers lequel il institue la Journée du 8 novembre, Journée nationale du prisonnier civil sahraoui», célébrée chaque année avec des activités supervisées par le ministère des Territoires occupés et de la diaspora sahraouie. Le président de l’Association des familles des détenus sahraouis, Ammar Abdesselam a affirmé, dimanche, dans une déclaration à la presse, que 59 détenus sahraouis sont emprisonnés actuellement dans les geôles marocaines, dont 19 du Groupe Gdeim Izik, trois autres du Groupe des étudiants sahraouis de Marrakech, en sus de nombre de défenseurs des Droits de l’Homme et des militants dans le domaine médiatique. Pour M. Ammar Abdesselam, «beaucoup de Sahraouis et leurs familles souffrent du fait de ce dossier (prisonniers civils sahraouis), d’autant plus que les prisonniers se trouvent dans des conditions scandaleuses, subissant la torture et les mauvais traitements, dont le viol». L’intervenant a souligné que les détenus civils sahraouis sont répartis dans les geôles marocaines en violation flagrante de l’article 76 de la IV Convention de Genève relative à la protection des civils dans les territoires occupés, ajoutant que les Nations unies elles-mêmes avaient condamné nombre de ces cas et demandé la libération du Groupe de Gdeim Izik, mais l’occupation marocaine n’a pas bougé le petit doigt et n’ont même pas laissé leurs familles les visiter. M. Ammar Abdesselam a qualifié la situation des détenus civils dans les prisons marocaines de «catastrophiques par excellence», à l’ombre de la passivité des Nations unies et du Conseil de sécurité dans l’accomplissement de leurs missions. Le même responsable a cité le cas de certains détenus, à l’exemple de Yahia Mohamed Hafedhi Azza, condamné à 15 ans de prison, dont 13 ans purgés dans des conditions déplorables, il souffre aujourd’hui de plusieurs maladies et est interdit de visite. Le militant Naama Asfari croupit, lui aussi, dans les geôles marocaines où il a été détenu un jour avant l’assaut dirigé contre le camp de Gdeim Izik. L’état de santé de Mohamed Lamine Abidine Heddi, homme de presse et militant des Droits de l’Homme, est délicat, selon M. Abdesselam, lequel rappelle que la maman du détenu et malgré ses multiples appels, n’est toujours pas parvenue à lui rendre visite. Ces cas dénotent «l’intention du Maroc de vouloir punir aussi bien les détenus que leurs familles», a-t-il conclu.