La porte parole du Rassemblement national démocratique (RND), Seddik Chihab, a dénoncé samedi à Tizi-Ouzou « ceux qui veulent faire de l’Algérie un champ de bataille », faisant allusion sans les citer aux dernières interpellations de journalistes.
Le même responsable qui s’exprimait à l’ouverture d’un conseil de wilaya élargi du RND, a observé que la liberté d’expression qui est indissociable de la démocratie est un impératif pour enraciner davantage la démocratie. « Toutefois, tout en respectant les différents organes de presse, il y a lieu d’avoir un esprit de discernement et de dénoncer ceux qui veulent faire de l’Algérie un champs de bataille », a-t-il insisté. « Nous en avons assez des batailles qui nous ont coûté très cher », a-t-il dit, en rappelant notamment que le recouvrement de l’indépendance nationale a coûté à l’Algérie un million et demi de martyrs tombés au champs d’honneur et que le coût de la construction de la démocratie a été de 200 000 morts et plus de 50 milliards dollars de dégâts. Selon Seddik Chihab, « il faut tirer des conclusions de toutes ces pertes et agir autrement et avec intelligence pour le parachèvement du processus de construction démocratique en alliant les deux concepts que le président de la République a suggéré aux Algériens et qui sont la réconciliation nationale et le vivre ensemble afin de construire une société homogène et solidaire avec une démocratie apaisée ». La construction d’une société homogène et unie et d’un Etat riche de sa diversité culturelle a été consolidée par la constitutionnalisation de Tamazight langue nationale et officielle, a ajouté le même responsable, qui a saisi l’occasion pour lancer un appel du RND aux lycéens et collégiens de la wilaya de Tizi-Ouzou qui protestent depuis plus d’une semaine contre l’enseignement de la langue Arabe en réaction à de parents d’élèves d’autres wilayas qui refusent que leurs enfants étudient Tamazight, a faire preuve de « vigilance et d’intelligence pour échapper à la manipulation ». « Lorsqu’il y a de la surenchère, il y a de la manipulation et de l’échec et ne nous nous voulons pas que la constitutionnalisation de Tamazight soit un élément de divergence ou d’échec mais un élément rassembleur et de réussite », a-t-il soutenu, observant que la promotion de Tamazight doit se faire dans le calme. S’adressant aux élèves qui protestent, il a affirmé que ces derniers « doivent comprendre la portée de la constitutionnalisation de Tamazight et veiller à ce que cela se fasse dans le calme et la sérénité », observant que « rejeter un autre élément de notre identité nationale risque de nous conduire à une confrontation qui fera le bonheur des ennemis de l’Algérie ». Rendant hommage aux militants qui ont lutté pour la reconnaissance officielle de reconnaissance de Tamazight et à Tizi-Ouzou, une wilaya « active et dynamique, qui est la locomotive de la démocratie en Algérie », il a lancé un appel à faire de la diversité culturelle du pays une richesse pour construire un Etat fort et un pays qui pèsera sur la scène internationale. Lors de cette rencontre, la porte parole du RND a réitéré l’appel de son parti au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour se représenter aux élections présidentielles de 2019, expliquant que cette position de son parti est un choix « bien réfléchie et délibéré dans L’intérêt de l’Etat, de l’Algérie, de sa stabilité et de son unité ». Les travaux du conseil de wilaya de Tizi-Ouzou se sont terminés par la lecture d’une motion de soutien et d’un appel du bureau de wilaya du RND à Tizi-Ouzou, au président de la République à se présenter aux élections du printemps 2019.