Haddad, «RHB», Mohamed Tamalt, Sellal, législatives ou encore un probable remaniement ministériel, le SG du RND a profité de l’organisation d’une conférence de presse sanctionnant la tenue du 2e Conseil national de son parti pour balayer l’actualité. Concernant les élections législatives de 2017, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a affirmé hier que son parti participera avec son programme et ses propres listes, excluant au passage toute alliance avec d’autres formations politiques.
«Je peux vous assurer qu’il n’y aura pas d’alliance avec d’autres partis. Au RND, nous comptons sur nous-mêmes, notre programme et nos propres candidats», a affirmé Ouyahia à l’occasion d’une conférence de presse animée au lendemain de la clôture de la 2e session ordinaire du Conseil national du RND. Il a précisé, toutefois, qu’après les élections et la proclamation des résultats, «il se pourrait qu’il y ait des rencontres, d’une manière ou d’une autre, entre les partis qui soutiennent le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et le gouvernement». Dans la perspective des législatives de 2017, Ouyahia a indiqué qu’en plus de l’instruction donnée aux militants pour mobiliser les électeurs et expliquer le programme du parti, le RND aura recours à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Dans ce sens, il s’est félicité de l’interactivité que connaît son parti à travers les réseaux sociaux, se réjouissant, par la même occasion, de la participation aux législatives de la quasi-totalité des partis politiques, y compris ceux ayant fait du boycott une «politique». «La participation aux élections est un retour à l’arbitrage du peuple et aussi une reconnaissance de la légitimité des institutions», a-t-il dit.S’agissant de la réaction de certains partis de l’opposition par rapport à la loi des finances 2017, Ouyahia a invité ces partis à présenter des alternatives au lieu de «se contenter des critiques». A une question sur le recours à l’endettement extérieur, Ouyahia a indiqué que son parti plaide contre cette démarche, souhaitant que l’Algérie «ne retombe pas dans ce piège». Fidèle à son discours, Ouyahia a su une nouvelle fois se montrer «diplomate» devant les questions embarrassantes, à l’exemple de la polémique du chef du FCE, Ali Haddad, lors du Forum africain d’investissement et d’affaires qui a eu lieu au début de ce mois de décembre, à Alger. «Haddad reste toujours un ami. Je ne change pas mes amis au gré des vents», a-t-il sèchement réagi devant l’insistance des journalistes à lui «voler» une déclaration sur l’incident qui a secoué l’opinion publique, à savoir le boycott des membres du gouvernement du discours inaugural du chef du FCE en signe de protestation du non-respect du protocole (il a court-circuité le ministre des Affaires étrangères). A ce propos, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique n’a pas souhaité versé dans une «polémique stérile» et s’est dit «étonné» sur le fait qu’on «continue de polariser» l’attention des gens sur ce «petit couac» au lieu de citer les «centaines contrats de partenariat et de mémorandums d’entente» signés par les entreprises algériennes avec leurs homologues africaines. Il dit en effet ne pas comprendre l’attitude de certaines parties qui restent, selon lui, «éternellement accrochées» à cet incident se demandant si c’est le seul et unique «repère» de ce Forum. «Il faut voir le verre à moitié plein. Il y a eu une rencontre importante en présence de 1000 participants», s’est-il félicité pour sa part en assurant qu’il n’allait pas accorder trop d’intérêt à ce «petit couac».
Au sujet de la mort du journaliste Tamalt, Ouyahia a déploré les accusations qui fusaient de toutes parts contre la justice et le gouvernement, jugées «d’exagérées», et relevé que le décès a été constaté à l’hôpital. «Vous vous convenez que le défunt dont je m’incline sur sa mémoire se trouvait à l’hôpital depuis le mois d’août dernier. Ça veut dire quoi ? », s’est-il contenté de répliquer en faisant allusion à sa prise en charge sanitaire de la part des pouvoirs publics, l’administration pénitentiaire en premier lieu. Pour lui, et contrairement à ce que disent les «opposants», les conditions de détention du journaliste qui, pour rappel, purgeait, depuis le mois de juillet, une peine de 2 ans de prison pour outrage au chef de l’Etat, étaient aux standards des droits de l’homme et non catastrophiques. Ouyahia ne pouvait par ailleurs échapper à l’autre polémique qui a fait beaucoup de bruits ces derniers jours, à savoir le complément alimentaire «RHB». Sur cette question, le SG du RND a déploré l’absence ou le manque d’efficacité des structures du contrôle censées veiller sur la santé publique et reconnait l’existence à ce sujet de graves «défaillances». Néanmoins, il ne sera pas tendre avec le fabricant de ce produit destiné pour les diabétiques et n’y va pas avec le dos de la cuillère avec lui en l’accusant ni plus ni moins de «charlatanisme». Il a estimé que le nom de ce compliment alimentaire, «Rahmet Rabi» dénote à lui seul la dégradation intellectuelle à laquelle le pays fait face à présent et regrette la prolifération des voleurs et des hypocrites qui profitent de la détresse des gens pour atteindre leurs objectifs. Enfin, Ouyahia termine en disant qu’il ne peut pas être dans le secret des Dieux pour annoncer un quelconque remaniement ministériel qui est, a-t-il précisé, des prérogatives de Bouteflika. «Dieu et le Président savent quand aura lieu le prochain remaniement», a-t-il ironisé.