Rencontre Poutine-Macron: Le président russe promet qu’il fera «tout pour trouver des compromis» et jeter les bases d’avancées communes

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Le président russe Vladimir Poutine a assuré, après sa rencontre lundi à Moscou avec Emmanuel Macron, être disposé à tout faire pour trouver des compromis et éviter une escalade militaire dans le conflit russo-occidental autour de l’Ukraine.

«De notre côté, nous ferons tout pour trouver des compromis qui pourront satisfaire tout le monde», a-t-il dit, affirmant que ni lui ni M. Macron ne veulent d’une guerre Russie-Otan qui «n’aurait pas de vainqueur». «Il faut trouver une solution pour sortir de cette situation», a estimé M. Poutine. Les Occidentaux craignent une invasion de l’Ukraine, des dizaines de milliers de soldats russes étant déployés à la frontière ukrainienne. Le Kremlin nie tout bellicisme, mais lie une désescalade à des traités garantissant le non-élargissement de l’Otan et une retraite de facto de l’Alliance d’Europe de l’Est. Les Etats-Unis et l’Otan ont formellement rejeté les demandes présentées par Moscou comme essentielles pour garantir la sécurité de la Russie : la fin de la politique d’élargissement de l’Alliance atlantique et un retour de ses dispositifs militaires aux frontières de 1997. Mais «je ne pense pas qu’un dialogue s’arrête là», a souligné, lundi, Vladimir Poutine, précisant que la Russie allait prochainement envoyer sa réponse écrite à cette réaction de l’Otan et de Washington. «Nous allons poursuivre le travail» en vue d’un règlement de la crise, a affirmé M. Poutine. Sans révéler la teneur des propositions discutées, Vladimir Poutine a néanmoins dit que «certaines des idées» de son homologue français pourraient «jeter les bases d’avancées communes», après plus de cinq heures de discussions. Il l’a à cet égard plusieurs fois remercié. «Le Président Poutine m’a assuré de sa disponibilité à s’engager dans cette logique et de sa volonté de maintenir la stabilité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine», a dit Emmanuel Macron, qui veut «bâtir des garanties concrètes de sécurité» pour tous les États impliqués dans la crise. Au cours de leur conférence de presse commune, Vladimir Poutine a déclaré qu’il reparlerait au président français

Les ministres des AE ukrainien et allemande discutent de la coopération au format Normandie Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba et son homologue allemande Annalena Baerbock ont discuté, lundi, de la coopération au format Normandie, dans le but de résoudre la crise ukrainienne, a rapporté l’agence de presse Interfax-Ukraine. S’exprimant lors d’une réunion après leurs entretiens, M. Kuleba a déclaré qu’actuellement, les diplomates se préparent pour les entretiens à Berlin des conseillers du format Normandie, un groupe diplomatique quadripartite composé de l’Ukraine, de la Russie, de l’Allemagne et de la France. «Les préparatifs de la rencontre à Berlin ne sont pas faciles. Mais nous travaillons pour qu’au moins après la rencontre à Berlin, les négociations au niveau des conseillers du format Normandie se poursuivent», a indiqué le chef de la diplomatie ukrainienne aux journalistes. Pour sa part, Mme Baerbock a noté que le fait que les négociations au sein du format Normandie au niveau des conseillers se poursuivent est un «succès». «Bien sûr, nous ne publierons pas l’ordre du jour dans la presse. Mais nous communiquerons dans le cadre d’une atmosphère de confiance», a-t-elle ajouté. Les conseillers des dirigeants ukrainien, russe, allemand et français doivent se réunir le 10 février à Berlin. Les quatre conseillers du format Normandie s’étaient déjà rencontrés à Paris le 26 janvier et s’étaient mis d’accord sur une déclaration commune, la première depuis décembre 2019. Mme Baerbock est arrivée à Kiev plus tôt dans la journée pour une visite de deux jours. Mardi, le président français Emmanuel Macron s’y est rendu à son tour pour des entretiens avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Lundi, M. Macron a rencontré le président russe Vladimir Poutine à Moscou. Depuis novembre, Kiev et certains pays occidentaux accusent la Russie de rassembler de nombreuses troupes près de la frontière avec l’Ukraine avec une éventuelle intention «d’invasion». La Russie a pour sa part nié cette accusation, affirmant qu’elle avait le droit de mobiliser des troupes à l’intérieur de ses frontières pour défendre son territoire, car elle estime que les activités de l’OTAN constituent une menace pour la sécurité de ses frontières.