Une rencontre gouvernement-walis est prévue, ces dimanche et lundi, au Palais de nations à Club des Pins sous l’égide du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui aura l’opportunité de donner de nouvelles directives aux responsables au niveau local afin qu’ils soient à l’écoute des préoccupations des citoyens et œuvrer à leurs concrétisation.
Cette rencontre intervient au lendemain de l’adoption par le Parlement du plan d’action du gouvernement, lequel prévoit de nouvelles mesures pour donner un véritable coup d’accélérateur au développement local. Ceci, d’autant que les indicateurs socioéconomiques des wilayas font ressortir des disparités de développement et des déséquilibres entre wilayas du Nord, des Hauts-Plateaux et du Sud, ainsi qu’entre les zones urbaines, rurales et montagneuses, et même entre agglomérations principales et les périphéries, d’où la mise en place d’un programme de rattrapage multisectoriel pour pallier le retard accusé dans l’application des programmes sectoriels décentralisés. Dans le cadre du programme complémentaire d’urgence, il a été procédé à l’élaboration d’un programme d’information au niveau de toutes les wilayas recensant les projets de proximité prioritaires, ce qui a permis d’arrêter un programme spécifique des besoins prioritaires exprimées par les wilayas. Il sera pris en charge sur la base d’un montage financier entre budget de l’Etat et Fonds de développement des Hauts-Plateaux et du Sud. A ce propos, le président de la République a ordonné le transfert des plans communaux de développement non encore réalisés en faveur des besoins réels des populations des communes. Il a ordonné, en outre, de déclarer la guerre contre le gaspillage et les dépenses douteuses et de lutter fermement contre la corruption, grande et petite, par tous les moyens légaux. Par ailleurs, le Président Tebboune a instruit le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire ainsi que les autres ministres concernés, de trouver une solution aux zones d’ombre enclavées pour leur assurer les services nécessaires en termes d’eau, d’électricité et de routes, pour que leurs populations sachent qu’elles sont des citoyens à part entière. Il a exhorté également les walis à réaliser un recensement global des zones d’ombre où vivent des citoyens défavorisés, soulignant dans ce sens : «Je vis la réalité du citoyen et je n’accepterai jamais qu’il y ait un citoyen de première zone et un autre de deuxième ou de troisième zone. Les fruits du développement doivent s’étendre à toutes les régions et à l’ensemble des citoyens». «Si une zone est dépourvue d’électricité, les autorités locales doivent la raccorder au lieu le plus proche où elle est disponible. A défaut, les kits d’énergie solaire peuvent être utilisés. Si le raccordement au réseau AEP est impossible, il faut recourir à l’approvisionnement par citernes. S’il est impossible de construire une école en raison du nombre insuffisant d’élèves, il faut construire une classe», a-t-il ajouté. Récemment, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, avait appelé les nouveaux walis à prendre des mesures urgentes pour améliorer les conditions de vie des citoyens, tout en insistant sur la nécessité de «rattraper rapidement le relâchement constaté depuis des années» et «être à la hauteur des aspirations du citoyen». Il avait indiqué que les walis ont comme mission principale de «procéder en toute urgence au diagnostic de la situation locale, cité par cité, et intervenir rapidement pour prendre en charge les préoccupations urgentes de la population». «En attendant la validation du programme du président de la République par le Parlement, les responsables locaux doivent entamer le changement en se rapprochant davantage des citoyens afin de connaître leurs difficultés et contraintes quotidiennes et œuvrer à les résoudre» «Il est inconcevable de voir en 2020, et en dépit des budgets colossaux alloués, des écoles sans électricité et sans chauffage, des cités sans eau et des routes défoncées», a déploré le ministre, estimant que cela est la responsabilité de tous, à commencer par l’élu communal en passant par le chef de daïra, le wali et le ministre. Beldjoud a ajouté que le citoyen qui a accordé sa confiance au président de la République attend que les choses changent en mieux, considérant qu’il s’agit là d’un «défi important à réussir avec la collaboration de tous». Rappelant que le mouvement dans le corps des walis et des walis délégués s’inscrit dans le cadre du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui s’était engagé à «opérer des changements dans divers domaines pour une Algérie nouvelle», le ministre a mis l’accent sur l’importance «d’adhérer efficacement et sincèrement» à cette démarche au service du pays. «En attendant la validation du programme du président de la République par le Parlement, les responsables locaux doivent entamer le changement en se rapprochant davantage des citoyens afin de connaître leurs difficultés et contraintes quotidiennes et œuvrer à les résoudre», a-t-il souligné. Beldjoud a relevé, à ce propos, que dans le cadre des différentes formules de développement local, «des projets de développement n’ont pas été lancés, donc il y a beaucoup d’argent non consommé à exploiter dans les meilleurs délais pour améliorer les conditions de vie des citoyens», ajoutant qu’à défaut, le président de la République s’est engagé à mobiliser les budgets nécessaires à cet effet. Le ministre a, par ailleurs, fait part de l’importance d’impliquer les différents acteurs de la société dans la mise en place d’une stratégie locale de développement conformément à la feuille de route puisée dans le programme du président de la République. «On peut faire avancer les choses avec de la volonté», a souligné le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, mettant en garde contre les sorties de terrain «inefficaces». Il a insisté sur l’impératif de résoudre les problèmes soulevés lors des sorties de terrain effectuées par le responsable local. Pour rappel, le Premier ministre Abdelaziz Djerad avait indiqué avoir reçu les orientations et les directives du président de la République pour que la démarche du gouvernement soit axée sur la concrétisation de l’ensemble des engagements du programme présidentiel, en insistant plus particulièrement sur l’urgence du volet social. Dans ce domaine, les objectifs sont multiples et visent l’amélioration des conditions de vie des citoyens, la préservation de leur pouvoir d’achat et la réalisation d’un programme ambitieux de logements, a-t-il souligné. Le Premier ministre a affirmé que le gouvernement se penchera sur les mesures de nature à prendre en charge les principales préoccupations et les différentes attentes des citoyens, mettant l’accent sur l’importance d’entamer une nouvelle ère basée sur le dialogue et la concertation avec l’ensemble des acteurs politiques, sociaux et économiques, dans un esprit de participation et de partenariat. Dans cet esprit, le gouvernement compte également faire appel aux partenaires sociaux pour prendre part aux échanges qui seront lancés incessamment par tous les secteurs d’activités, afin de réunir les conditions optimales pour la mise en route des fondements d’une Algérie nouvelle et la concrétisation, jour après jour, des engagements pris par le président de la République et dont le gouvernement s’attelle à mettre en place les instruments nécessaires. Djerad a mis l’accent, en outre, sur la nécessité de veiller, en substance, à débureaucratiser «définitivement et avec détermination» les procédures administratives qui concernent directement les citoyens, moderniser les rapports entre les administrations et les agents économiques afin de garantir une réglementation appropriée, cohérente et qui soit à même de créer un environnement favorable au développement économique et respecter les obligations de transparence, notamment les délais relatifs à la déclaration de patrimoine et éviter tout conflit d’intérêt éventuel. Dans ses orientations aux membres de son staff, ile Premier ministre a insisté sur la nécessité de présenter les contenus des politiques publiques que le gouvernement s’attellera à mettre en œuvre, en déclinant les finalités et les objectifs recherchés. Mettant en avant le souci des pouvoirs publics d’inaugurer une nouvelle ère fondée sur le dialogue et la concertation avec l’ensemble des acteurs sociaux et économiques dans un esprit faisant prévaloir le dialogue «franc, responsable et constructif», il a appelé les membres du gouvernement à «ouvrir, sans attendre, ces canaux de concertation avec l’ensemble de leurs partenaires». Le Premier ministre avait souligné, en outre, l’engagement du gouvernement à «faire preuve d’une écoute attentive aux aspirations sociales portées par les partenaires sociaux et de rétablir la confiance, en étant rassuré du degré de maturité dont ils ont fait preuve jusqu’à présent face à la situation vécue par notre pays».
- Benslimane