Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a affirmé, ce mardi, à Aïn Defla que l’Algérie refusait et combattait les pratiques de la religion visant à cultiver la haine et la violence, observant que par essence, l’Islam est une religion unificatrice qui bannit la violence sous toutes ses formes.
« Nous refusons et combattons de la manière la plus énergique qui soit que la religion serve de moyen pour cultiver la haine, la discorde et la violence car, par essence, l’Islam est une religion qui prône l’unité et qui bannit la violence sous toutes ses formes», a indiqué le ministre à l’ouverture de la 14e édition du colloque portant sur le rite malékite qu’abrite Aïn Defla trois jours durant.
«Il est pour le moins paradoxal que, sous couvert de la religion et des pratiques religieuses y afférentes, des personnes cultivent la haine et incitent à la violence», a encore observé le ministre, affirmant que la détermination de l’Algérie à combattre toute forme de déviance dans la pratique religieuses découle de la compréhension des ancêtres à cette religion synonyme d’entraide et de tolérance.
Il a, dans ce contexte, souligné que la Charte de la réconciliation nationale prônée par le président de la République et approuvée par l’écrasante majorité des citoyens traduit le souci de préserver l’unité de la nation contre toutes les tentatives visant sa division et son morcellement. Evoquant le malékisme, le ministre a soutenu que le rite s’y rapportant constitue le fondement même du référent religieux national, observant que ce rite a, de tout temps, scellé les Algériens et a constitué un rempart contre les tentatives visant à alimenter les dissensions. Pour le membre du Gouvernement, les tentatives de certains laboratoires étrangers visant à émousser le rite malékite en Algérie, voire l’effacer, n’est pas motivé par leur souci de faire entrer les Algériens au paradis, mais découle de leur volonté de semer la discorde et porter atteinte à l’unité du pays.
Il a, dans ce cadre, annoncé que le groupement du fikh islamique tant attendu, et dont la mission consiste à contrer les agressions subies par le référent religieux national, se réunira la semaine prochaine à Alger, signalant que cette entité d’essence académique comptant en son sein des intellectuels et des chercheurs, commencera son travail consistant à énoncer des fetwas. De son côté, le wali d’Aïn Defla, Azziz Benyoucef, a observé que le souci du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à parrainer ce colloque, atteste de son souci à œuvrer contre toute forme d’extrémisme et de déviance dans la pratique religieuse. Pour sa part, le membre de l’instance des oulémas d’Arabie Saoudite, Cheikh Salah Benabdellah Benmohamed Benhamid, a mis en exergue le fait que la religion musulmane s’emploie à préserver l’intérêt suprême de la Oumma (nation) et son union. Soutenant que l’Algérie voue respect à la science et aux savants, il a fait état d’un séminaire auquel il avait pris part à Alger en 1972 du temps du défunt ministre des Affaires religieuses, Mouloud Kacem Naït Belkacem. De son côté, le président du Centre islamique Rached Bensaïd de Dubaï (Emirats Arabes Unis), Cheikh Ahmed Nour Seïf, a noté que depuis sa création, le colloque portant sur le rite malékite a œuvré à la diffusion d’un message qui atteste que l’Islam est la religion de la tolérance et du juste milieu.
Plus de 1000 participants dont des universitaires algériens, des théologiens, des personnalités et des invités venus de 13 pays musulmans prennent part à la 14e édition du colloque portant sur le rite malékite qui débat cette année le thème de la finalité du rite malékite. Des chouyoukh de zaouia ainsi que des représentants des directions des Affaires religieuses des 48 wilayas du pays (directeurs, inspecteurs et présidents des conseils scientifiques) prennent également part à cette manifestation culturelle et scientifique, organisée conjointement par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs et la wilaya d’Aïn Defla.
Pour rappel, l’édition précédente du colloque avait été consacrée au renouveau dans te rite malékite. Le rite de Malik Ibn Anas (710-795), l’imam de Médine, l’une des deux Villes saintes de l’Islam, est adopté par de larges pans des populations musulmanes des pays du Maghreb et du Nord de l’Afrique depuis des siècles, grâce à son objectivité et ses références reconnues et attestées. D’aucuns s’accordent à dire que l’Ecole malékite a œuvré à la lutte contre la prolifération des sectes et les nouvelles tendances issues d’interprétations fallacieuses et hasardeuses des préceptes du Saint Coran.