Relance des projets gelés à travers le territoire national: De nouvelles instructions données aux autorités locales

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Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamal Beldjoud, a fait savoir, jeudi dernier; que les services de son département s’attelaient actuellement à l’examen des projets gelés à travers toutes les wilayas du pays pour réévaluation et traitement. Répondant à une question du député Hocine Hadjadji sur la réalisation du siège de la Sûreté à Hammam N’bail (Guelma), M. Beldjoud a fait savoir que les services de son département s’attelaient actuellement à l’examen des projets gelés à travers toutes les wilayas du pays pour réévaluation et traitement en fonction des moyens disponibles.

Il a indiqué que «la couverture sécuritaire de cette daïra est assurée par la Gendarmerie nationale», ajoutant qu’elle est la seule daïra ne disposant pas de siège de sûreté. Il a rappelé, par la même occasion, que Hammam N’bail avait bénéficié en 2015, dans une première étape, de l’inscription de l’opération d’examen et de réalisation du siège de la sûreté de daïra en plus de 20 logements de fonction pour une enveloppe estimée à l’époque à 18 millions de dinars, mais «cette opération a été gelée». Interrogé par le député Ali Ben Sebgag (Indépendant) sur la «révision» de la durée de service des agents de la Sûreté nationale dans les wilayas du Sud ainsi que la révision de leur prime, M. Beldjoud a fait savoir que ce service «ne concerne pas une certaine catégorie de la Police mais les facteurs d’âge et de condition physique ainsi que les cas sociaux pourraient exempter les éléments concernés de cet engagement, sachant que cette opération s’effectue selon des critères bien définis». A ce propos, il a rappelé les dispositions du décret exécutif N° 10-322 (22 décembre 2010) portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de la sûreté nationale, stipulant que «les agents de police doivent effectuer une période d’activité dans les wilayas du Sud … une période définie de 2 ans pour l’extrême Sud et 4 ans pour les autres wilayas du Sud». Concernant les avantages accordés aux éléments de la sûreté résidant dans le sud, M. Beldjoud a souligné qu’en plus de l’avantage d’ancienneté comptabilisé dans l’avancement d’échelon et de grade, un système d’indemnisation variant entre 10 et 40 % a été réservé au travail dans ces régions, entre autres avantages liés aux congés annuels, aux indemnités de loyer, à l’électricité et autres. Dans ce contexte, les services du ministère de l’Intérieur ont procédé exceptionnellement, par le biais de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), à l’ouverture du recrutement en faveur des jeunes issus des régions sud du pays, ce qui permettra de renforcer «les effectifs de police dans ces wilayas, notamment après la création de dix nouvelles wilayas», ajoute le ministre. A la question du député du Front el Moustaqbal, Abderrahmane Salhi, concernant le lancement du projet de réalisation d’une unité de la Protection civile dans la commune de Rouissat (W. Ouargla), le ministre de l’Intérieur a affirmé que les services de wilaya avaient proposé l’aménagement des locaux réalisés dans le cadre de l’emploi de jeunes, encore inexploités, en poste avancé de la protection civile. Il a ajouté que les services du ministère «ont approuvé cette proposition et une commission technique a été dépêchée pour faire le constat de ces locaux et s’assurer de leur état». Lors de cette séance plénière, M. Beldjoud a souligné que des instructions ont également été données aux autorités locales dans ce sens pour «le réaménagement de ces locaux». En octobre 2021, «une enveloppe financière de 26 millions de dinars a été allouée aux travaux d’aménagement de ces locaux», a poursuivi le ministre, ajoutant que «l’opération en est actuellement à la phase des procédures administratives». Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait donné des instructions au gouvernement en vue de lever toutes les contraintes sur les projets de développement et de permettre ainsi de les relancer après plusieurs années de souffrance. Ceci intervient au moment où des milliers de travailleurs ont perdu leur poste d’emploi en raison de l’arrêt de plusieurs projets pour des raisons diverses, ce qui a engendré des conséquences néfastes sur le front social.

Le chef de l’Etat avait indiqué à ce propos que l’année prochaine connaîtra une amélioration des indicateurs de la performance de l’économie nationale à la faveur des réformes opérées et des mesures incitatives prises, soulignant la nécessité de prendre toutes les dispositions pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens.

Il avait donné une série d’orientations et de directives au gouvernement à l’effet de procéder à la réduction de l’impôt sur le revenu global (IRG), l’augmentation du point indiciaire dans la Fonction publique et la coordination étroite entre les ministères du Commerce et de l’Agriculture en vue d’assurer un contrôle maximal sur les produits agricoles, les légumineuses et les pâtes alimentaires. Le président de République avait insisté également sur la nécessité d’appliquer l’impôt sur la fortune après sa redéfinition avec précision dans la loi de finances 2022, la mise en place d’un mécanisme facilitant la cession des logements locatifs de l’Etat, relevant des Offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI), en veillant à actualiser leur prix et à faciliter aux concernés l’obtention des livrets fonciers. Il a, par la même occasion, ordonné de consentir un abattement de 10% au profit des personnes concernées par l’acquittement des créances des logements AADL qui s’acquittent de la valeur du logement ou des tranches en un seul versement et d’accélérer la création de la Banque de l’Habitat en trouvant un mécanisme entre la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (CNEP) et la Caisse nationale du logement (CNL). Aujourd’hui, tout porte à croire que les choses vont changer et que rien ne sera plus comme avant. Et pour cause, la dernière rencontre gouvernement-walis, organisée sous le thème «relance économique, équilibre régional, justice sociale», a été l’occasion pour les participants de relever les carences et les dysfonctionnements ayant caractérisé la gestion administrative des projets et des dossiers d’investissement tant au niveau local que central, ce qui a amené le gouvernement à réfléchir sur un nouveau mode de gouvernance qui sera marqué par la rigueur et la transparence. A cet effet, les recommandations qui ont été adoptées à la fin de cette rencontre vont constituer une feuille de route pour les réformes que le gouvernement compte entreprendre au cours de la prochaine étape. D’ailleurs, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, n’a pas manqué de relever que les instructions et les orientations données par le président de la République lors de la rencontre devraient être considérées comme une feuille de route dont il importe aux walis d’appliquer scrupuleusement. Pour le chef de l’Exécutif, les recommandations qu’il a qualifiées de «précieuses» auxquelles ont conclu les participants, seront adoptées par le gouvernement pour être le prolongement de son programme d’action au niveau local. Rappelant que cette rencontre a coïncidé avec l’adoption du Plan d’action du gouvernement, le Premier ministre a appelé les walis à la mobilisation pour relever le défi de réalisation les objectifs du programme d’action du gouvernement, précisant que les recommandations sont inclues dans le plan. Les recommandations issues de la rencontre seront suivies au niveau du gouvernement qui œuvrera au renforcement du cadre juridique pour les concrétiser sur le terrain, a-t-il souligné, indiquant que l’ère de placer les recommandations dans les casiers est révolue et «nous serons appelés à effectuer des évaluations périodiques pour l’exécution des propositions à travers des mécanismes devant être étudié et mis en place durant les réunions du gouvernement». Il a ajouté que la révision du Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT), dans les prochaines semaines, constitue une priorité pour le gouvernement, dans le but de concrétiser un développement local équilibré. Le Premier ministre a indiqué que parmi les plus importants défis à relever, figurent la concrétisation de l’autosuffisance, à savoir la sécurité alimentaire et la production des matières premières localement, ainsi que l’adoption d’une feuille de route sanitaire et éducative précise. Il a, en outre, mis l’accent sur l’impératif d’ouvrir les chantiers de réforme de la fiscalité locale, dans les plus brefs délais, afin d’assurer un financement stable des collectivités locales. De même pour la réforme des taxes imposées sur le foncier qui est une autre alternative pour assurer un financement stable des communes, en sus de la révision des autres taxes et le renforcement du volet recouvrement. D’autre part, le Premier ministre a accordé un délai de 18 mois aux walis pour réguler l’exploitation du foncier et relancer les investissements locaux. Il a indiqué que le recensement général de la population et de l’habitat sera parachevé avant la fin du premier semestre de 2022, une opération qui permettra de déterminer le nombre d’habitants, mais aussi les caractéristiques démographiques et les données exactes sur les indices réels de la croissance économique. Le Premier ministre a annoncé que le gouvernement lancera dans les prochaines semaines une opération de recensement économique qui servira de base de données pour les entités économiques et administratives quelle que soit leur nature, appelant l’ensemble des walis et cadres locaux à faire réussir cette opération qui revêt un caractère stratégique, en ce qu’elle permettra d’élaborer et d’enrichir la base de données économiques dont le gouvernement a besoin afin d’élaborer les politiques nationales de développement. Sur un autre volet, le Premier ministre a évoqué les prochaines élections locales prévues le 27 novembre prochain, souhaitant voir des responsables locaux compétents, intègres et exerçant loin de l’argent sale», le but étant de «hisser la performance de la gestion à l’échelle locale». Dans leurs recommandations, les participants à la rencontre gouvernement-walis ont préconisé, dans l’objectif de parvenir à un développement territorial équilibré, un développement intégré, cohérent et durable, dans le cadre d’une stratégie nationale, plaidant pour un renforcement de l’attractivité de l’investissement à travers l’exploitation des ressources des différentes régions du pays. La nécessité pour la wilaya et la commune d’élaborer des plans de développement socioéconomique pluriannuels en tenant compte de l’impératif de la valorisation des potentialités locales a été vivement recommandée dans ce sens. Les participants ont préconisé aussi d’accompagner les collectivités locales dans la mise en œuvre des dispositions de la loi organique relative aux lois de finances, laquelle instaure une nouvelle vision en matière de financement du développement local. L’élaboration d’une nouvelle stratégie adéquate de réponse aux crises, en repensant les modes de prévention, de coordination et d’intervention et en définissant une stratégie de réponse à même de permettre de prendre en charge efficacement la crise, à travers la séparation des fonctions, pour combattre la confusion. Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait fixé les objectifs dans le cadre du processus de concrétisation de l’Etat de droit, la mise en place des règles de la gouvernance, la garantie de l’équité sociale et le rééquilibrage régional. Il a fait état d’indicateurs et de signes augurant un nouveau départ pour l’Algérie dans le domaine économique, en ce sens que pour la première fois depuis plus de deux décennies, la valeur des exportations a atteint 3,1 mds de dollars et pourra s’établir à 4, voire 4,5 milliards de dollars d’ici la fin de l’année. L’Algérie, dira-t-il, est sur le point de réaliser un équilibre dans la balance des paiements, ce qui lui permettra de sortir du tunnel et de réaliser un nouveau départ pour l’économie du pays.

T. Benslimane