L’année 2015 avait connu le lancement de beaucoup de projets inscrits dans le programme quinquennal (2015-2019), mais aussi les affres de la crise financière, dont le recul des cours de pétrole. Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a présenté, jeudi, son exposé sur le projet de loi portant règlement budgétaire de l’exercice 2015, à la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Lors de son intervention Raouya à mis en exergue le maintien des «efforts budgétaires «consentis par l’Etat pour préserver le rythme de croissance économique et sociale et ce, en dépit de la crise financière. Le ministre révèle que les dépenses réelles de fonctionnement se sont chiffrées à «4.660,35 milliards de dinars (contre un budget prévisionnel de 4.972,28 milliards de dinars au titre de la loi de finances complémentaire 2015), soit un taux de consommation de 93,73%». Les dépenses d’équipement s’élevaient quant à elles à «2.589,02 milliards de dinars (contre 3.781,45 milliards de dinars de dépenses pré- visionnelles), soit un taux de réalisation de l’ordre 68,46%», a indiqué encore le ministre. Pour ce qui est des dépenses effectives elles se sont élevées à «7.249,4 milliards de dinars et 7.424,33 milliards de dinars avec les dépenses imprévues, contre des dépenses prévisionnelles dans la loi de finances complémentaire 2015 élevant à 8.753,73 milliards de dinars», ce qui représente un taux de réalisation de 84,8%. S’agissant du déficit, la loi de finances complémentaire 2015 tablait sur taux prévisionnel de «3.801,03 milliards de dinars «(-20,82% du PIB), le déficit effectif enregistré a atteint, selon le projet de loi portant règlement budgétaire, «2.806,6 milliards de dinars (-17,24% du PIB)». Ce déficit a pu être absorbé grâce aux liquidités qui étaient disponibles au Trésor public et des prélèvements sur le Fonds de régulation des recettes (FRR) dont le solde a atteint 3.110,35 milliards de dinars fin 2015. Pour rappel, le taux de croissance du PIB des hydrocarbures n’a pas apporté de contribution positive. Il a été évalué à -2,2% contre une hausse de 2,3% enregistrée au 2e trimestre 2016. De même pour le PIB hors hydrocarbures. Même si ce dernier s’est maintenu à 2,1% au cours du 2e trimestre de l’année 2017, il marque tout de même une diminution en comparaison avec celui enregistré à la même période de l’année 2016 qui était de 3,5%. Par ailleurs, l’encours de la dette publique externe a atteint, fin 2015, «26,38 milliards de dinars (soit 246,64 millions $), tandis que celui de la dette publique interne a atteint 1.380,8 milliards de dinars, dont 998,5 milliards de dinars de dette de marché et 382,3 milliards de dinars de dette d’assainissement». Pour préserver le rythme de croissance économique l’Etat a décidé de recourir à un nouveau dispositif de financement. Il s’agit du financement non conventionnel. Lors de sa précédente intervention au niveau de l’APN, le ministre avait énuméré les raison ayant motivé le gouvernement à adopter cette mesure exceptionnelle, soutenue par la loi sur la monnaie et le crédit, adoptée récemment par le Parlement et publiée dans le Journal officiel N°57. «Il a donc relevé que «ce dispositif est mis en œuvre pour accompagner la réalisation d’un programme de réformes structurelles économiques et budgétaires et permettre par la suite le rétablissement des équilibres de la trésorerie de l’Etat et de l’équilibre de la balance des paiements et financer le remboursement de la dette publique interne». Pour ce qui est du montant des emprunts que le Trésor public contractera auprès de la Banque centrale, ce dernier n’a pas encore précisé, mais il sera limité, selon les affirmations du ministre. «Bien évidement, il s’agit de prendre en compte, dès maintenant, les recettes et les ressources dont dispose l’Algérie, puis on verra les ajustements nécessaires qu’on pré- sentera au cours de l’année à chaque fois que cela est possible», a-t-il dit à ce propos. Il faudra donc attendre 2018 pour les prévisions.