Réconciliation nationale dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme: L’expérience de l’Algérie adoptée comme feuille de route

0
1729

L’expérience de l’Algérie dans le domaine de la réconciliation nationale et son rôle dans l’élimination de la menace terroriste a été adoptée comme feuille de route par les participants à l’atelier international sur le rôle de la réconciliation nationale dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, dont les travaux ont pris fin hier au palais des nations après deux jours de débat.

L’Algérie qui avait déjà accueilli des rencontres portant sur sa propre expérience en matière de dé-radicalisation et sur le rôle de l’Internet et des réseaux sociaux dans la prévention et la lutte contre la radicalisation et le cyber-terrorisme, ainsi que sur le rôle de la démocratie dans la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, semble avoir séduit au plan régional et international, compte tenu de sa riche expérience dans ce domaine.

Et pour cause, lors de la conférence internationale sur la lutte contre l’extrémisme violent et la dé-radicalisation, tenue à Alger en 2015, l’Algérie avait recommandé une coordination étroite entre les institutions chargées de la lutte contre le terrorisme, ainsi que sur des programmes de formation, d’échange d’informations et de fourniture d’équipements. Cette rencontre qui avait regroupé des représentants de plus d’une cinquantaine de pays, dont les membres du Conseil de sécurité et des organisations régionales et internationales, avait aussi recommandé que la lutte contre l’extrémisme violent soit étendue à tous les secteurs de la société et impliquer le gouvernement et les citoyens, soulignant en outre que la lutte contre le terrorisme nécessite une « conjonction » des efforts et des moyens de l’ensemble de la communauté internationale. Les conclusions de cette conférence avaient constitué une matière de travail pour le sommet de Washington sur la lutte contre le terrorisme qui s’était tenu le mois de septembre de la même année (2015).

Ce sommet avait recommandé, sur la base des conclusions de la Conférence d’Alger,  d’améliorer le partage d’informations et de renseignements et encourager la collaboration entre société civile. En 2016, l’Algérie avait également abrité un atelier international de deux jours sur le rôle de la démocratie dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme ». Lors de cette rencontre les efforts de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et son sens élevé de partage d’expériences dans ce domaine ont été salués. L’expérience algérienne en matière de réconciliation présentée à l’occasion, avait aussi suscité beaucoup d’intérêt parmi les participants de même les nouvelles réformes constitutionnelles initiées à l’époque et leur aptitude à répondre aux attentes de la population. Pour rappel, cette importante manifestation avait regroupé des experts de haut niveau et des représentants du forum global de lutte contre le terrorisme, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, les pays du Sahel, les Nations unies, l’Union africaine et la Ligue des Etats arabes, l’Organisation de la Coopération islamique, l’Union européenne et les principaux organismes internationaux et régionaux en charge de la lutte contre le terrorisme. A ce titre, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel avait mis en avant le rôle de la réconciliation nationale dans le rétablissement de la paix et de la sécurité et sa contribution dans la « forte » relance de la dynamique de développement socio-économique en Algérie.

Messahel avait indiqué que la réconciliation nationale en Algérie, initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a été « un choix qui a contribué de façon déterminante à l’arrêt de l’effusion du sang, à l’élimination de la menace terroriste qui pesait alors sur le pays, au rétablissement de la paix et la sécurité et à la forte relance de la dynamique de développement socio-économique ». Rappelant que le président Bouteflika avait fait de la politique de concorde civile et de réconciliation nationale « sa priorité première » et « un objectif fondamental » de son action dès son élection à la magistrature suprême du pays en 1999, le ministre a indiqué que le chef de l’Etat « répétait avec force et conviction que ‘la réconciliation nationale ne représente ni un abandon, ni une désertion, mais un choix civilisationnel de notre peuple’ ». Le chef de la diplomatie algérienne avait souligné à cet égard que le peuple algérien avait opté à une « écrasante majorité » pour la concorde civile en 1999 et la réconciliation nationale en 2005, ajoutant qu’à travers ce choix, le peuple algérien a exprimé « son rejet catégorique de piège de la fitna, de la division, et de la voie de la violence » et affirmé son soutien à la vision de la réconciliation nationale prônée par le chef de l’Etat. Il avait relevé que cette expérience a permis à l’Algérie de trouver dans ces valeurs ancestrales, dans sa profondeur humaine et culturelle, dans la sagesse de son Président et la générosité de son Peuple, les ressources morales, le courage et la volonté de mettre fin souverainement par lui-même et pour lui-même au malheur qui l’a frappé et de réunir à nouveau ses enfants autour du seul objectif qui vaille le sacrifice suprême, à savoir la conjonction des efforts de tous pour la construction d’une Algérie républicaine, démocratique et tolérante.