Plusieurs dispositifs ont été mis en place par les autorités publiques à l’occasion du mois sacré du Ramadhan visant à assurer approvisionnement du marché et consacrer les valeurs de la solidarité agissante en ce mois de piété. Parallèlement à cela, des campagnes de sensibilisation seront initiées pour éviter les accidents de la route.
A ce titre, le ministre du Commerce, Said Djellab, a indiqué que les prix de référence élaborés en vue de mettre une limite à la spéculation sur les prix des aliments durant le mois de Ramadhan seront appliqués dès le premier jour du mois sacré. Ces prix de référence, déterminés en concertation avec les associations professionnelles et de consommateurs, ainsi que le ministère de l’Agriculture, portant sur les produits agricoles locaux, tels la pomme de terre, la tomate, l’oignon, l’ail, la carotte, la courgette et la laitue, entrent dans le cadre du dispositif mis en place par le ministère du commerce en prévision du mois de Ramadan 2019. Il a été également question, et dans une logique de baisse des prix, de supprimer de la liste des produits soumis au Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS,) les viandes bovines fraîches ou réfrigérées, les fruits secs, les fruits séchés et les aliments diététiques destinés à des fins médicales et autres produits. Aussi, l’importation des bananes qui se fera sans imposition de quotas et les autorisations délivrées se limitant uniquement à la conformité aux règles sanitaire et phytosanitaire, donnera lieu également à la baisse des prix de celle-ci sur les marchés. « Le prix de la banane dépassera pas les 250 DA », a assuré le ministre qui a expliqué que ce fruits aurait un rôle de stabilisateur des prix des autres fruits. Pour ce qui est des légumes, M. Djellab a indiqué que le marché en sera inondé grâce aux opérations de déstockages.
« Le problème récurrent durant le mois de Ramadhan est celui de la spéculation.
Pour y faire face, nous avons entrepris des actions, notamment des opérations de déstockage des produits, de sorte qu’il y aurait dans l’ensemble des wilayas des brigades qui veilleront aux opérations de déstockages à tous les niveaux », a déclaré M. Djellab. « Tout opérateur que nous trouverons en train de faire du stockage à des fins de spéculation, nous enverrons directement son dossier à la Justice », a mis en garde le ministre devant la presse. « Nous avons commencé cette opération par les importateurs en suivant la trajectoire des produits alimentaires importés. Nous l’avons déjà fait à Alger pour des importations de viandes, de bananes, nous l’avons également fait pour les fruits secs et séchés », a encore dit M. Djellab. Il a insisté sur le fait que le gouvernement a décidé de supprimer les DAPS pour « apaiser la situation » et préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
« Avec les mesures que nous avons prises, les prix vont baisser pour les viandes, les bananes et les fruits secs et séchés. C’est un travail qui a été fait et nous allons voir les résultats sur le terrain », a encore assuré le ministre. M. Djellab a également indiqué que son département ministériel « n’est pas le seul à défendre ce dispositif spécial Ramadan, mais il le fait en collaboration avec les différentes associations et organismes concernées ». Le consommateur et le producteur ont aussi leur rôle dans le respect de ce dispositif, a-t-il dit, en demandant à ce qu’il y ait une entraide entre l’ensemble des parties pour mettre fin à cette spéculation sur les prix des produits alimentaires. En outre, 53 marchés parisiens de fruits et légumes seront ouverts à Alger et 15 nouveaux marchés de proximité seront mis en service au niveau des nouvelles cités, selon le chargé de l’information auprès de la Direction du Commerce de la wilaya d’Alger, Dahar Ayachi. 53 marchés parisiens proposant des fruits et légumes à « des prix étudiés » seront ouverts cette semaine dans plusieurs circonscriptions administratives, à l’instar d’El Harrach, Hussein Dey, Chéraga, Bab El Oued, Birtouta, Draria, Rouiba, Baraki et Sidi M’hamed. 15 nouveaux marchés de proximité de fruits et légumes et de produits alimentaires seront mis en service peu avant le mois sacré dans les nouvelles cités pour répondre aux besoins des citoyens de plusieurs communes d’Alger, à l’instar de Saoula, Tessala El Merdja, Bouchaoui, Douéra, Boumaati, Hussein Dey (Brossettes), Mahalma, Chéraga, Aïn Bénian, Draria, Kheraïcia, Baba Hassen et Hammamet. M. Dehar a fait état également de l’ouverture de trois marchés spécifiques au Ramadhan avec la participation d’opérateurs économiques et ce, en coordination avec l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Ces marchés seront répartis à travers les communes de Bab El Oued (Place El Kettani), sur une superficie de 6.000 mètres carrés, Zeralda sur 700 m2 (stade municipal) et d’Ain Banian (Rue Bouroua Si Lounes) sur 1.500 m2. Par ailleurs, le même responsable a précisé que le marché de proximité organisé habituellement au niveau du siège de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) à la Place du 1er Mai n’aura pas lieu cette année. Il a assuré que les indicateurs disponibles au niveau de l’administration du secteur confirment disponibilité des différentes marchandises, (légumes, viandes, poissons, semoule, farine et lait). M. Dehar a annoncé, en outre, l’organisation, en coordination avec UGCAA, les associations de protection du consommateur et l’Association des malades diabétiques, de campagnes de sensibilisation sur notamment les dangers de l’intoxication alimentaire, l’approvisionnement régulier en produits de consommation et le respect des prix codifiés. D’autres campagnes de sensibilisation seront également organisées, concernant la lutte contre le phénomène de gaspillage alimentaire, la réduction du taux de sucre, du sel, des matières grasses, ainsi que l’alimentation chez les patients atteints de pathologies chroniques. Au plan de la solidarité, une aide financière de 6.000 DA sera versée à chaque famille démunie, par voie de virement ou mandat postaux, en remplacement du couffin du Ramadhan, a révélé récemment la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Ghania Eddalia. La ministre a fait état de nouvelles mesures adoptées cette année, « dans un souci de préservation de la dignité des familles démunies pendant le mois sacré de Ramadhan, consistant en l’affectation d’une enveloppe de 900 millions de DA à cette opération. Elle a ajouté, dans ce sens, que ce montant a été transféré aux communes depuis le mois de janvier dernier, à travers les directions de l’action sociale et de la solidarité (DASS), après le parachèvement de toutes les procédures et le recensement des catégories prises en charge par le secteur, notamment, les chefs de familles.
Le ministère a opté pour ce nouveau dispositif d’aide directe au lieu du couffin de Ramadhan, et ce, en coordination avec plusieurs ministères, en tête desquels figure, le ministère de l’Intérieur, « afin d’éviter toute tentative de manipulation en procédant au versement du montant de 6.000 DA, aux vrais bénéficiaires, par voie de virement sur comptes courants ou par mandats postaux. A cette occasion, les Collectivités locales ont recensé les familles nécessiteuses, via des formulaires électroniques dûment renseignés et qui attestent de leur besoin, a affirmé la ministre précisant que ce recensement, qui représente « une première étape de collecte d’informations », permettra d’avoir « une vision prospective pour la mise en place de tous les dispositifs de soutien social au profit des catégories qui sont dans le besoin, et pour une meilleure rationalisation de cette opération. Par la même occasion, la Gendarmerie nationale a mis en place un plan sécuritaire et préventif spécial pour sécuriser les zones urbaines et semi-urbaines ainsi que le réseau routier à l’occasion du mois sacré du Ramadhan dans le but de garantir la sécurité et la quiétude publique.
Toutes les dispositions sécuritaires nécessaires « ont été prises à travers la mise en place de dispositifs composés d’unités territoriales, unités de sécurité routière et sections de sécurité et d’intervention pour garantir le contrôle effectif du territoire et assurer une présence permanente et continue sur le terrain », précise la même source.
Dans le but de protéger les personnes et les biens, les services de la Gendarmerie Nationale « veillent à sécuriser l’environnement dans lequel évoluent les citoyens, et garantir un climat de quiétude dans les régions urbaines et semi urbaines se trouvant dans leur territoire ce compétence, d’autant plus que le mois de Ramadhan connait une dynamique et un important afflux des citoyens vers les lieux de détente et de loisirs, les marchés et les centres commerciaux, les mosquées et leurs périphéries ».
Ainsi, la Gendarmerie nationale prévoit « le renforcement des patrouilles pédestres et mobiles, de jour comme de nuit, le renforcement des points de contrôle et la programmation de patrouilles au niveau des stations ferroviaires, urbaines et stations taxi, la garantie de la fluidité de la circulation routière et le contrôle des axes routiers (entrées des villes et banlieues), la sécurisation des zones ouvertes au public et existant dans le territoire de compétence et l’intensification de l’action de proximité au profit des citoyens et la garantie d’une intervention rapide et efficace en cas de besoin », explique la même source. Pour préserver la santé publique, et dans le cadre de l’exercice des missions de police économique, les unités territoriales de la Gendarmerie nationale disséminées sur l’ensemble des communes du pays, « suivent et contrôlent les produits de large consommation disponibles dans les marchés et les commerces de par leur production, conservation, transport et distribution, dans le cadre de la protection du consommateur et la répression des fraudes et relevé les infractions constatées, qui seront soumises aux autorités concernées afin qu’elles prennent les mesures juridiques adéquates ». Les escadrilles d’hélicoptères de la Gendarmerie nationale, positionnées à travers le territoire national, « exécutent un programme de sorties aériennes spéciales, pour assurer le renfort aux unités activant sur le terrain, contribuer à la surveillance générale du territoire et les lieux de rassemblement des citoyens et garantir un contrôle aérien des routes susceptible d’assurer une gestion effective de la circulation routière ».
T. Benslimane