Une fois de plus, le ministre des Affaires religieuses Mohamed Aissa s’est attaqué aux réseaux du radicalisme. Il a accusé ouvertement certains prédicateurs » violents » d’exploiter les réseaux sociaux pour déstabiliser l’Algérie. Dans une intervention à la Radio nationale, le ministre s’est expliqué sur « l’interdiction faite aux prêcheurs qui utilisent des discours haineux et de division » .
Pour rappel, le ministère des affaires religieuses a sévi ces derniers temps en sanctionnant tout imam qui ne respecte pas la ligne modérée du discours religieux. Ils sont des dizaines qui ont été soit » interdits de prêche » et d’autres carrément » radiés de la fonction » suite aux appels à la » fitna » dans leurs prêches. Pour le ministre » ces imams sont influencés par des prédicateurs étrangers dont le discours est connu pour sa violence « . Pis, il dénonce » les réseaux sociaux comme outil de propagande du radicalisme » car des figures de notoriété dans les rangs du salafisme radical s’attaquent actuellement à l’Algérie. En qualifiant ces » discours de très dangereux pour le pays « , Mohamed Aissa estime que cette » dangerosité » est actuellement contrée par une stratégie de lutte contre ces influences négatives qui utilisent l’Islam à des » fins guerrières » et pour saper toute politique visant à préserver la religion modérée des tenants du radicalisme. Il faut indiquer à ce sujet que la nouvelle carte du salafisme radical tente son incursion dans le paysage algérien à travers un redéploiement de ces troupes. Un personnage nommé Rabie El Madkhali est aujourd’hui le chef de file du néo-salafisme qui prône le takfirisme à l’endroit des musulmans partout dans le monde et ceux qui ne cautionnent pas sa vision d’un islam radical et extrême. Les nouveaux dignitaires de l’islam radical disposent de moyens de communication assez importants et des moyens financiers mirobolants. Il faut savoir que les chaînes » wahabites » utilisent une centaine de chaînes TV satellitaires à travers le Nile Sat et bien plus, ils arrosent ces prédicateurs à coups de millions de dollars pour arriver à leurs fins. Les pays du Maghreb dont l’Algérie sont dans le collimateur de ces » chouyoukhs » qui mettent la pression pour fustiger l’islam algérien connu pour son approche spirituelle et pacifique. Des prédicateurs algériens sont enrôlés pour suivre la bonne cause d’un islam des » anciens » ou du » salaf » comme ils ont l’habitude de le qualifier. Sur les réseaux sociaux, les sites et autres blogs de ces prêcheurs radicaux s’attaquent à des thèmes de prédilection à savoir les femmes qui ne portent pas de hidjab, les hommes qui ne font pas la prière, la fréquentation des lieux où il y a selon eux relâchement de mœurs (salons de thé, cinémas, théâtre…). Bref, toute une panoplie de sujets dont ils excellent dans leurs attaques virulentes. Les centres islamiques créés à travers le monde ne sont selon des enquêtes révélées sur ce dossier, qu’un paravent où ils veulent enrôler le maximum de jeunes dans leur aventure. Mais ce plan est actuellement contrarié selon les déclarations du premier responsable du département des affaires religieuses. » Nos services ont mis fin à leurs dangereux agissements » souligne-t-il. D’abord, les autorités ont procédé à neutraliser tous les imams virulents et ceux qui exploitent avec des groupes salafistes certaines mosquées. Le ministre a le feu de vert de » réorganiser les lieux de culte qui ont été ciblés par l’intrusion de ces groupes «. Mais cela suffit-il pour endiguer ce phénomène qui continue d’exalter une frange de la population ? Assurément non car il y a va de toute une campagne de sensibilisation qui doit continuer dans les institutions éducatives et culturelles ainsi que qu’avec un large pan de la société civile pour éradiquer l’extrémisme religieux.
F.L