Projet de loi sur la retraite : «La pérennité de la CNR est engagée», souligne El Ghazi

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Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité  sociale, Mohamed El Ghazi, a affirmé hier que les nouvelles dispositions prévues  dans le projet de loi relatif à la retraite visent à «préserver la Caisse nationale  des retraites (CNR) de la faillite».

Présentant le projet de loi sur la retraire lors d’une séance plénière  à l’Assemblée populaire nationale (APN), présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, le ministre a précisé que les nouvelles dispositions visent à «réformer la CNR  et à la préserver de la faillite dans le cadre de la justice sociale». «Le système de retraite, fondé sur le principe de solidarité intergénérationnelle,  assure le versement de plus de 3 millions de pensions», a-t-il rappelé. La Commission de la santé, affaires sociales, travail, formation  professionnelle de l’APN a réaffirmé dans son rapport préliminaire «le souci  de l’Etat, à travers ces nouvelles mesures législatives, de garantir le droit  des générations montantes à la pension de retraite et la pérennité du financement  de la Caisse nationale des retraites (CNR)».  La commission a préconisé «la mise en place de normes fondées et rigoureuses  afin d’établir la liste des métiers pénibles sans précision des fonctions pour  éviter toute erreur de classification», appelant «à définir des mécanismes  efficaces pour garantir le financement de la CNR et à s’éloigner des solutions  conjoncturelles».

Les représentants des groupes parlementaires du Front des forces socialistes  (FFS), du Parti des travailleurs (PT), de l’Alliance pour l’Algérie verte (AAV)  et du Parti pour la justice et le développement ont boycotté la lecture du rapport  préliminaire, en signe de protestation contre leur non association à l’élaboration  du texte du rapport. Ils ont indiqué qu’ils participeront aux travaux de la séance plénière  et soumettront leurs propositions sur les amendements du projet  de loi. Par ailleurs, les députés de l’APN ont observé une minute de  silence à la mémoire du président cubain Fidel Castro, décédé vendredi à la  Havane.

157 interventions des députés  et de nombreuses divergences constatées

Les avis et les positions des membres de l’Assemblée populaire nationale ont été divergents sur le projet de loi modifiant et complétant la loi N°83-12 du 2 juillet 1983 relative à la retraite. Lors des débats de ce projet de loi, qui a enregistré 157 interventions, la représentante du parti du Front de libération nationale (FLN), Faïza Bouhama a indiqué que ce texte visait à «préserver les équilibres financiers de la Caisse  nationale des retraites, sur la base du principe de la solidarité Intergénérationnelle, étant donné que la source de financement de la retraite est constituée des cotisations sociales des travailleurs.

Le recours à la retraite avant l’âge de 60 ans entraîne une déperdition de la ressource humaine, notamment celles qualifiées et dont les entreprises ont grand besoin, a-t-elle estimé.  Les études comparatives de plusieurs pays en matière de retraite ont démontré que notre système national de retraite est «l’un des plus généreux» dans le monde, au regard des normes appliquées en matière de comptabilisation des pensions, a précisé la même députée. Elle a appelé à voir le texte de loi d’un point de vue positif au regard de l’intérêt des futures générations. Par ailleurs, le représentant du bloc parlementaire de l’Alliance pour l’Algérie verte, le député Naamane Laouar a estimé que ce projet de loi intervient «tardivement», estimant qu’il fallait annuler les dispositions de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge instituées en vertu de l’ordonnance 97-13 immédiatement après l’amélioration des ressources nationale et l’entame de la relance de l’économie nationale. Le député a insisté sur l’impératif de «se pencher sur les raisons pour lesquelles les travailleurs demandent la retraite anticipée et d’y remédier en assurant des mesures incitatives pour les maintenir à leurs postes au lieu de recourir à l’annulation de ce dispositif (retraite proportionnelle et sans condition d’âge)». Pour le représentant du Rassemblement nationale démocratique (RND), le député Ahmed Khalifa, il est nécessaire de prendre en considération la conjoncture et prendre en compte les trois dimensions de la loi, à savoir la préservation des équilibres financiers de la CNR, le maintien des compétences nécessaires à l’entreprise pour la concrétisation d’une politique de diversification économique nationale et la prise en charge la dimension sociale.

Ce projet de loi intervient pour rétablir la loi 83-12 dans son principe initial, a-t-il souligné, proposant «de permettre aux travailleurs de prendre la retraite après 32 ans de service avant d’atteindre l’âge de 60 ans».

T.M.