Créé en 2001, le Sommet des pays exportateurs de pétrole et de gaz, le FPEG, est constitué de 11 pays membres : 5 d’Afrique (Algérie, Egypte, Guinée équatoriale, Libye, Nigeria) ; 2 du Moyen-Orient (Iran, Qatar) ; 3 d’Amérique du Sud (Bolivie, Trinité-et-Tobago, Venezuela) ; et la Russie.
Par ailleurs, 7 pays non membres ont le statut d’observateur : l’Angola, l’Azerbaïdjan, les Emirats arabes unis, l’Irak, la Malaisie, la Norvège et le Pérou , signalons que le plus grand producteur de gaz en 2023, les USA ne font pas partie de ce forum bien qu’ il ont mis en place une politique de réduction des émissions de méthane.
1.- La demande mondiale de gaz devrait augmenter de façon constante dans les 20 prochaines années, dans un contexte de réserves abondantes et d’une utilisation accrue du gaz pour produire de l’énergie, une hausse d’au moins 2% par an, pendant plusieurs décennies, ce qui devrait porter cette demande à 4500 milliards de mètres cubes de gaz par an d’ici à 2030 contre 3861 en 2020 et 4036 en 2021 et 4050 entre 2022 et 2023. N’oublions pas l’Afrique où traditionnellement, ce sont au Nigéria, l’Algérie , l’ Égypte et la Libye où se trouvent les réserves et les sites de production de gaz les plus prouvés. Néanmoins, selon les données de Gloal Energy Monitor de 2022 la préproduction se situent chez de nouveaux entrants sur le marché du gaz africain , environ 85% des nouvelles réserves de gaz naturel en phase de préproduction en Afrique se trouvent dans des pays qui jusqu’ici n’exploitent pas les combustibles fossiles. Nous avons le Mozambique abritant 44,9% de ces réserves prouvées, le Sénégal (15,1%), la Mauritanie (11,2%) et la Tanzanie (10%), l’Afrique du Sud (1,9%) , l’Éthiopie (0,8%) et devant inclure la Guinée équatoriale. Les réserves cumulées de ces pays étant évaluées à plus de 5200 milliards de mètres cubes gazeux et si les 79 projets en phase de préproduction répertoriés en Afrique sont réalisés, la production gazière du continent augmentera d’environ 33% d’ici 2030, bien que d’ici .2024-2025, l’Algérie et le Nigéria devraient être à l’origine de la majorité des volumes de gaz exportés de l’Afrique . La carte gazière de l’Afrique devrait se modifier progressivement avec les nouveaux entrants sur le marché du gaz naturel les anciens producteurs cités ayant qui avaient accaparé 92% de la production du continent entre 1970 et 2022, les futurs hubs gaziers africains représenteront plus de 50% de la production gazière du continent entre 2030/2035. Mais la mise en exploitation concernant les infrastructures d’exportation, y compris dans les pays producteurs traditionnels, nécessiterait des investissements sur site vierge estimés à 329 milliards de dollars. Les dépenses d’investissement dans les terminaux de GNL programmés sont estimées à environ 103 milliards de dollars, dont 92 % financeraient les terminaux d’exportation de GNL et les cinq principaux pays africains qui développeront des terminaux d’exportation sont la Tanzanie, le Mozambique, le Nigéria, la Mauritanie et le Sénégal. Le sommet abordera deux thèmes fondamentaux ; premièrement, la place du gaz qui devrait favoriser la transition énergétique et lutter contre les effets néfastes du réchauffement climatique, le bois, le charbon et le pétrole , et devrait être encore plus propre avec les nouvelles techniques en cours pour le développement des gaz renouvelables ou bas carbone (biométhane, gazéification des déchets, e-méthane et hydrogène). Selon les données internationales, entre 2035/2040/2050 environ 65 à 70% de la consommation mondiale d’énergie sera constituée de la combinaison du gaz naturel, des énergies renouvelables l’Énergie hydraulique., l’’Énergie éolienne, l’Énergie solaire.(3000 heures de soleil en Algérie le ministère de l’énergie extrapolant entre 2030/2035 40% de la consommation intérieure ) la Biomasse , la Géothermie et le développement de l’hydrogène vert et bleu. Le deuxième thème concerne la stabilisation des prix très volatils, fluctuant de 2023 et février 2024, entre 30 et 50 dollars le mégawattheure, après avoir atteint plus de 200 dollars au début du conflit Russie/Ukraine, relancer les investissements hautement capitalistiques s’impose et dont la rentabilité est à moyen et long terme, d’où la référence de nombreux producteurs de contrat à moyen et long terme. D’où l’importance ce sommet du fait que l’énergie est au cœur de la croissance de l’économie mondiale et de la sécurité des Etats , sommet qui donc pourrait contribuer à restaurer la confiance entre les pays exportateurs et acheteurs afin d’assurer la stabilité sur le marché qui renvoie pas seulement aux fondamentaux économiques mais également aux tensions géostratégiques qui peuvent perturber le marché exemple récent les sanctions européennes contre la Russie et les tensions en Mer rouge.
2.-On ne doit pas confondre les réserves de gaz tant avec la production que les exportations. A titre d’exemple pour l’Algérie, 15/20/% doivent être réinjectés dans les puits pour éviter leur dessèchement, 55% étant les exportations et 45% la consommation intérieure. Les réserves se calculent par rapport au coût et à l’évolution du prix international, pouvant avoir des milliers de milliards de mètres cubes gazeux de réserves mais dont une fraction n’est pas rentable. Le mix énergétique est amené à évoluer et le gaz naturel, comme les autres énergies «historiques», sera amené à cohabiter avec des énergies renouvelables. Le Centre international d’information sur le gaz naturel, Cedigaz, évalue les réserves prouvées mondiales de gaz naturel à 205 507 milliards de mètres cubes au 31 décembre 2022, quasiment stables (-0,2%) sur un an. Sefe Energy.fr donne par ordre pour les réserves commerciales de gaz : Russie 32 740 milliards de mètres cubes gazeux, l’Iran 32 100, le Qatar 24 700, le Turkménistan 13 600, les USA 12 300, la Chine 8400, le Venezuela 6300, l’Arabie Saoudite 6000, les Emirats 5900, le Nigeria 5500, l’Irak 3500, l’Algérie 2500 et le Canada 2400. Les réserves gazières sont très largement concentrées dans les pays du Proche-Orient (40%) et en Europe (33%), dont 23% pour la seule Russie. Au 31 décembre 2022, le ratio mondial des réserves sur la production commercialisée représente environ 50 années, au rythme de la production de l’année 2022. Il faut distinguer la production commercialisée par canalisation où actuellement contrairement au marché du pétrole qui est un marché mondial coté heure par heure, journée par journée à la bourse selon la loi de l’offre et de la demande , , la prédominance sont les canalisations environ 65%, étant prévu 50% en 2030 , étant donc un marché segmenté géographiquement et la production commercialisée par GNL qui demande de investissements à la fois pour les complexes et des terminaux pour l’expédition Pour la production au niveau mondial en 2022, nous avons par ordre décroissant : USA 21 027 milliards de mètres cubes gazeux, la Russie 699, l’Iran 244, la Chine 219, le Canada 205, le Qatar 170, l’Australie 162, la Norvège 128, l’Arabie Saoudite 105, l’Algérie 102, mais possédant la troisième réserve mondiale de gaz de schiste environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, la Malaisie 76 et l’Egypte 68. Pour le GNL, nous avons la structure suivante au 1er janvier 2023 : USA 40,2% ; Russie 13,2% ; Qatar 13,1% ; Algérie 6,7% ; Norvège 6,6%. Concernant l’Afrique, (source APS), l’Algérie a exporté, en 2023, 13 millions de tonnes de GNL contre 10,2 en 2022, occupant la première place en tant qu’exportateur de GNL pour la première fois depuis 2010, dépassant ainsi le Nigeria. A fin 2023, nous avons la structure suivante de l’approvisionnement du marché européen par canalisation : Norvège 54%, Algérie 19% Russie à 17% contre 45% avant les évènements de l’Ukraine, l’Algérie courant près de 40% de la consommation italienne et étant devenue pour l’Espagne, fin 2023 le premier client avant les USA et la Russie. Bien que le continent dispose de près d’un dixième des réserves mondiales prouvées gaz relativement propre par rapport aux autres sources d‘énergie comme le charbon, le pétrole, le bois et qui peut être un levier pour le développement , la majeure partie de ses populations n’a pas accès au gaz naturel, une grande partie des ressources en gaz naturel étant destinées à l’exportation. Par ailleurs, le continent est confronté aux effets dévastateurs du réchauffement climatique , qui compte un cinquième de la population mondiale et est responsable de moins de 5 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2).D’où l’importance pour l’Afrique d’axer sa stratégie énergétique sur la production d’énergie renouvelable du captage et du stockage du carbone, des gaz renouvelables et de l’hydrogène. En bref, les nouvelles mutations géostratégiques, économiques, sociales et culturelles devraient modifier fondamentalement les rapports de force au niveau mondial nous orientant vers un monde multipolaire, plein d’incertitudes. L’Afrique qui habitera entre 2040/2050 plus d’un quart de la population mondiale avec des richesses colossales sera un enjeu majeur et l’Afrique sera ce que les Africains voudront qu’ elle soit
En conclusion, l’énergie a toujours constitué un puissant facteur de coopération et d’intégration et avec l’eau étant au cœur de la sécurité des Nations. Le monde s’oriente 2024/2030/2040, inéluctablement vers un nouveau modèle de consommation énergétique ( Mix énergétique) fondé sur une transition énergétique progressive qui est un choix stratégique politique, social et économique pour assurer la sécurité énergétique mondiale .
A.M