Prise en charge des enfants autistes: Le centre spécialisé de la Cnas a accueilli 245 enfants depuis septembre

0
4479
Photo Ania Ziani@L'Echo d'Algérie@

Dans le cadre de la prise en charge psycho-clinique et orthophonique des personnes à besoins spécifiques, un nouveau centre dédié spécialement à l’autisme, sis au 90 Didouche Mourad, Alger, a été inauguré le 6 septembre de l’année en cours, il a depuis accueilli 245 enfants autistes.

C’est ce qu’a affirmé, Tayeb Bounedjar, directeur de l’agence d’Alger de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) au cours d’un point de presse. Coïncidant avec les journées magrébine et mondiale des personnes à besoins spécifiques, la Cnas réitère l’importance qu’elle accorde dans le cadre de ses missions et, selon le décret ministériel du 11 mars 1998 Art 15, qui précise les activités de la DAS (Direction de l’action sociale et sanitaire), à savoir la création de centres sanitaires pour la prise en charge des assurés sociaux offrant de nombreuses prestations : rééducation fonctionnelle, éducation et aide a l’enfance inadaptée. Sur le plan opérationnel la succursale de la Cnas Alger bénéficie de 3 structures, le centre de prise en charge psycho-orthophonique de Kouba, et son annexe Henry Dunant, ils assurent la prise en charge des enfants présentant des troubles psycho-orthophoniques tels que : troubles du comportement, autisme, psychose, retard scolaire, difficultés motrices cérébrales, bégaiement, surdité, retard de langage, dyslexie, dysphonie et troubles de l’articulation. Ces deux centres spécialisés ont accueilli depuis septembre 2017 plus de 3000 consultations. Le centre de Didouche Mourad, spécialisé dans la prise en charge des enfants autiste a reçu quand à lui 254 enfants autistes.

Ouali Leïla, présidente de l’association nationale Autisme Algérie et maman d’un enfant autiste a tenu a précisé que cette entité disposait de tous les moyens en matière d’infrastructure et d’équipements au normes mondiales pour le suivi et l’accompagnement des enfants autistes, notant «l’Algérie bénéficie d’une expérience reconnue dans la prise en charge de l’autisme depuis 15 ans» elle a néanmoins fait part des difficultés que rencontrent les parents pour scolariser leurs enfants, souvent marginalisés et incompris, ces enfant sont pour la majorité non admis au sein des établissements scolaires car nécessitant un accompagnement et un suivi particulier. Elle a toutefois ajouté «nous avons réussi a scolariser des enfants et obtenu des résultats excellents».

Selon Aoudjehane Malika, psychologue clinicienne au sein de la Cnas «la scolarisation des enfants présentant de l’autisme est tributaire d’une évaluation clinique, médicale et psychologique, si l’enfant montre au terme des différents tests qu’il est capable de suivre une scolarité normale, il n’y a aucune objection a ce qu’il rejoigne les bancs de l’école, il doit toutefois bénéficié de l’aide d’un accompagnateur qui l’encadrera et lui fera surmonter les difficultés qu’il pourrait rencontrer au fil des paliers. Notant que la problématique actuelle de l’autisme se situe à trois niveaux : le diagnostic, la prise en charge et la thérapeutique ainsi que la recherche. Les travaux dans le domaine éducatif et pédagogique constituent aujourd’hui des pistes d’intérêt majeur et nécessitent le développement de stratégies d’évaluations standardisées permettant de conclure clairement à l’adéquation de leur application dans un programme de prise en charge globale des personnes autistes. Concernant la prise en charge de l’autisme, l’unanimité existe sur l’insuffisance quantitative et qualitative des moyens disponibles. Il existe actuellement très peu de centres adaptés à la problématique très spécifique de la prise en charge de l’autisme. Les manques concernent aussi bien le tout jeune enfant autiste qui vient d’avoir son diagnostic, les enfants d’âge scolaire ou que les adultes. L’autisme est une pathologie globale du développement de l’enfant avec des déficits dans différents domaines cognitifs. Il est donc important de favoriser une prise en charge globale qui aura pour objectif le développement de différents domaines d’acquisitions (compétences sociales, langage, communication non verbale, reconnaissance d’autrui, acquisition de l’autonomie). Ceci est indispensable afin de permettre une intégration sociale et scolaire et passe par la mise en place, a-t-elle ajouté.

Dans une récente interview accordée à le presse, Nouria Benghabrit, assurait que le ministère de l’Education, de concert avec le ministère de la Solidarité nationale, allait «augmenter le nombre des classes spéciales dédiées aux enfants à besoins spécifiques, en particulier les autistes et les malentendants». Benghabrit avait indiqué que 142 établissements scolaires répartis sur 22 wilayas ont ouvert des classes pour accueillir ces élèves. Dans la foulée, elle a précisé que 1236 enfants autistes étaient scolarisés. Quand on sait que quelque 150 000 autistes sont recensés en Algérie, il apparaît clairement que les structures et les places disponibles demeurent insuffisantes.