Présidentielle du 4 juillet : Une voix sans issue  pour le Conseil constitutionnel

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Ce samedi 25 mai à minuit a sonné le glas pour le gouvernement en place, concernant le dépôt des candidatures au Conseil constitutionnel, en prévision de la présidentielle du 4 juillet qui est définitivement  plombée, à supposer qu’elle ait été un jour sérieusement envisagée.

Le ministère de l’intérieur, agissant en application à la lettre la constitution, notamment le fameux article 102, a suivi jusqu’au bout la procédure légale, notamment la révision  exceptionnelle du fichier électoral et la remise des imprimés de parrainages pour les candidats à la candidature qui sont, au dernier décompte de l’Administration, au nombre de 77. Cette démarche légaliste de l’administration, consécutive à l’investiture de Bensalah comme chef de l’Etat par intérim, arrive ce soir au bout de l’impasse et du coup le Conseil constitutionnel  se retrouve à nouveau au cœur même de la crise, à la seule différence que, entre temps, son président a changé. Certes, le nombre de candidats à la candidature est de 77 postulants, tous sont des illustres inconnus dont il n’est pas aisé de comprendre les motivations, mais que surtout, n’ont pas le profil idoine pour prétendre à la haute magistrature du pays. Même le général Ali Ghediri et Belkacem Sahli, qui ont cru pouvoir aller jusqu’au bout de leur logique, considérant de bonne foi l’élection du 4 juillet, comme une « opportunité »pour sortir de la crise, ont fini par jeter l’éponge, « par respect à la volonté populaire » , ont-ils expliqué. Le Conseil constitutionnel a un délai  théorique de dix jours pour « examiner » les candidatures, mais en fait d’examen, il va certainement faire autre chose, probablement l’invalidation de toutes les candidatures au motif qu’elles ne satisfont pas les conditions requises. Ce qui va conduire logiquement Kamel Fenniche, le successeur de Belaiz, a constaté l’impossibilité d’organiser la présidentielle le 4 juillet prochain et ouvrir ainsi la voie à l’annonce d’un renvoi sine die de l’échéance qui sera fait par le chef de l’Etat par intérim. La constitution algérienne, taillée sur mesure pour des désidératas du président déchu, n’envisage pas ce cas de figure, ce qui doit ouvrir la porte à l’exégèse juridique et probablement une lecture extensive de l’article 103 qui parle « d’empêchement légal ».  Et dans ce cas, « le Conseil constitutionnel déclare qu’il doit être procédé de nouveau à l’ensemble des opération électorales. Il proroge dans ce cas les délais de l’organisation de nouvelles élections pour une durée maximale de 60 jours » Les soixante jours qui nous conduiront au 4 septembre, un laps de temps qui permettrait l’amorce d’un dialogue entre les différents acteurs de la crise pour la mise en place d’une transition, dans le cadre d’une approche politique consensuelle.