Il se confirme de plus en plus que le nouveau pouvoir est déterminé à organiser une élection présidentielle le 4 juillet prochain, même si de nombreux partis n’en veulent pas et surtout que le peuple qui s’apprêtait à sortir dans les rues pour la douzième semaines de suite n’en veut pas non plus.
En effet, le président par intérim Abdelkader Bensalah a reçu, avant-hier jeudi le Premier ministre Noureddine Bedoui, selon un communiqué de la Présidence de la République cité par l’APS. On y apprend ainsi que le premier ministre a présenté «un exposé exhaustif sur le déroulement des préparatifs de la prochaine élection présidentielle, à savoir la révision exceptionnelle des listes électorales, la poursuite du retrait des formulaires de candidature ainsi que les dispositions liées aux aspects matériels mises en place par le Gouvernement ». Et signe de cette volonté inébranlable de foncer tête baissée vers cette échéance sans tenir compte du contexte politique vicié, le chef de l’État a souligné «l’impératif de respecter les délais et les échéances prévus par la Constitution et les lois de la République». En clair, la date du 4 juillet demeure un jalon important pour Bensalah qui confirme ainsi que l‘option de la présidentielle pour laquelle il avait convoqué le corps électoral, est plus que jamais sérieuse. Pour ce faire, il ordonne à Noureddine Bedoui d’assurer «les conditions et mécanismes nécessaires pour le bon déroulement de cette importante échéance, en toute transparence, régularité et objectivité». Il lui a conseillé également de «maintenir tous les canaux de concertation et de dialogue ouverts avec toutes les instances et partenaires concernés par l’élection du 4 juillet ». Ce qui pourrait signifier que c‘est au Premier ministre que reviendra le rôle d’engager des consultations politiques avec les partis et les acteurs de la société civile, en prévision de cette fameuse présidentielle après l’échec des premières convoquées par le Président Bensalah. Mais au-delà de ces aspects techniques et pratiques, il est à se demander avec qui le pouvoir compte-t-il organiser cette présidentielle quand on sait que seuls les partis gravitant autour de l’ancien régime ont annoncé leurs participations. Ceux de l’opposition quant à eux ont massivement décidé de zapper ce rendez-vous du 4 juillet et se sont mis en mode «Hirak».Précisément, il est pour le moins difficile d’imaginer la tenue d’une élection présidentielle au mois de juillet juste après l’examen du BAC et en pleines protestations populaires qui rassemblent des millions chaque vendredi. A moins que le nouveau pouvoir n’ait décidé de faire élire un candidat qu’il sortira de son chapeau envers et contre le peuple avec des conséquences que l’on pourrait imaginer.
Moussa O






