Présidentielle 2019: Les partisans de Bouteflika en ordre de bataille face à une opposition divisée

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La scène politique, agitée actuellement par la pré-campagne électorale, offre un contraste assez saisissant.

Autant les partisans du candidat Bouteflika sont déjà sur le pont pour faire bloc derrière leur champion, autant les partis d’opposition sont fractionnés, étant dans une sorte d’incapacité congénitale à se mettre d’accord sur une option salvatrice. Après l’officialisation de la candidature de Bouteflika, consécutive à une longue maturation sur fond de tiraillement au sommet de l’Etat quant à l’opportunité d’un cinquième mandat, les choses sont allées très vite. Sellal, sorti du placard, pour conduire la campagne, déroule son jeu, en accordant le privilège des ses premières visites de «courtoisie» aux organisations de masse, (ONM, UGTA, UNPA). Les partis de la coalition travaillent, pour leur part, à la mise en place du dispositif électoral, au niveau local et national. A cette dynamique, calée underground sur les institutions de l’Etat, faut-il le relever, s’oppose, non pas un immobilisme, mais une indécision de l’opposition, partagée entre le choix de plusieurs couloirs qu’offre la course à la présidentielle du 18 avril prochain. Certains partis, qui ont tranché en optant pour le boycott, convaincus que la présidentielle du 18 avril n’est pas la solution pertinente à la crise politique du pays, laquelle, pour le FFS, nécessite un consensus préalable, et pour le RCD, une rupture, avec «le système rentier bureaucratique». Le deuxième segment de cette opposition, est incarné à travers l’activisme de Djaballah, qui s’évertue à accorder les violons des uns et des autres pour un seul candidat consensuel de l’opposition. Une mission pour le moins herculéenne, tant elle est contrariée par le choc des égos, les calculs de chapelles dont certaines se projettent déjà dans la reconfiguration subséquente à la présidentielle. En définitif, les partis et personnalités de l’opposition, acquis à la participation, sont plus nombreux et représentent la tendance lourde des anti-pouvoir. Le général Ali Ghédiri, en se présentant comme le candidat qui veut en finir avec «le systémebouteflikien», n’a pas cherché à entrer en contact avec l’opposition, dans une perspective de coopération. A côté, on trouve AbderazakMakri, qui promet d’offrir aux Algériens un «rêve», si jamais il est élu. Mais sa participation, surtout s’il obtient un bon score, lui permettra de mieux négocier avec le gouvernement post avril 2018. Louisa Hanoune demeure indécise quoiqu’au final, elle va y aller. Finalement, la seule et vraie inconnue dans cette équation reste le parti de Benflis, qui, pour le moment, poursuit la collecte des parrainages citoyens pour une participation pour le moins aléatoire. Du moins, à ce stade du processus. La décision finale sera prise à la fin du mois par le CC du parti Talaia El Hourriet.