La délicate situation politique à laquelle est confrontée depuis plusieurs mois l’Algérie, est en train de se traduire par de graves répercutions sur le secteur économique en général et celui du bâtiment et des travaux publics en particulier, amenant de nombreuses entreprises grandes pourvoyeuses d’emplois, à cesser leurs activités.
La chaine 3 de la Radio Algérienne qui consacrait, hier , un reportage à cette situation, note que plus de la moitié des entreprises du BTP (50%) ont été contraintes de cesser leurs activités, jetant à la rue un très grand nombre de leurs salariés. “Sans carnet de commandes”. Ces dernières sont en train de licencier ”à tour de bras”. Citant une tirade restée célèbre d’un ancien homme politique français, le président de la Confédération des industriels algériens, Abdelwahab Ziani, rappelle à son tour que “quand le bâtiment va, tout va”, constatant que “presque 60% des entreprises du secteur ont arrêté leurs activités, ou sont sur le point de le faire”, faute, dit-il, d’avoir trouvé un interlocuteur pour les écouter. Pour celui-ci, la crise n’est pas économique, “elle est politique ”. Plus explicite, il considère que c’est le politique qui influe « totalement » sur l’économique. La crise que traverse le secteur du bâtiment, “avec ses chantiers à l’arrêt”, a fini par se répercuter sur la demande de matériaux de construction, la faisant chuter de 20%..Questionné à son tour, le PDG d’une cimenterie privée, Abdenour Souakri, affirme que ses ventes ont chuté de 40%. Il déclare que sa société est en train de gérer cette délicate situation “en fonction de l’évolution du marché”, tout en comptant sur les pouvoirs publics pour une facilitation de placement de sa production à l’exportation. Le PDG du groupe Service portuaire, Djelloul Achour, note quant à lui qu’en dépit d’une “période délicate”, l’activité d’importation de matériaux de construction se passe “normalement”. Le ralentissement économique dans le pays, la demande interne en produits et services a connu une baisse de plus de 50%, amenant, selon lui, les industriels à “tenter l’aventure de l’exportation”.