Pré-emploi: De nouvelles mesures seront appliquées pour éviter le licenciement «abusif»

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Le directeur général de l’agence nationale pour l’emploi (Anem), Mohamed-Tahar Chalal Photo L'Echo d'Algérie@

Le directeur général de l’agence nationale pour l’emploi (Anem), Mohamed-Tahar Chalal a indiqué, hier, à Alger, que toute entreprise licenciant un employé recruté dans le cadre du pré-emploi (Contrat de travail aidé), sera classée dans «la liste noire», et «ne bénéficie plus» des avantages accordés en matière de recrutement de main-d’œuvre.

S’exprimant lors du Forum du quotidien national El Moudjahid, Chalal a fait savoir qu’une instruction sera donnée à l’Inspection de travail l’incitant à classer dans la case d’un licenciement abusif» tout cas d’un licenciement d’employé recruté dans le cadre de ce type de contrat qui est le CTA. Selon le DG, «cette nouvelle mesure qui sera appliquée a pour but de protéger les jeunes recrues et préserver le travail permanent». «Le CTA est un contrat de travail permanent contrairement aux avantages émanant de ce contrat qui sont momentanés», a-t-il expliqué. Dans ce sens, le même responsable a souligné que le jeune employé bénéficie dans le cadre de son contrat, d’un salaire estimé à 12.000 DA, et l’employeur doit également assurer un salaire adéquat au poste occupé. Il faut savoir que le Contrat de travail aidé (CTA), est un contrat de travail au sens de la loi 90.11 relative aux relations de travail. Il est intégré dans le cadre du dispositif global du Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP). Une contribution mensuelle de l’Etat est versée au salaire du poste, en vue d’encourager le recrutement des jeunes primo demandeurs sans expérience. Elle est de 12.000 DA pour les diplômés de l’enseignement supérieurs. De 10.000 DA pour les techniciens supérieurs. De 8.000 DA pour les sortants de l’enseignement secondaire et de la formation professionnelle et de 6.000 DA pour le recrutement des demandeurs sans qualification.

398 749 placements sur le marché de travail en 2017

S’agissant du bilan réalisé par l’Anem au titre de l’exercice précédent, Chalal a indiqué que son agence est parvenue à 398 749 placements dans le marché de travail, sur 1 142 000 demandeurs d’emploi. Durant son exposition, le directeur général s’est appuyé sur les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS) qui font état d’un taux de chômage estimé à 11,70% en septembre 2017, contre 10,5% en 2016. L’orateur a expliqué cette hausse du taux de chômage par la crise économique qui touche le pays suite à la chute des prix du pétrole sur le marché mondiale, ajoutant que le secteur du BTPH est le plus touché par cette crise. Ces chiffres montrent aussi que les femmes sont les plus touchées par le chô- mage (20% en septembre 2017) contre 9,4% taux de chômage chez les hommes, durant la même période. Quant au nombre d’offres d’emploi enregistrées au niveau de l’Anem, elles sont à 452 844 offres et se répartissent comme suit : 34% Industrie, 27% du BTPH, 3% Agriculture, 35% Services, 77% émanent du privé, 213 837 de ces offres ont connu un refus auprès des candidats.

Les principaux motifs de refus sont : rémunération, la pénibilité, l’éloignement et le refus de travailler dans le secteur privé. Par secteurs, l’industrie est à la tête avec 35% de refus, les services (34%) et le BTPH (29%). Pour faire face à cette situation, a indiqué le DG, une nouvelle mesure a été prise. Il s’agit de recaler le candidat qui refuse l’offre plus d’une fois. Ce qui induit à la perte de son ancienneté dans le classement des demandes d’emploi, pré- cise-t-il. Pour ses perspectives pour cette année, l’Anem projette 400 000 placements. Entre autre, l’Anem compte développer une application mobile dédiée pour l’inscription en ligne, introduire de nouveaux moyens de communication avec les usagers (SMS, site Web, courriers électroniques, alertes…, etc), mettre en place une nouvelle pratique de prise en charge des usagers à travers l’accompagnement personnalisé» des demandeurs d’emploi. Assuré de la capacité de l’Anem pour assurer sa mission et son bon fonctionnement, l’Invité d’El Moudjahid a fait savoir que le budget octroyé à l’Anem est de 70 milliards de dinars, certes en baisse, mais le directeur général de l’Anem semble être confiant et optimiste. Evoquant le rôle de l’Agence comme étant un lien direct entre les demandeurs d’emploi et les entreprises économiques, le directeur général de l’Anem a mis l’accent sur l’importance de la formation professionnelle qui augmente les chances d’obtention d’emploi. Selon lui, 83% des demandeurs d’emploi enregistrés au niveau de l’Anem n’attendent pas plus de 6 mois pour être insérés dans le marché de travail. En ce qui concerne la durée d’attente les demandeurs d’emploi, le directeur général a indiqué qu’elle varie en fonction des offres disponibles. Néanmoins, la majorité des postulants (80%) obtiennent leur poste au bout de 6 mois de leur dépôt, 10% (de 6 à 12 mois), 7% (de 12 à 24 mois) et 3% pour une période de 2 ans.