Poursuite de l’édification d’un Etat moderne: L’année 2022 sera celle des réformes structurelles

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L’année 2022, qui se profile déjà à l’horizon, sera celle des réformes structurelles pour la réédification de l’Etat algérien moderne, avait promis le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, faisant part de l’application, «pas à pas», de ses 54 engagements.

Tebboune avait affirmé également que l’Etat social ne disparaîtra pas, et ce, conformément aux principes consacrés dans l’Appel du 1er Novembre 1954 et au testament des martyrs de la Révolution. Ce sont des engagements qui visent à améliorer le pouvoir d’achat des Algériens à travers des mécanismes qui seront définis ultérieurement. Le chef de l’Etat avait rappelé avoir déclaré devant les Algériens qui ses 54 engagements étaient «réels et écrits et non des rêves ou des promesses électorales populistes», assurant qu’à la fin de l’exécution des engagements, «il y aura une autre Algérie». Indiquant qu’il suit la concrétisation de ses engagements «pas à pas», le Président Tebboune a fait état du début d’application sur le terrain de plusieurs engagements. Il avait affirmé aussi que sa démarche visant à mener à bien les différentes réformes émane d’une parfaite connaissance «des dessous de l’Etat», précisant : «Nous avons grandi dans le patriotisme, nous vivons avec et nous n’ambitionnons ni argent ni pouvoir, mais le bonheur du citoyen.» L’Algérie est un pays protégé et gare à quiconque serait tenté de lui porter préjudice, a souligné le Président Tebboune, menaçant «ceux qui voudraient vendre le pays aux ennemis d’avoir à en payer le prix fort». Il s’agit de lancer des réformes à caractère économique et social, en sus de la reconstruction des bases sociales et économiques de l’Etat afin de mettre en place un Etat moderne. Le chef de l’Etat a annoncé, par ailleurs, l’ouverture début 2022 des ateliers pour la révision des codes communal et de la wilaya afin de conférer davantage de prérogatives aux élus locaux et les doter d’outils leur permettant d’honorer leurs engagements devant les citoyens qui les ont choisis pour la gestion de leurs affaires. La réforme de la politique d’aide sociale figure parmi les grandes réformes devant se concrétiser l’année prochaine, dira le président de la République, qui a assuré que cette réforme passera par «un débat national élargi» associant les syndicats, et que la «levée des subventions sociales concernera seulement un tiers des citoyens, parmi ceux ayant des revenus très élevés». Et de faire remarquer que cette réforme nécessite un certain niveau de numérisation et des statistiques précises, soulignant que la revalorisation des salaires à travers l’augmentation du point indiciaire «est une démarche juste ayant pour objectif d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens». Parallèlement aux efforts visant à doter le pays de statistiques précises, le Président Tebboune avait annoncé la création d’une «inspection générale» qui sera mise sous tutelle de la présidence de la République afin de «contrôler l’activité des responsables». Mettant l’accent sur l’importance du contrôle en matière de mise en œuvre des décisions, le chef de l’Etat avait parlé de ministres et de walis dont il a été mis fin aux fonctions pour manquement à leurs obligations. Le Président avait indiqué, par ailleurs, que la politique d’investissement en Algérie tenait compte des besoins du pays, soulignant que la priorité est accordée investisseurs locaux. Le président de la République avait annoncé plusieurs décisions importantes et fait état d’autres à venir dans le cadre du changement radical, revendiqué par le Hirak populaire, et ce, à travers des «solutions institutionnelles et pérennes». Il avait évoqué, en outre, la bataille institutionnelle menée pour le changement des textes et des institutions, précisant que le changement radical «ne peut être concrétisé qu’à travers des nouvelles lois et institutions». Il citera, à cet égard, la révision de la Constitution «dans laquelle nous avons inclus toutes les revendications du Hirak», un texte, a-t-il dit, qui «consacre la liberté absolue, tant individuellement que collectivement, la déclaration suffit désormais pour créer des partis et des associations». A travers son programme, M. Tebboune s’est engagé à «édifier une société civile libre et active en mesure d’assumer sa responsabilité en tant que contre-pouvoir, mettre en application un plan d’action au profit des jeunes régi par un cadre réglementaire incluant des mesures permettant de transmettre le flambeau à la jeunesse, et à consolider les composantes de l’identité nationale». Il s’était engagé à répondre aux aspirations qu’il a qualifiées de «légitimes» exprimées par le Hirak, estimant que ce mouvement populaire a eu sa «bénédiction» ayant permis à l’Algérie d’éviter des catastrophes. Il avait également souligné que le Hirak a permis l’émergence de plusieurs mécanismes, citant notamment la création de l’ANIE qui «a remis l’Algérie sur les rails de la légitimité, la préservant de l’aventurisme et des manœuvres qui ont failli torpiller le peuple algérien». La volonté affichée par le premier magistrat du pays à répondre aux aspirations du Hirak a été traduite par les 54 engagements contenus dans son programme électoral, placé sous le thème «Engagés pour le changement, capables de le réaliser» qui vise à l’instauration d’une «nouvelle République». Dans ce sillage, il avait annoncé une «profonde réforme», en associant notamment des universitaires, des intellectuels, des spécialistes et des membres de la communauté nationale établie à l’étranger pour «une reformulation du cadre juridique des élections, un renforcement de la bonne gouvernance à travers la séparation du monde des affaires de la politique, et une mise en place de mécanismes garantissant la probité des fonctionnaires publics». Parmi les autres priorités du Président élu en matière de prise en charge des revendications portées par les acteurs du Hirak, figure aussi la révision de la loi électorale afin de doter, a-t-il souligné, «le pays d’institutions élues légitimement par le biais d’élections honnêtes, libérées de l’emprise de l’argent». M. Tebboune a promis, par ailleurs, de consolider la liberté de la presse et de soutenir les organisations et associations afin d’édifier une «société civile libre et active en mesure d’assumer sa responsabilité en tant que contre-pouvoir». Persuadé que les 54 engagements pris dans le cadre de son programme électoral, y compris parmi les réformes envisagées dans les domaines socio-économiques et culturel, cadrent avec le «vécu et les revendications du Hirak», le Président élu s’est dit convaincu qu’un dialogue «sérieux» entre les Algériens permettra de bâtir «l’Algérie nouvelle».

T. Benslimane