Pour une analyse objective des impacts de l’inflation mondiale sur l’économie algérienne de l’envolée des cours des hydrocarbures: Dresser la balance devises

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Le cours du pétrole a été coté le 26 mars 2022 à 119,24 $ pour le Brent et pour le Wit 112,58 $. La crise ukrainienne préfigure d’importantes mutations dans les relations internationales, militaires, sécuritaires, politiques, culturelles et économiques, où la crise actuelle a des impacts sur le cours du pétrole/gaz, mais également sur la sécurité alimentaire dont la Russie et l’Ukraine représentent en 2021, 30% des exportations mondiales.

Par Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités, expert international

L’économie algérienne arrimée l’économie mondiale via ses exportations d’hydrocarbures (pétrole environ 67% et 33% pour le gaz) et important plus de 80% de ses besoins, quelles incidences à la fois des prix à l’exportation et des prix à l’importation pour la relance de l’économie nationale objet de cette contribution.

1.-Les indicateurs de la loi des finances 2022 sont les suivants : :-budget de fonctionnement (dépenses) : 6.311,5 Milliards DA ; -budget d’équipement (dépenses) : 3.546,9 Milliards DA ; -total dépenses : 9.858,4 Milliards de dinars (en hausse de 21% par rapport à l’année 2021) ; – total recettes : 5.683,2 Milliards de dinars (dont 2.104 Milliards de dinars de fiscalité pétrolière soit 37%) ; – prix de référence du baril du pétrole : 45 $ le baril (il était à 40 $ en 2021 et prix du marché du baril du pétrole : 50 $ le baril ; – taux de croissance économique : 3,3% ; – inflation : 3,7% ; -exportations des hydrocarbures : 27,9 Milliards USD et importations de biens non compris les services : 31,8 Milliards USD. La loi des finances 2022 prévoit une dépréciation progressive du dinar par rapport au dollar, de 149,3 dinars un dollar en 2022, 156,8 en 2023 et 164,6 en 2024. Cette dépréciation du dinar par rapport au dollar et à l’euro accélère la méfiance du citoyen vis-à-vis du dinar, en plus du manque de liquidités, amplifiant la sphère informelle non soumise aux cotisations, n’étant pas affiliée à la caisse de sécurité sociale et par ricochet ne payant pas d’impôts, servant de soupapes sociales, représente hors hydrocarbures plus de 50% de la superficie économique, idem pour l’emploi, et contrôlant une masse monétaire hors banques, selon les informations données par le président de la République lors de sa conférence de presse, du fait de l’effritement du système d’information, fin 2020 entre 6100 et 10.000 milliards de dinars soit au cours de 137 dinars un dollar entre 44,52 et 72,99 milliards de dollars pour un PIB en nette diminution en 2020 de 160 milliards de dollars et selon le FMI de 153 milliards de dollars pour 2021. C’est que le marché de travail alimenté par la dépense publique via la rente des hydrocarbures, montre clairement une économie rentière avec les emplois dominants dans les services/ commerce 60% de total, le BTPH 17%, l’industrie moins de 13% avec plus de 2 millions de fonctionnaires et une les productivités les plus faibles au niveau de la région MENA, selon l’OCDE, deux fois plus de dépenses monétaires pour avoir deux fois moins d’impacts économiques et sociaux. Il faudra tenir compte, avec la faiblesse du taux de croissance d’un indicateur souvent oublié la pression démographique où la population active dépasse en 2021 12,5 millions sur une population totale résidente de 45 millions d’habitants au 1er janvier 2022 et du déficit financier de la Caisse nationale des retraites (CNR) qui a atteint plus de 690 milliards de dinars en 2021, le nombre de retraités dépassant les 3,3 millions, la CNR enregistrant un taux de cotisation de sécurité sociale, estimé à 2,2 travailleurs pour chaque retraité et pour un équilibre, le taux de cotisation devrait atteindre cinq travailleurs pour un retraité. C’est que la situation économique actuelle est complexe devant entre 2022-2025 créer plus de 350 000-400 000 emplois par an, qui s’ajoutent au taux de chômage, impliquant pendant plus de 5 à 7 ans un taux de croissance en termes réel entre 8/9%. Cela par ricochet influe également sur le taux de chômage, qui, selon le FMI, en 2021 serait de 14,1% et 14,7% en 2022 incluant les sureffectifs des administrations, entreprises publiques et l’emploi dans la sphère informelle. Cela pose le problème du fait de l’extériorisation de l’économie algérienne dont le taux d’intégration ne dépasse pas 15% des impacts d’actions spéculatives sur les devises, sur le taux d’inflation, et de l’opportunité du lancement de projets créateurs de valeur ajoutée dont le retour en capital est à moyen et long terme. Le seul document de référence n’est pas la balance commerciale, mais la balance des paiements qui retrace tous les flux de marchandises des services et des mouvements de capitaux où au total, le déficit budgétaire au cours de 137 dinars un dollar au moment de l’évocation de la loi de finances était estimée à 30,47 milliards de dollars. Dans la loi de finances 2021, le déficit budgétaire était estimé à 2.784 milliards de dinars, soit 22 milliards de dollars au cours de 2020, donc un accroissement du déficit de plus de 8 milliards de dollars. La loi de finances 2022, a été élaborée dans une conjoncture particulière avant l’envolée du prix des hydrocarbures avec le caractère social où le montant des subventions généralisées et non ciblées avoisinait en moyenne 3.250 milliards de dinars par an sur la période 2012-2017 (soit environ 19,3% du PIB) ce qui représente entre 30 et 41 milliards de dollars en fonction de la fluctuation du taux de change. Pour le gouvernement, ce déficit sera financé en «recourant aux mécanismes du Trésor public et au Fonds de régulation des recettes (différence entre le prix réel et celui inscrit dans la loi de finances de 45 $) et ne recourra pas à l’endettement extérieur». Mais soyons réalistes, comme pour les années passées, 98% des recettes en devises avec les dérivées dépendent toujours des hydrocarbures, les 4 milliards de dollars annoncés par le ministère du Commerce inclut les dérivées des hydrocarbures pour plus de 2,5 milliards de dollars, montant également inclus dans les recettes de Sonatrach ne devant donc faire un double emploi dans les déclarations officielles. Par ailleurs, la relance de certains projets gelés annoncées ne doit pas faire les erreurs du passé, devant dresser la balance devises car, selon les données officielles du premier ministère, l’assainissement du secteur public marchand durant les 25 dernières années a coûté au Trésor public l’équivalent de 250 milliards de dollars et le coût des réévaluations entre 2005/2020, 8900 milliards de dinars soit au cours moyen de 135 $ un dollar environ 66 milliards de dollars : continuer sur cette voie est un suicide collectif. Evitons les utopies par un langage de vérité : si les projets du fer de Gara Djebilet et du phosphate de Tébessa commencent leur production en 2024, ainsi que le projet du gazoduc Algérie-Nigeria vers l’Europe dont le coût est estimé par l’Europe principal client entre 19/20 milliards de dollars, la rentabilité ne se fera que dans 5 ans donc horizon 2030. Par ailleurs, étant une question de justice sociale et d’efficacité économique, les subventions doivent être ciblées, les subventions pour 2022, implicites, constituées, notamment de subventions aux produits énergétiques et des subventions de nature fiscale, représentent environ 80% du total des subventions et que les subventions explicites représentent un cinquième du total des subventions, étant dominées par le soutien aux prix des produits alimentaires et aux logements, étant 1942 milliards de dinars soit 19,7% du budget de l’Etat contre 24% en 2021 et 8,4% du PIB. La structure annoncée prévoit les aides aux ménages pour 567,7 milliards de dinars, 315,5 de soutien aux produits de base, 105,3 pour l’électricité/ gaz/eau ; 131,7 de soutien à l’éducation, 332,5 pour le soutien aux pensions, 361,1 pour la santé, 247 pour l’habitat, 196 pour l’aide au moudjahidines ; et 207,6 pour les catégories défavorisées étant prévu d’alimenter les caisses de retraite de retenir 3% de la taxe pétrolière.

2.-Il me semble que l’année 2019 avant la pandémie du coronavirus est une référence significative pour analyser l’évolution de la structure de la balance commerciale qui n’ a pas significativement évolué entre 2020/2021 dans sa structure, comme en témoigne le bilan 2020, et donc afin de pouvoir anticiper la hausse des prix au niveau international qui se répercute sur le niveau de la balance des paiements. La répartition par Groupes d’Utilisation est ventilé comme suit, où en 2019, le volume global des importations a été de 41,93 milliards USD : Biens alimentaires pour 2019 : le groupe des «biens alimentaires» vient toujours en troisième position dans la structure des importations réalisées durant l’année 2019 avec une part de 19,25% de la valeur globale. Les importations de ce groupe dont depuis la crise en Ukraine les prix ont plus que doublé ont atteint 8,07 milliards USD au cours de l’année 2019. En termes de structure dudit groupe, les produits de céréales, laits et produits laitiers, sucres et sucreries et résidus et déchets des industries alimentaires, affichent des parts respectives de 33,52%, 15,43%, 9% et de 6,95%. Le groupe «Energie et lubrifiants» se positionne au 6e rang dans la structure des importations avec une part de 3,42%, soit une valeur de 1,44 milliard USD. Les importations dudit groupe enregistrent une hausse importante de l’ordre de 33,22% par rapport à l’année 2018. Le groupe des «produits bruts» occupe le 5e rang dans la structure des importations réalisées durant l’année 2019 avec une part de 4,80% de la valeur globale, soit 2,01 milliards USD. Les importations du Groupe d’Utilisation «demi-produits» représente une part de près d’un quart (1/4) des importations globales au cours de l’année 2019, étant constitué essentiellement, par les tubes, tuyaux et profilés creux, sans soudure, en fer ou en acier, les demi-produits en fer ou en aciers non alliés et les polymères de l’éthylène, sous formes primaires, avec les parts respectives de 11,22%, 4,78% et de 4,68%. Le groupe de «biens d’équipements agricoles» occupe le dernier rang dans la structure des importations avec une part de l’ordre de 1,09% et une valeur de 457,70 millions USD, affichant des évolutions haussières par rapport, touchant les machines, appareils et engins pour la récolte ou le battage des produits agricoles et les autres machines agricoles avec les taux respectifs de 101,32% et de 6,87. Les importations des «biens d’équipements industriels» s’élèvent à 13,20 milliards USD, occupant ainsi le premier rang dans la structure des importations globales avec une part de 31,48%. Le groupe de «biens de consommation non alimentaires» qui renferme les Groupes d’utilisations (8 et 9), occupe le 4e rang dans la structure des importations, représentant une part de 15,40% avec une valeur de 6,46 milliards USD au cours de l’année 2019. Pour l’année 2020, année non significative où tout l’appareil de production a été paralysé, selon les statistiques douanières concernant les importations de biens pour une valeur de 34,39 milliards de dollars nous avons la structure suivante : les biens alimentaires ont représenté 8,09 milliards de dollars dont les céréales 34,76%, suivi du lait et produits de la laiteries avec 19,14% ; les énergies lubrifiants pour 915,35 millions de dollars soit 2,66%, les produits bruts 2,30 milliards de dollars soit 6,69% ; les demi produits 23,17% soit plus de 8,05 milliards de dollars, les biens d’équipements agricoles 205,94 millions de dollars, soit 0,60%, les biens d’équipements industriels 9,16 milliards de dollars soit 26,36% ; les biens de consommation non alimentaires 5,75 milliards de dollars dont les produits médicaux pour la vente en détail, l’antisérum et les parties accessoires automobiles représentant respectivement 19,44%, 9,14% et 5,86%.

Bien que n’a été publié aucun bilan définitif pour l’année 2021, selon l’Office national des statistiques (ONS), les importations des marchandises ont connu des hausses durant le premier semestre 2021 par rapport à la même période de 2020, selon l’Office national des statistiques (ONS) de janvier à juin 2021, les importations se sont élevées à 2 463,7 milliards de dinars au 1er semestre 2021 contre 2 130,5 milliards de dinars à la même période de 2020, soit une hausse de 15,6% et les exportations de marchandises, se sont élevées à 2 293,2 milliards de dinars contre 1 368,7 milliards de dinars à la même période de référence en 2020, enregistrant une hausse de 67,5%. Durant les six premiers mois de 2021 nous avons assisté à une nette évolution haussière de l’indice des prix à l’importation avec l’augmentation qu’ont connue tous les groupes de produits durant les années par rapport à la même période de l’année 2020. Ainsi, la hausse la plus remarquable a concerné les combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes avec +72,9%, les huiles graisses et cires d’origine animale ou végétale avec +59,8%, les boissons et tabacs (+23,5%) et les produits chimiques et produits connexes (+23,5%). D’autres groupes de produits ont également connu des augmentations de prix à l’importation. Il s’agit des produits alimentaires et animaux vivants (+18,9%), des matières brutes non comestibles, sauf le carburants (+17,4%), des articles manufacturés (+15,6%) et enfin les machines et matériels de transport (+8,4%).

3.-Ces indicateurs sont importants pour dresser la balance devises Algérie dans un cadre dynamique, les résultats qui suivent ne tenant pas compte dans le montant des importations, du gel de 402 projets annoncé par le président de la République suspendus pour des raisons administratives, sinon le montant des improtations serait plus important pour 2022. Il ne faut jamais raisonner en statique, mais toujours en dynamique. Si l’on avait mis en œuvre les 402 projets bloqués, et en prenant en moyenne une sortie de devises pour des projets moyens concurrentiels au niveau du marché mondial seulement de 50 millions de dollars, les sorties en devise auraient été de plus de 20 milliards de dollars entre 2020/2021. Ce montant serait à soustraire aux réserves de change existantes évaluées à 44 milliards de dollars fin 2021. Mais à moyen terme, ces projets auraient permis de générer une économie en devises (exportation et diminution des importations), un montant largement supérieur. Aussi, il s’agit d’analyser sérieusement les incidences sur l’économie où les exportations de gaz pour 2021 ont été d’environ 40/43 milliards de mètres cubes gazeux et pour le pétrole, 500 000barils/j, selon l’Opep, à ne pas confondre production et exportation tenant compte du pourcentage de réinjection dans les puits. Les importations en 2021 y compris les services souvent oubliés, selon le FMI entre 6/7 milliards de dollars en 2021 (contre 10/11 entre 2010/2019) ont dépassé les 42 milliards de dollars. Si on prend le même volume qu’en 2021 et on applique une pondération de 40% de l’envolée des prix sur le marché international, la valeur approcherait les 60 milliards de dollars fin 2022, sauf en cas de restriction drastique des importations qui risquerait d’accroître les tensions sociales et de paralyser l’appareil économique, surtout après l’annonce que l’année de 2022, serait l’année de la relance économique. Aussi, en termes de balances devises, il faudra prendre en compte la hausse des prix au niveau mondial, le taux d’intégration des entreprises publiques et privées, ne dépassant pas les 15%, biens d’équipements matières premières et biens alimentaires, dont le montant pour cette rubrique dépasse, selon les statistiques douanières 8 milliards de dollars entre 2019/2020 (dans une déclaration du 12 avril 2021, le Premier ministre (source APS) a annoncé une facture d’importation des produits alimentaires qui dépasse 10 milliards de dollars pour 2021), et si le marché mondial reste à la tendance actuelle la valeur des importations uniquement pour cette rubrique risque de dépasser les 12/13 milliards de dollars, compte tenu de la sécheresse qui a frappé la céréaliculture, l’Algérie en Afrique étant le deuxième importateur de blé après l’Egypte afin de nourrir une population évaluée au 1er janvier 2022 à plus de 45 millions d’habitants. Et malgré, toutes les restrictions en 2021 qui ont accru le processus inflationniste parallèlement avec la dévaluation du dinar qui est coté le 25 mars 2022 à 142,5919 DA un dollar et 157,1791 dinars un euro, contre 77/80 entre 2000/2004), afin de combler artificiellement le déficit budgétaire. Selon nos estimations si le cours se maintient à 100 $ le gain net pour l’Algérie, hypothèse d’un niveau de production physique identique à celui de 2021, car existe une limite à court terme d’accroissement de la production physique du fait du désinvestissement, étant prévu 30 milliards de dollars pour les cinq prochaines années et 8 milliards de dollars pour 2022, selon le ministère de l’Énergie, et pour les projets hautement capitalistiques dont le phosphate la rentabilité pas avant cinq années, et d’une forte consommation intérieure, nous aurons une recette (à ne pas confondre avec le profit net, devant soustraire les coûts) d’ environ 15 milliards de dollars et 20 milliards de dollars en cas d’accroissement de la production physique de 5%, tenant compte que l’on peut modifier les prix qu’après une longue négociation, en cas d’un contrat fixe à moyen et long terme, excepté pour la partie écoulée sur le marché libre dite spot. Existant un lien entre sécurité et développement, comme le rappelle le dernier numéro de l’ANP, la revue Djeich, espérons que cette manne additionnelle permettra de relancer l’économie et d’éviter les erreurs du passé, plus de 1000 milliards de dollars de recettes en devises entre 2000/2021 et une croissance dérisoire (voir notre interview au Monde.fr de février 2022 et le numéro de mars 2022 au magazine Jeune Afrique). Aussi, pour les pays peu diversifiés qui dépendent des hydrocarbures ce qu’ils gagnent d’un côté ils le perdent de l’autre avec la hausse de ces prix. C’est qu’une récession économique menacerait la croissance mondiale et donc l’économie algérienne arrimée à l’économie mondiale via ses exportations d’hydrocarbures et important plus de 80% de ses besoins. Sans une solution rapide à la crise ukrainienne, l’économie mondiale risque de connaître une récession pire que celle de l’impact du coronavirus et la crise de 2008, avec une poussée inflationniste 5% en Europe, plus de 7% aux USA, et du chômage au niveau mondial ce qu’on qualifie de stagflation, avec l’augmentation de la dette publique qui est passée d’environ 70% du PIB en 2007 à 124% du PIB en 2020 et au niveau mondial, selon le FMI pour 2020 la dette globale ayant atteint un montant de 226 000 milliards de dollars pour atteindre 256% du PIB. En conclusion, tenant compte de la balance devises, importations biens / services -exportation, devant raisonner en dynamique et non en statique loin des discours d’autosatisfaction déconnectés de la réalité, le solde net pour l’Algérie est relativement modeste pour une économie dépendante à plus de 98% de Sonatrach avec les dérivées, rendant urgent une économie diversifiée pour ne pas renouveler les erreurs du passé, existant un lien dialectique entre sécurité et développement, (voir le dernier numéro ANP Djeich). Les conseillers de la présidence de la République et les membres du gouvernement doivent éclater rubrique par rubrique, chaque rubrique contenant des milliers de produits afin de calculer l’impact de l’augmentation récente des prix au niveau international, produits finis, matières premières et biens d’équipements afin de dresser la balance devises. Afin de relancer la machine économique, le besoin en financement en devises, sans compter la partie dinars, selon nos calculs, si la tendance mondiale de l’inflation se poursuit entre 2022/2023, entre 70/80 milliards de dollars par an durant cette période afin d’atténuer les tensions sociales. Nécessitant un flux important d’investissement étranger. Il faut être réaliste, en attendant les investissements prévus, l’Algérie pourra éventuellement sous réserve d’une économie de l’énergie et de la mise en place d’une véritable transition énergétique, (les énergies renouvelables représentant moins de 1% dans la consommation intérieure) accroître sa production de gaz entre 3/5 milliards de mètres cubes gazeux maximum. à court terme, à travers le Transmed via l’Italie, fonctionnant en sous capacité, mais beaucoup plus à moyen terme, notamment en redynamisant le projet Galsi (voir notre analyse à l’agence européenne de Bruxelles 09/03/2022). Sous réserve d’une vision stratégique, l’Algérie qui a d’importantes potentialités a des marges de manœuvres et dont l’avenir dépendra des réformes qu’elle mènera ou pas. Les réserves de change dépassent les 40 milliards de dollars, mais la dette représente 50,7% du PIB en 2020 et selon les projections, du FMI à 59,2% du PIB en 2021 et 65,4% en 2022. Le stock de la dette extérieure est relativement faible, à fin 2020 environ 5,178 milliards de dollars contre 5,492 milliards de dollars en 2019, selon le rapport «International Debt Statistics 2022 et le ratio du stock de la dette extérieure rapporté au revenu national brut est estimé à 4% en 2020, à 3% en 2019. Mais l’Algérie a peu attirer l’investissement étranger du fait d’entraves bureaucratiques avec une baisse de 21,3% estimée à 1,073 milliard de dollars en 2020, contre 1,364 milliard de dollars en 2019. Ainsi, s’impose un sursaut national pour mettre fin au terrorisme bureaucratique qui freine les énergies créatrices donc une mobilisation générale grâce à une nouvelle gouvernance, loin de la mentalité rentière, qui ne peut conduire le pays à l’impasse, voire à sa déstabilisation.

(ademmebtoul@gmail.com)

Professeur des universités, expert international en management stratégique – Docteur d’Etat (1974) Abderrahmane Mebtoul, directeur d’études au ministère d’Énergie Sonatrach 1974/1979-1990/1995-2000/2008-2013/2015