Les pouvoirs publics ont pris des mesures pour stabiliser les prix de la pomme de terre en procédant au déstockage de quantités importantes et à l’approvisionnement direct des consommateurs via des points de vente dans les grandes villes et qui proposent ce produit de large consommation à des prix abordables, a indiqué le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdesslam Chelghoum. « Nous avons commencé, depuis deux jours, à mettre sur le marché des quantités importantes de pomme de terre pour agir sur cette spéculation et faire en sorte que les prix reviennent à la normale. Les prix sont excessifs, ce n’est pas normal », a déclaré le ministre lors d’un point de presse tenu en marge d’une réunion sur le foncier agricole. Sans donner de chiffres sur les quantités mises sur le marché, M. Chelghoum a affirmé que l’Etat détenait un stock important qui sert à la régulation du marché durant ce mois d’avril en attendant l’entrée de la production de saison à partir de mai prochain. Face au renchérissement des prix de la pomme de terre qui dépasse les 90 DA/ kilogramme aggravé par le phénomène de la spéculation, les pouvoirs publics ont décidé également de participer à l’approvisionnement direct du consommateur en ouvrant des points de vente de proximité dans les grandes villes. « Avant on approvisionnait le marché de façon classique, c’est-à-dire, à travers les marchés de gros. Mais nous avons constaté que même sur ces marchés, les gens de mauvaise foi sont arrivés à spéculer sur ce produit de large consommation en grevant le pouvoir d’achat des citoyens. C’est pour cela, nous avons introduit une nouvelle façon d’approvisionner le marché en allant directement au consommateur », a-t-il dit. Le prix de la pomme de terre cédée aux consommateurs au niveau de ces points de vente ne dépasse pas les 50 DA/kilogramme, assure le ministre. Pour les autres fruits et légumes, le ministre a avoué également que les prix étaient « excessifs », en soulignant toutefois que pour certains produits, la récolte est hors saison comme la tomate, le poivron et les courgettes, lesquels proviennent des serres dans certaines régions très reculées du sud comme El Oued et Biskra. « Donc, il y a un coût supplémentaire par rapport à la production en plein champ et en pleine saison », a-t-il expliqué. D’après lui, cette hausse devrait s’estomper dès l’entrée de la production de saison à partir du mois de mai, qui va coïncider avec le mois de Ramadhan. « Les choses vont se stabiliser », a-t-il dit en indiquant que son département et celui du Commerce sont en concertation sur les mesures à prendre « pour réguler cette question des prix des légumes ». « Je reste convaincu qu’il y a un effort aussi à faire pour la production. Nous sommes en train de le faire en concertation avec les Chambres d’agriculture pour arriver à bout de cette frénésie des prix qui concerne les produits agricoles' », a ajouté M. Chelghoum.