Le ministère des Finances a apporté dimanche des clarifications sur la politique des subventions et les raisons ayant poussé l’Etat à revoir cette dernière.
En 2017, l’on parlait d’une éventuelle suppression des subventions en raison de la situation économique difficile du pays. Un an après l’on estime que cela n’était point urgent mais qu’une révision de la politique s’avérait nécessaire car elle ne répondait « plus aux objectifs de réduction des inégalités et de protection des populations les plus vulnérables ». Le ministère a donc tenu à apporter ses explications sur le sujet, notamment après le récent passage du ministre des Finances Abderrahmane Raouya, dans une émission de la radio nationale. Le ministre avait, en effet, relevé lors de son passage, « l’importance que les pouvoirs publics accordent à la préservation du pouvoir d’achat des catégories sociales les plus défavorisées » et a rappelé « les efforts que l’Etat consent chaque année, dans ce cadre, sur le plan budgétaire ». Ainsi le ministère fait part de la possibilité de revoir « les dispositifs de soutien actuels » ou encore de « réformer le système de soutien des prix ». Comme autre mesure envisagée par le gouvernement, figure comme indiqué par le premier ministre Ahmed Ouyahia en avril dernier l’introduction du « ciblage des subventions dès le second semestre de l’année 2019 ». La mesure a pour objectif, de désigner, les réelles catégories nécessiteuses. Cette action a été encouragée par les résultats de l’Enquête-consommation et l’analyse de la structure des subventions. Il a été démontré que les subventions « profitent plus aux catégories les plus nanties qu’aux catégories de bas revenus », souligne le ministère. Par ailleurs les enquêtes ont révélé que le soutien de l’Etat aux ménages et à l’économie a représenté, « sur la période 2012-2016, une part de plus en plus élevée avoisinant 27% du PIB en moyenne ». Par catégorie, l’on a relevé que « le soutien des produits énergétiques (électricité, gaz, carburants…) » absorbait « 60% des ressources consacrées par les pouvoirs publics aux subventions qui ne passent pas par le budget de l’Etat ». Pour ce qui est du taux des transferts sociaux, il aurait atteint les 22,8% du budget général de l’Etat sur la période 2000-2004, puis 24,5% sur la période 2005-2009, puis 25% du budget de l’Etat en 2010-2015 et 23% entre 2016 et 2017. Le ministère des Finances, saisira cette occasion pour apaiser l’opinion publique et indique qu’ « aucune mesure ne sera mise en œuvre sans étude préalable et sans une large concertation » car l’objectif principal demeure « la protection des catégories sociales les plus nécessiteuses en explorant toutes les options qui permettent d’opérer des transferts ciblés au profit des ménages les plus vulnérables ».
Amel Driss/Ag