Dans l’ouvrage collectif « Hiziya mon amour » coordonné par l’écrivain Lezhari Labter, plusieurs écrivains et poètes célèbrent, chacun à sa manière, la mémoire de Hiziya et sa légendaire histoire d’amour perpétuée par le poème éponyme de Mohamed Benguitoun.
Publié aux éditions Hibr à l’occasion du 23e Salon international du livre d’Alger (Sila), cet ouvrage a été réalisé par des auteurs comme Maïssa Bey, Nassira Belloula, Amel El Mahdi, Smail Yabrir, Arezki Metref ou encore Abdelmadjid Kaouah, réunis autour de cette figure mythique, disparue il y a 140 ans, et du poème qui l’a rendue célèbre. Immortalisée par Benguitoun, Hiziya, fille d’Ahmed Belbey un chef de tribu des Zibans, vivait une grande histoire d’amour avec son cousin Sayed, avant de disparaître tragiquement à l’âge de 23 ans. Ce drame qui a conduit Sayed à l’errance, rendu fou par la perte de sa bien-aimée, a inspiré le poète et à sa suite de nombreux écrivains. Dans ce livre, la romancière Maïssa Bey a choisi de republier un extrait de son roman « Hiziya » paru en 2015, où elle raconte sa première expérience avec la poésie grâce au poème de Mohamed Benguitoun qu’elle qualifie de « somptueux tombeau érigé par l’amant à l’amour ». Aicha Bouabaci évoque un retour vers la poésie et l’amour à travers ce symbole qui est célébrée par les Algériens à travers la musique et différents écrits. Elle propose également au lecteur son poème « Le retour de Hiziya » publié en 2004, alors que le poète Amar Achour participe à cet ouvrage avec un texte poétique paru en 1993. D’autres poèmes écrits à cette occasion évoquent la mémoire de Hiziya et l’amour inconditionnel qui l’a liée à Sayed dans des œuvres comme « Amante de le bruine oasienne» d’Azzedine Menasra ou «Ma Hiziya» de Miloud Khaizar traduit vers le Français par Lazhari Labter Dans un autre texte, le poète et journaliste Abdelmadjid Kaouah aborde la transmission de ce fameux poème dans les années 1940 par les voix des ténors Abdelhamid Ababsa et Khelifi Ahmed portés par les ondes de la Tsf. Dans ce texte intitulé « Hiziya transmission sans fil », il évoque également la tradition de l’oralité dans la société algérienne qui a permis de rendre éternel ce poème en « nous donnant notre Abla et notre Béatrice réunies », écrit-il. Le romancier et poète Smail Yabrir propose une nouvelle relatant une histoire d’amour similaire à celle du couple Hiziya et Sayed et suggère l’existence d’autres histoires à cette époque mais qui n’ont pas eu la chance d’être immortalisés par Benguitoun. Ce texte intitulé « En marge de l’amour » a aussi été traduit de l’Arabe vers le Français par les soins de Lezhari Labter. L »ouvrage renferme également tous les écrits originaux en langue arabe, y compris le poème de Benguitoun. En 2017 Lezhari Labter, également poète et journaliste, a publié « Hiziya princesse d’amour des Zibans », un roman où il invite le lecteur à un voyage en caravane en compagnie du couple mythique qui parcourut le pays à la fin du 19e siècle.
Benadel M/ Ag