La troupe «Lemma» de Béchar sera en tournée artistique à travers plusieurs villes fran- çaises du 15 au 29 mars prochain, et ce, pour la première fois depuis sa création, a-t-on appris, ce mardi, de membres de cette troupe de chants et musique féminine de la Saoura.
Cette troupe de musiciennes et chanteuses, qui puisent dans le répertoire lyrique de la Saoura et qui a sorti son premier album au début de ce mois de février, est à l’affiche du festival Détour de Babel de la ville de Grenoble pour deux représentations les 15 et 20 mars prochain, a-t-on précisé. Le 21 du même mois, c’est le théâtre de Garonne de Toulouse qui accueillera les artistes de «Lemma», alors que le 24, le public parisien aura rendez avec les femmes de la Saoura, conduites sur la scène du centre culturel algérien par la diva du Diwane Hasna El Becharia (unique femme-musicienne à jouer le Goumbri, instrument traditionnel à cordes à la base de la musique et danse Diwane) et l’artiste Souad Asla, a-t-on signalé.
Un 2e passage sur la scène artistique parisienne est également au programme de cette tournée de «Lemma» à la prestigieuse salle Cabaret Sauvage, espace artistique et culturel qui a vu le passage de plusieurs célèbres artistes et groupes algériens et étrangers, a-t-on ajouté. «Lemma» donnera sa dernière représentation à l’occasion de cette tournée artistique française à la Maison de la musique de Nanterre, ou les différentes sonorités musicales et chants traditionnels des femmes de la Saoura, égayeront le public à cette occasion qui constitue un moyen de vulgarisation et de découverte d’un pan important du patrimoine culturel algérien, a-t-on souligné. «Lemma», une formation mise sur pied en 2015 à l’initiative de femmes de différents âges, a eu le mérite de remettre au goût artistique plusieurs variantes des musiques et chants traditionnels de la Saoura. Parmi ces genres, Ferda ou Tawassoul, une variante du Melhoun, le Diwane, le Zeffani, chants de femmes spécifiques aux mariages et autres grandes cérémonies festives, la «Hadra», qui est marquée par des chants religieux au cours des différentes cérémonies religieuses et qui puise son répertoire des traditions des Tarifas de la région du sud-ouest du pays. Grâce à ses travaux de recherches, le groupe féminin a aussi pu s’imprégner des rythmes de la danse traditionnelle et populaire Haidouss, très en vogue parmi les populations amazighes des ksour du Nord de la région de Béchar. Haidouss, qui a deux variantes (masculine et féminine), a un important recueil de chants en arabe dialectal et en tamazight. Il est une partie intégrante du patrimoine culturel de la Saoura, la mise en scène de ses rythmes et chants par «Lemma», est venue pour faire connaître davantage cet art ancestral, a-t-on ajouté.