La visite officielle du président somalien, Hassan Sheikh Mohamud, en Algérie a été couronnée par la signature de plusieurs accords de coopération entre les deux pays dans divers domaines.
Ainsi, les deux pays ont procédé à la signature d’un mémorandum d’entente dans le domaine de l’enseignement supérieur entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministère somalien de l’Education, de la Culture et de l’Enseignement supérieur, ainsi que d’un programme exécutif entre les deux ministères pour la période 2026/2029.
Les Gouvernements algérien et somalien ont également signé un accord dans le domaine de l’agriculture et de la pêche et un accord dans le domaine de la santé animale.
Un autre accord a été signé entre les Gouvernements des deux pays dans les domaines du pétrole, du gaz et de l’exploitation minière.
Par la même occasion, les deux parties ont signé un accord portant exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques.
Intervenant à l’issue de la cérémonie de signature, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que la visite du président Hassan Sheikh Mohamud en Algérie traduit la volonté commune de renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays.
Il a indiqué que cette visite, deuxième du genre, « traduit la volonté commune de renforcer notre coopération et d’échanger les vues sur les questions d’intérêt commun ».
Le président de la République a précisé que les entretiens ont porté sur les opportunités de coopération dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture, de la pêche, de l’industrie pharmaceutique et de l’enseignement supérieur.
« Nous avons franchi une étape nous permettant d’intensifier la coopération », a-t-il souligné, précisant que l’Algérie accueillera 110 étudiants somaliens qui bénéficieront de la formation au titre de la saison 2026-2027.
« Nous allons étendre cette initiative en offrant d’autres bourses dans les domaines de la formation professionnelle, policière et en matière de défense », a ajouté le président de la République.
Par ailleurs, le chef de l’Etat s’est dit pleinement satisfait des résultats des entretiens qu’il a eus avec son homologue somalien, soulignant la convergence de vues entre les deux pays quant au soutien au droit du peuple palestinien à l’établissement de son Etat indépendant avec El-Qods pour capitale.
Le président de la République a précisé que cette rencontre a permis de passer en revue et d’échanger sur plusieurs questions aux niveaux arabe et africain. Evoquant la cause palestinienne, les deux présidents ont réaffirmé leur soutien au droit du peuple palestinien à « l’indépendance et à l’établissement de son Etat sur les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale ».
Les entretiens ont également porté sur la situation en Libye, l’accent ayant été mis sur « l’importance d’une solution politique libyenne inclusive, à travers des élections libres permettant l’avènement d’institutions légitimes et la préservation de l’unité de la Libye et de la souveraineté de son peuple frère sur son territoire, tout en mettant fin aux ingérences étrangères dans ses affaires intérieures », a indiqué le président de la République.
Concernant le Soudan, le président de la République a rappelé que « ce pays frère connaît une véritable tragédie humanitaire et souffre d’ingérences flagrantes visant à attiser la discorde ». « Nous avons exprimé notre rejet de ces ingérences aux conséquences désastreuses, qui continuent de miner ce pays frère et d’aggraver la situation, en violation de tous les principes, valeurs et fondements éthiques et politiques sur lesquels reposent les traditions de coopération et de solidarité dans le monde arabe et en Afrique », a déclaré le président de la République.
« Nous sommes pleinement satisfaits des résultats de nos concertations et nous appelons de nos vœux davantage de coopération et de partenariat pour le bien de nos deux pays frères », a encore ajouté le président de la République.
Cette visite qui s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations de fraternité et de coopération entre l’Algérie et la Somalie, a permis de renforcer les liens historiques unissant les deux pays et les deux peuples frères, ainsi que la volonté de leurs dirigeants de consolider le partenariat et la concertation autour des questions d’intérêt commun.
Animées d’une forte volonté politique, l’Algérie et la Somalie aspirent à insuffler une nouvelle dynamique aux relations de coopération bilatérale, à la lumière des liens historiques qui les unissent et au service des intérêts des deux pays.
Ces relations historiques solides, puisant leur force dans les valeurs d’entente, de solidarité et de confiance mutuelle, sont appelées à se renforcer davantage et à atteindre des niveaux supérieurs à l’occasion de cette visite officielle.
Partant de leurs positions convergentes sur diverses questions régionales et internationales et du soutien algérien à la Somalie en toutes circonstances, les relations entre les deux pays ont connu, ces dernières années, une dynamique soutenue, traduite par des contacts continus entre les dirigeants des deux pays, qui aspirent à une nouvelle phase de coopération fructueuse et à l’unification des efforts concernant les dossiers d’intérêt commun.
Dans ce cadre, le président Abdelmadjid Tebboune, avait rencontré son homologue somalien, début novembre 2022 à Alger, en marge de sa participation à la 31e session du Sommet arabe, lors de laquelle le président somalien avait salué les efforts de l’Algérie en faveur de l’action arabe commune, exprimant la reconnaissance de son pays pour les efforts sincères déployés par le président de la République en vue de rapprocher les vues entre les factions palestiniennes et de parvenir à un règlement et à une entente.
Le chef de l’Etat avait également adressé, en décembre 2024, une lettre à son homologue somalien, remise par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari.
Lors d’un entretien téléphonique, en septembre 2024, le président somalien avait félicité le président de la République pour sa réélection pour un nouveau mandat présidentiel, réaffirmant sa volonté d’œuvrer au « renforcement des relations bilatérales afin de les hisser au rang de l’excellence au service des peuples algérien et somalien ».
En novembre de la même année, le président de la République avait reçu M. Dahir Mohamud Gelle, conseiller et envoyé spécial du président de la République fédérale de Somalie, qui était porteur d’une lettre au président de la République, dans laquelle il a fait part de son aspiration à ce que les relations algéro-somaliennes historiques demeurent solides, comme elles l’ont toujours été.
Dans le même contexte, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a eu des entretiens avec le vice-Premier ministre somalien, en marge de sa participation aux travaux du 3e Sommet du Sud, qui s’est tenu en janvier 2024 à Kampala (Ouganda).
Ces entretiens ont été l’occasion de passer en revue les relations entre les deux pays, ainsi que les développements de la situation au niveau régional, dans la Corne de l’Afrique et dans la région sahélo-saharienne.
En février 2024, M. Attaf a examiné avec le même responsable somalien, en marge de sa participation, en qualité de représentant du président de la République, aux travaux de la 37e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba, les perspectives de renforcement de la coopération bilatérale, et procédé à un échange de vues sur la situation dans leurs espaces régionaux respectifs, les deux parties étant convenues de renforcer la concertation et la coordination dans les fora régionaux et internationaux.
De son côté, le ministre somalien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdisalam Abdi Ali, avait effectué, en août dernier, une visite officielle en Algérie, au cours de laquelle il a affirmé que « l’Algérie est un bon partenaire pour la Somalie dans les domaines de la sécurité, de l’enseignement et du commerce, ainsi que s’agissant des questions régionales ». M. Attaf avait affirmé, à la même occasion, que le soutien apporté par l’Algérie à la Somalie « n’est pas conjoncturel ou passager, mais plutôt une position historique, ancrée et enracinée, reposant sur l’intime conviction de l’Algérie que la sécurité et la stabilité de la Somalie sont étroitement liées à celles de la région de la Corne de l’Afrique et de l’ensemble du continent africain ».
Dans le communiqué conjoint ayant sanctionné cette visite, les deux pays sont convenus de la création d’une commission ministérielle mixte chargée des dossiers relatifs à la coopération et d’un mécanisme de concertation politique entre les deux pays. Concernant les perspectives de coopération dans le domaine de l’enseignement, il a été décidé de porter à 50 le nombre de bourses universitaires accordées annuellement aux étudiants somaliens.
En matière politique, la partie algérienne avait souligné, lors de la même visite, « son soutien indéfectible à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la Somalie, ainsi que son rejet de toute forme d’ingérence étrangère dans ses affaires intérieures », réitérant « son appui à la Somalie dans sa lutte contre le fléau destructeur du terrorisme pour préserver sa sécurité et sa stabilité ».
Au plan international, l’Algérie et la Somalie sont convenues, dans leur communiqué conjoint, d’intensifier la concertation et de renforcer la coordination au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment sur les questions liées au monde arabe et à l’Afrique, et ce, en leur qualité de membres non permanents de cet organe onusien.
Concernant la question palestinienne, il existe une convergence de vues entre les deux pays sur le soutien au droit du peuple palestinien à l’établissement de son Etat indépendant et souverain sur les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale.
Au sujet de la crise au Soudan, l’Algérie et la Somalie ont insisté sur l’unité de ce pays frère et l’importance de le voir recouvrer sa sécurité et sa stabilité, appelant à faire prévaloir le dialogue et les intérêts supérieurs du Soudan et du peuple soudanais et à rejeter les ingérences étrangères.
Concernant la question sahraouie, l’Algérie et la Somalie se rejoignent sur la nécessité de soutenir les efforts du Secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel, visant à parvenir à un règlement juste et durable de cette question.
S’agissant de la situation en Libye, les deux parties ont affirmé que la solution à la crise dans ce pays doit passer par un processus politique inclusif, à même de renforcer l’unité nationale, de préserver l’intégrité territoriale et la souveraineté de ce pays frère et de mettre fin aux ingérences étrangères dans ses affaires intérieures, et ce, à travers l’organisation d’élections libres et transparentes permettant la mise en place d’institutions légitimes unifiées.
T. Benslimane






