Plus d’une cinquantaine de contrats d’exportation ont été signés lors des salons des produits algériens organisés cette année à l’étranger, a indiqué mardi à Alger le ministre du Commerce, Said Djellab.
S’exprimant lors d’une conférence de presse qu’il a animée en marge d’une rencontre nationale sur la promotion des exportations hors hydrocarbures, M. Djellab a indiqué qu’outre cette cinquantaine de contrats signés entre les exposants algériens et des opérateurs économiques des pays hôtes de ces expositions, des négociations sont en cours pour la signature d’autres accords. Ces expositions ont été organisées en 2018 aux Etats-Unis, Belgique, Gabon, Sénégal, Qatar et Egypte. Selon lui, l’organisation des salons des produits algériens a été décidée par un comité interministériel chapeauté par le ministère du Commerce. Les pays hôtes de ces expositions sont choisis notamment sur la base de l’étude des besoins des marchés de ces pays avec une préférence évidente pour les pays africains. « On va continuer notre tournée en Afrique. Entre 2019 et 2020, nous comptons organiser 25 salons des produits algériens dans des pays africains. Tous les pays du monde veulent placer leurs produits sur le marché africain. Il est temps que nous le fassions ». Quant aux déplacements effectués à l’étranger en 2018, le ministre a indiqué qu’ils avaient permis de constater que le produit algérien est « très apprécié » sur les plans de la qualité et du prix, a-t-il soutenu. L’organisation de ces salons des produits algériens se veut comme un « test » pour les opérateurs économiques algériens participants et pour leurs produits destinés à l’exportation. Cela a également décelé une adhésion des opérateurs économiques algériens qui ont montré une plus forte confiance à l’égard des institutions de leur pays. « Nous avons le même but, à court terme, consistant à diversifier les exportations dès janvier 2019, une année dédiée au développement des exportations algériennes ». M. Djellab a estimé que les conditions étaient réunies pour parvenir au cours des prochaines années à une diversification de l’économie algérienne et réduire ainsi sa dépendance aux hydrocarbures et aux importations. A une question sur l’adaptation du système bancaire aux ambitions du gouvernement de promouvoir les exportations hors hydrocarbures, M. Djellab a indiqué que la rencontre nationale, organisée hier visait justement à créer un espace d’échange entre banquiers et opérateurs économiques afin de trouver des solutions aux différentes contraintes liées au financement des exportations. Concernant le rôle des représentations diplomatiques algériennes dans la promotion des exportations, M. Djellab a précisé que la présence du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, à cette rencontre nationale prouve la mobilisation de l’appareil diplomatique algérien pour la promotion des exportations hors hydrocarbures. Il a précisé que la réussite de la stratégie nationale de la promotion des exportations est l’affaire de tout le monde et pas uniquement celle du ministère du Commerce. Selon lui, la coordination étroite déjà existante entre le ministère du Commerce et celui des Affaires étrangères sera renforcée à compter de janvier 2019: « Nos ambassades seront le soutien de nos opérateurs économiques à l’étranger ». A une question sur le refoulement de certains produits agricoles algériens exportés faute de conformité aux normes, le ministre a précisé qu’un manuel a été élaboré pour identifier l’ensemble des laboratoires publics et privés de qualité et des organismes de certification existants en Algérie. Cela s’inscrit dans le cadre d’un nouveau dispositif d’accréditation visant la mobilisation de ces laboratoires et organismes de conformité au service des opérateurs économiques. Pour lui, l’exportation des produits agricoles ne devrait pas se baser sur les excédents seulement, mais plutôt œuvrer à garantir une fourniture régulière au profit du client à l’international. Dans ce contexte, le ministre a fait savoir que des efforts étaient consentis pour inciter les agriculteurs désirant faire de l’exportation à s’organiser en coopératives afin de renforcer leur compétitivité et pouvoir se positionner sur le marché international. En s’organisant en coopératives, les agriculteurs algériens peuvent mieux négocier les contrats d’exportation et fournir les volumes demandés et en temps imparti, comme le requiert leur client, a-t-il expliqué. A une autre question d’un journaliste sur le montant des exportations hors hydrocarbures, réalisées en 2018, le ministre a indiqué qu’il devrait se chiffrer entre 2 et 3 milliards dollars. Pour lui, l’objectif est d’assoir une politique d’exportation permettant, à moyen terme, d’exporter jusqu’à 10 milliards dollars. S’agissant du gel de l’importation de certains produits, le ministre a expliqué qu’il s’agit d’une mesure prise dans l’urgence à la suite de la chute des cours de pétrole, mais qui a eu « plusieurs effets positifs ». Cette mesure de restriction a encouragé certains importateurs à investir en Algérie pour la fabrication locale de produits habituellement importés. « Nous allons maintenant au Droit additionnel provisoire visant à permettre les importations toute en préservant la production nationale ».
Moussa O