L’Algérie s’apprête à franchir un nouveau cap dans la restauration de son patrimoine forestier. À la veille de la Journée nationale de l’arbre, célébrée samedi, l’Inspectrice générale des forêts à la Direction générale des forêts (DGF), Nedjma Rahmani, a annoncé que l’objectif initial d’un million de plants sera largement dépassé, grâce à la mobilisation exceptionnelle enregistrée à travers les 58 wilayas du pays.
« Plus d’un million de plants sont déjà prêts à être mis en terre », a indiqué Mme Rahmani, précisant que tout est fin prêt pour le lancement de cette vaste opération initiée par le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. La DGF a fourni 600 000 plants, tandis que le Groupe de génie rural (GGR) contribue à hauteur de 400 000 unités, en plus de nombreuses participations issues d’autres départements ministériels, d’entreprises publiques et privées, de banques, d’opérateurs économiques et d’associations. L’édition 2025 se distinguera par son ampleur nationale : « contrairement aux précédentes campagnes souvent symboliques, plus d’un million d’arbres seront plantés simultanément sur l’ensemble du territoire », a souligné Mme Rahmani. Cette initiative, préparée en coordination avec les Conservations des forêts et les collectivités territoriales, mobilisera d’importants moyens humains et matériels, avec la participation de l’Armée nationale populaire, de la Gendarmerie, de la Police, des Douanes, du corps forestier et du GGR. L’objectif est clair : restaurer les écosystèmes dégradés, protéger les forêts contre les incendies, l’ensablement et l’érosion, et renforcer la résilience environnementale du pays.
Une campagne nationale ambitieuse jusqu’en mars 2026
La campagne nationale de reboisement 2025/2026, qui s’étendra du 25 octobre 2025 au 31 mars 2026, prévoit la plantation de 32 millions de plants sur plus de 38 000 hectares. Une part importante sera consacrée aux espèces fruitières et rustiques, notamment l’amandier et le pistachier, afin de diversifier les plantations et d’intégrer une dimension écologique et socio-économique. Selon Mme Rahmani, cette approche favorisera la création de micro-entreprises rurales, la stabilisation des populations dans les zones forestières et le développement de start-up vertes, notamment grâce à la distribution de plants aux jeunes investisseurs. L’Inspectrice générale a également insisté sur la nécessité de préserver le patrimoine forestier national, estimé à 4,1 millions d’hectares, auxquels s’ajoutent 600 000 hectares de terres à vocation forestière en cours d’intégration. Elle a rappelé la relance, en 2023 depuis Djelfa, du programme du Barrage vert par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. À ce jour, 26 350 hectares ont été reboisés dans ce cadre, soit près de 21 millions de plants mis en terre. Depuis 2019, le Plan national de reboisement a permis la plantation de 63,9 millions de plants sur 79 890 hectares, couvrant les zones forestières, steppiques, sahariennes et périurbaines. Cette dynamique, soutenue par la DGF et ses partenaires, illustre une politique nationale de long terme visant à verdir le territoire, stimuler l’économie locale et renforcer la souveraineté écologique de l’Algérie.
Hakima Halimi






