Ils seront plus de 23 millions à être concernés par le scrutin d’aujourd’hui pour élire leurs représentants au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN), au nombre de 462, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution amendée en 2016.
C’est donc l’heure de vérité pour les candidats qui ont sillonné l’ensemble du territoire national durant les 22 jours de la campagne électorale pour ces législatives en vue de tenter de convaincre les électeurs à aller en force aux urnes en ce jeudi 4 mai. Certes, les choses ne s’annoncent guère faciles pour les candidats, qui seront face à leur destin, mais la classe politique et les pouvoirs publics semblent confiants quant à une bonne participation à ce scrutin. D’ailleurs, c’est le discours sur lequel se sont focalisés les partis durant la campagne, appelant les citoyens à se rendre massivement aux urnes, assurant qu’il s’agit d’un rendez-vous crucial pour l’avenir du pays, d’autant plus que les tentatives et les complots de déstabilisation ne manquent pas en cette conjoncture particulièrement difficile. A cet égard, toutes les dispositions ont été prises pour assurer le déroulement du scrutin entouré, pour la première fois, de garanties constitutionnelles de transparence et d’équité et devant consolider la stabilité et la paix dont jouit l’Algérie. Le chef de l’Etat avait relevé que ces élections revêtent une importance accrue, en ce qu’elles se situent dans le sillage d’une «profonde» révision constitutionnelle survenue l’année dernière, tout comme elles se déroulent dans une conjoncture financière «lourde de défis». Exprimant l’engagement de l’Etat à ce que le choix des électrices et des électeurs soit «respecté, libre et en concordance avec leurs convictions politiques», le premier magistrat du pays a appelé l’ensemble des agents publics impliqués dans cette opération à faire preuve de «la plus grande impartialité» et à veiller au «strict respect» des dispositions pertinentes de la Loi. Conformément à la révision constitutionnelle de février 2016, le scrutin législatif de ce 4 mai sera entouré de nouvelles garanties. En vertu de l’article 194 de la Loi fondamentale du pays, une Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) a été créée pour veiller à la transparence et à la probité des élections, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à la proclamation des résultats provisoires du scrutin. Composée de 410 membres (magistrats et compétences indépendantes issues de la société civile), la HIISE dispose de larges attributions dont celle de demander au Parquet la réquisition de la force publique ou de le saisir de faits constatés susceptibles de revêtir un caractère pénal. La deuxième garantie consiste en la nouvelle loi relative au régime électoral qui permet, notamment, aux représentants des candidats d’exercer leur droit de contrôle des opérations de vote à toutes les étapes et d’enregistrer leurs contestations et recours dans les procès-verbaux de dépouillement des bulletins de vote. La loi leur garantit aussi la remise des copies, certifiées conformes à l’original, de ces procès-verbaux, qui feront foi devant les instances officielles. Autre nouveauté, les élections se dérouleront après un assainissement du fichier électoral grâce aux nouvelles technologies et à l’établissement du registre national de l’état civil qui permettent d’éviter la double inscription des électeurs. Les élections législatives seront, en outre, suivies par plus de 300 observateurs de la Ligue arabe, de l’Union africaine (UA), de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), de l’Union européenne (UE) et des Nations unies. De nombreux meetings ont été animés par les leaders des partis politiques durant la campagne électorale (du 9 au 30 avril), au cours de laquelle divers thèmes ont été abordés, avec un dénominateur commun : l’appel aux électeurs à se rendre massivement aux urnes compte tenu du caractère crucial de ces élections. La préservation de la stabilité et de l’unité du pays, l’élection de compétences au sein d’une Assemblée «crédible», l’approfondissement des réformes économiques, la relance de l’agriculture, la «reconstruction d’un consensus national» ou la promotion de la jeunesse, ont été parmi les thèmes récurrents de cette campagne. Dressant le bilan de la campagne électorale, le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections, Abdelwahab Derbal, a indiqué qu’elle s’est caractérisée par le «calme et un discours responsable», à l’exception de certains dépassements à mettre sur le compte de la «concurrence électorale». Le président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), Zouaoui Benhamadi, a, pour sa part, constaté, à propos de la couverture médiatique de la campagne, qu’aucune plainte ou dépassement n’ont été enregistrés, qualifiant ce fait d’«honorable» au vu de la jeune expérience des chaînes de télévision (privées) autorisées à couvrir l’événement. Il a souligné que les chaînes de télévision, publiques ou privées, ont «travaillé en toute liberté». A cet effet, 500 000 agents encadrant plus de 65 000 centres et bureaux de vote, répartis à travers les 48 wilayas du pays et les 4 zones géographiques à l’étranger, sont mobilisés pour assurer le bon déroulement de ce rendez-vous électoral qui verra l’élection de 462 députés, dont 8 représentant la communauté nationale établie à l’étranger. Le vote pour la communauté nationale à l’étranger (955 426 électeurs) et dans les zones éparses (bureaux de vote itinérants) a commencé le 29 avril, conformément aux dispositions de la loi relative au régime électoral. Dans un message à la nation, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en a appelé à l’attachement des citoyennes et des citoyens à l’Algérie pour participer massivement aux élections législatives et «contribuer ainsi à la stabilité du pays et la progression de la démocratie».