La croissance économique de l’Algérie devrait atteindre un taux de 4,5 % en 2025, tandis que la croissance hors hydrocarbures serait de 5%, selon les prévisions du Projet de loi de finances (PLF) pour l’année prochaine.
Ainsi, le produit intérieur brut (PIB) devrait se situer, en valeur nominale, à 37.863 milliards DA (278,71 milliards de dollars) en 2025, passant à 40.850,54 mds DA (300,71 mds USD) en 2026 et à 41 859,30 mds DA (308,13 mds USD) en 2027, selon les chiffres du PLF 2025 présenté lundi par le ministre des Finances, Laaziz Faid, devant l’Assemblée populaire nationale (APN), lors d’une séance plénière. Concernant la croissance réelle par secteur d’activité, le PLF prévoit un taux de 6,2 pour le secteur industriel, 4,4% pour l’agriculture de 4,4%, 4,3% pour le BTPH, tandis que le secteur des hydrocarbures devrait connaître une croissance de 2,4%.Dans le cadrage macroéconomique et budgétaire du PLF 2025 et les prévisions prévues pour 2026-2027, qui prend en considération l’évolution du contexte national ainsi que la conjoncture économique internationale, le prix de référence fiscal du baril de pétrole brut retenu est de 60 dollars (USD), alors que le prix du marché du baril est maintenu à 70 USD sur toute la période 2025-2027. Les dépenses budgétaires devraient se situer à 16.794,61 milliards DA en 2025, en hausse de 9,9% par rapport à l’année 2024 (LF), tandis que les recettes budgétaires devraient s’améliorer en 2025 de 3,5% par rapport aux prévisions de clôture de l’année 2024, pour atteindre 8.523,06 mds DA tirée essentiellement par l’évolution de 9% des recettes fiscales. En matière de fiscalité pétrolière inscrite au budget 2025, elle atteindra un montant de 3.453,96 mds DA, a précisé le ministre des Finances lors de la même présentation.
Hausse de 11,4% de la masse salariale
Les recettes budgétaires hors fiscalité pétrolière devraient marquer un accroissement de 7,3% en 2025, tirées principalement par l’évolution des impôts de toute nature, des revenus des domaines de l’Etat et des produits divers de budget, est-il mentionné dans le rapport de présentation du PLF. Compte tenu des niveaux prévus des recettes et des dépenses budgétaires, le déficit budgétaire devrait atteindre, par contre, un montant de 8.271,55 mds DA (soit 21,8% du PIB) en 2025. Quant au déficit global du Trésor, il atteindra 9.221,55 mds DA (24,4% du PIB) en 2025, contre 7.909,66 mds DA (22,2% du PIB) en clôture de l’année 2024.Le montant des crédits proposés au titre de l’exercice 2025 s’élèvera, quant à lui, à 15.816,51 mds DA en AE (autorisations d’engagement) et 16 794,61 mds DA en CP (crédits de paiement), indique le même texte qui précise que les dépenses de personnel pour 2025 seraient de 4.445,78 mds DA en AE et en CP, en soulignant que le nombre global d’emplois à pourvoir serait de 97.030 postes.S’agissant de la masse salariale, le montant prévu pour 2025 s’élève à 5.843 mds DA, représentant 34,79% du total du budget de l’Etat, avec une augmentation de 598 mds DA, soit +11,4% par rapport à 2024.Au titre des dépenses de fonctionnement des services, le PLF prévoit un budget de 426,23 mds DA (services centraux et déconcentrés), tandis que les crédits proposés au titre des dépenses d’investissement s’élèvent à 2.206,32 mds DA en autorisations d’engagement et 3.128,32 mds DA en crédits de paiement.Concernant les dépenses de transfert, elles atteindraient un montant de 5.872,37 mds DA alloués en AE et 5.928,18 mds DA en CP, couvrant notamment les subventions aux produis de large consommation pour 659,96 mds DA, tels les céréales (348,96 mds DA), le lait (100 milliards DA), l’eau dessalée (88 mds DA), le soutien à l’énergie (23 mds DA), en plus de 100 mds DA pour la stabilisation des prix du sucre et de l’huile.
Plusieurs mesures pour soutenir l’investissement et promouvoir l’économie nationale
Le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025, présenté lundi par le ministre des Finances, Laaziz Faid, devant l’Assemblée populaire nationale (APN), en séance plénière, prévoit plusieurs mesures visant à promouvoir l’investissement et à soutenir l’économie nationale.Dans ce cadre, le projet de loi propose d’autoriser le Trésor public à émettre des titres « sukuk souverains », permettant aux personnes physiques et morales de participer au financement des infrastructures et/ou des équipements publics marchand de l’état, avec l’exemption de l’Impôt sur le revenu global (IRG) et l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) pour une durée de cinq ans, des produits de ces Sukuk, émis par le Trésor ou négociés dans un marché organisé.S’ajoute à cela, une exemption des droits d’enregistrement et de publicité foncière, pour une durée de cinq ans, des Sukuk souverains, pendant toute la durée de leur maturité.Le PLF 2025 prévoit également la reconduction pour une période de cinq ans de l’abattement de 50 % en matière d’IRG et d’IBS au profit des revenus réalisés dans les wilayas d’Illizi, Tindouf, Adrar,Tamanrasset, Timmoun, Bordj Badji Mokhtar, In Salah, In Guezzam et Djanet.Le texte propose aussi l’exonération de la TVA, pour une période de deux ans, des biens amortissables acquis par les sociétés de production, au transport, à la distribution, à la commercialisation de l’électricité et du gaz par canalisation, destinés à être affectés directement à l’exploitation.
Augmentation du capital du FNI
Concernant l’encouragement de l’entreprenariat et de l’innovation, un abattement correspondant à 30 % du bénéfice comptable, dans la limite de 200 millions de dinars, est prévu dans le projet de loi, au titre des dépenses effectuées dans le cadre de la recherche et du développement en entreprise et celles engagées dans le cadre des programmes d’innovation ouverte réalisés avec les start-up et les incubateurs, pour la détermination du bénéfice imposable. En outre, il est prévu d’exonérer des droits d’enregistrement, les contrats portant constitution de sociétés créées par les détenteurs du label « Projet innovant », ainsi que l’acquisition de biens immobiliers par les start-up et incubateurs en vue de la création d’activités industrielles. Le texte propose aussi la prorogation des exonérations fiscales accordées aux incubateurs pour une période supplémentaire de deux ans, en cas de renouvellement de leur label.Il prévoit aussi d’étendre la possibilité de réaliser des opérations d’importation d’alcools, réservée actuellement au seul service des alcools relevant du ministère des finances, aux sociétés commerciales détentrices d’un registre de commerce d’importateur et celles utilisatrices de ces alcools dans le cadre de leur activité de production, avec souscription d’un cahier des charges.S’agissant de la production d’huile de soja brute, il a été proposé de proroger jusqu’au 31 décembre 2025, du délai à partir duquel les importateurs/transformateurs doivent, sous peine de perdre le bénéfice de la compensation et des exonérations douanières et fiscales, accordées à l’importation, entamer le processus de production de cette matière première (huile brute de soja), ou de l’acquérir sur le marché national.Dans le volet de la numérisation, le projet de loi prévoit l’exonération de la TVA et des droits de douane, des terminaux de paiement électronique (TPE) et des kits destinés à l’assemblage de ces terminaux, jusqu’au 31 décembre 2027.Par ailleurs, le texte propose d’augmenter de 150 milliards à 275 milliards de dinars, le capital du Fonds national d’investissement (FNI) et d’étendre la garantie accordée par le Fonds de garantie des crédits au PME (FGAR), aux banques et aux établissements financiers, à l’ensemble des crédits consentis (actuellement prévue uniquement pour les crédits d’investissements).Le projet de loi de finances comprend également des mesures visant à encadrer, sur le plan douanier, les activités économiques exercées dans les zones franches et à définir les mécanismes de contrôle douanier des marchandises au niveau de ces zones.Dans le domaine de l’exportation, il est prévu dans le cadre du PLF 2025 d’autoriser d’exportation de pièces de rechange des appareils électroménagers jusqu’à concurrence de 2% de la valeur totale des exportations par an, dans le cadre de la garantie service après-vente, ainsi que la réexportation des pièces de rechange des appareils électroménagers importées pour un usage professionnel, en dehors des services après-vente, à condition que sa valeur soit égale ou supérieure à la valeur d’achat.
Davantage d’incitations fiscales, élargissement de l’assiette, pas de nouveaux impôts
Le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025 consacre l’élargissement de l’assiette fiscale et introduit plusieurs incitations et dispositions de simplification au profit de diverses activités économiques, sans inclure de nouveaux impôts.Ainsi, le PLF 2025, présenté hier par le ministre des Finances, Laaziz Faid devant l’Assemblée populaire nationale (APN), a étendu, au titre de l’élargissement de l’assiette fiscale et de la mobilisation des ressources, la liste des activités qui seront désormais soumises au régime d’impôt forfaitaire unique (IFU), en comprenant plusieurs secteurs.Il s’agit notamment des entreprises de collecte, de traitement et de distribution de tabacs en feuilles, des traiteurs et catering, les activités de la location des salles des fêtes, le commerce de détail dans les grandes surfaces, la location de véhicule, d’engins et matériels, d’agence de voyages et de tourisme, d’agence de publicité et de communication, de formations et enseignements divers, ainsi que l’activité de l’agent général et courtier d’assurance.Le texte prévoit aussi de soumettre le commerce des pierres précieuses (diamant, saphir, rubis et émeraude) à la taxe intérieure de consommation (TIC) au taux de 30%.Dans le domaine de la mobilisation des ressources, il a été proposé l’extension de l’application de la taxe de domiciliation bancaire (TDB) au taux de 5%, aux redevances de marque et d’utilisation, à l’exception de celles portant sur des logiciels et progiciels informatiques ainsi que les frais d’adhésion et des abonnements à l’étranger. Le PLF 2025 comprend également la réaffectation d’une quote-part de 50% du produit de la taxe annuelle d’habitation, au profit des wilayas, pour couvrir les charges relatives à la réhabilitation du parc immobilier situé dans le périmètre des communes et n’appartenant pas à ces dernières. Aussi, le projet de loi contient le versement, au budget de la wilaya d’Alger, d’un taux de 16% de la quote-part de la taxe sur les produits pétroliers ou assimilés (TPP) revenant à ses communes, en contrepartie des missions de service public prises en charge par la wilaya au profit de ses communes. Dans le même sillage, il a été également proposé la révision à la hausse de 1.000 à 10.000 DA du tarif du droit de timbre, perçu à l’occasion de la délivrance ou d’annulation des dérogations sanitaires d’importation, par les services vétérinaires commissionnés et assermentés auprès des tribunaux.