Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devra apporter aujourd’hui à partir de 14h les réponses et les éclaircissements nécessaires aux questions et interrogations suscitées par les membres de la chambre haute du Parlement lors du débat général autour du plan d’action du gouvernement.
Ouyahia aura à cette occasion l’opportunité de faire valoir les arguments qu’il a avancés pour une sortie de la crise socioéconomique qui secoue le pays. Les membres du Conseil de la nation ont salué, lundi, à Alger, les mesures contenues dans le plan d’action du gouvernement, présenté, lundi, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, particulièrement les réformes devant être appliquées dans le secteur des finances et les nouvelles mesures prises pour soutenir la croissance, demandant par ailleurs des éclaircissements sur le mécanisme de financement interne non conventionnel.
Les sénateurs intervenant à l’issue de la présentation du plan d’action du gouvernement, ont unanimement mis en avant la pertinence et l’efficacité des mesures prises par le gouvernement pour faire face à la crise économique et financière actuelle. Ils ont appelé par ailleurs le gouvernement à fournir davantage d’éclaircissements quant à sa décision d’amender la loi sur la monnaie et le crédit pour permettre à la Banque centrale d’emprunter au Trésor public des sommes devant être injectées dans l’économie nationale en vue de financer les projets programmés et relancer la croissance dans les différents secteurs. Les différentes interventions des membres du conseil de la nation ont été axées sur les problèmes et questions intéressant leurs wilayas respectives, dans les secteurs de l’Education, de la Santé, de l’Habitat, de l’Agriculture et des Travaux publics.
Le plan d’action qui a suscité un large débat au niveau du Conseil de la nation, est considéré par le Premier ministre comme une véritable feuille de route pour la poursuite de la mise en œuvre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui s’articule autour de plusieurs axes, notamment la consolidation de la démocratie, la préservation des acquis sociaux et la promotion d’une économie diversifiée libérée de la dépendance aux hydrocarbures. Il s’agit également de préserver la sécurité, la stabilité et l’unité du pays ainsi que la modernisation de la gouvernance.
A travers ce plan, le gouvernement œuvrera à la consolidation des progrès réalisés dans le développement humain, la préservation du potentiel de défense nationale ainsi que l’animation d’une politique étrangère définie par le président de la République dans le respect des constantes diplomatiques du pays. Dans ce contexte, le gouvernement s’engage à poursuivre la politique nationale de développement social à travers notamment la promotion des secteurs de l’éducation, de la santé, la préservation du système de la sécurité sociale, la réduction du taux de chômage, la préservation de la politique de solidarité nationale ainsi que la promotion de la femme et de la jeunesse.
Au volet économique, le gouvernement, a prévu une série de mesures visant à améliorer la gouvernance financière du pays, en passant par la modernisation de l’administration des finances, du secteur bancaire et du marché financier, dont notamment une nouvelle mesure qui consiste au recours exceptionnel et transitoire au financement non conventionnel destiné exclusivement au budget d’investissement. Pour ce qui est des finances publiques, la démarche du gouvernement s’articule sur trois axes, à savoir la maîtrise de la dépense publique, l’amélioration de la collecte des ressources fiscales ordinaires, ainsi que l’amélioration de la gestion du domaine public de l’Etat. A cet égard, le gouvernement poursuivra la démarche de redressement des équilibres du budget de l’Etat, en s’appuyant sur la feuille de route adoptée par le Conseil des ministres en juillet 2016, laquelle prévoit plusieurs réformes qui se déclinent à travers une réforme de l’administration fiscale pour améliorer les recouvrements, la mise en place de la fiscalité locale, une gestion pluriannuelle du budget de l’Etat, une rationalisation des dépenses publiques limitant au maximum les dépenses de fonctionnement et une réforme de la politique des subventions publiques.
S’agissant du recours au financement non conventionnel, il sera dédié exclusivement vers le budget d’investissement de l’Etat et non pas vers les dépenses de fonctionnement. Dans le but de maîtriser les dépenses budgétaires, la démarche du gouvernement s’appuiera sur la rationalisation des dépenses publiques de subventions au profit de la population. L’amélioration de l’environnement des affaires et la facilitation des investissements productifs des biens et services figurent également parmi les priorités du plan d’action du gouvernement en vue de maintenir la dynamique de la croissance et la progression dans le développement des exportations hors secteur des hydrocarbures.
Tout en exprimant la détermination de l’Exécutif à poursuivre le développement socioéconomique du pays dans le cadre de la mise en œuvre du programme du président de la République, Ahmed Ouyahia avait affirmé que le gouvernement allait convaincre le peuple et l’opposition par «le travail et avec des preuves», assurant que l’Algérie poursuivra son développement économique et social sous la conduite du président Abdelaziz Bouteflika «malgré les critiques de l’opposition».