«Sur la route de Séfar, la ville énigme de l’histoire», une exposition de photographies-documentaire d’Omar Dib, a été inaugurée, avant-hier, à Alger, avec la mise en valeur de l’univers minéral de ce site, situé dans le parc du Tassili N’Ajjer.
Visible jusqu’au 15 février prochain dans le hall de l’hôtel Sofitel, l’exposition présente vingt et une photographies sans titres, en couleurs et aux différents formats, (90 cm x 60 cm) et (150 cm x 100 cm), mises en toiles par l’artiste, offrant au regard du visiteur l’étendue de ce site «somptueux», classé en 1988 «Patrimoine mondial de l’humanité». Caractérisé, selon l’artiste, par la «pureté de ses atmosphères» et l’«absence de poussière lumineuse», le site de Séfar est présenté dans une série de prises de vues reproduisant l’état naturel du site, sans retouches aucunes, s’étalant dans le profond silence des lieux, à travers une importante zone aux reliefs rocailleux qui forment un grand labyrinthe aux multiples sentiers étroits. Ordonnant son rendu en deux parties, Omar Dib a choisi de mettre en valeur dans un 1er volet intitulé «Sefar noire», la splendeur de ce site au crépuscule, à travers une dizaine de toiles présentées à différents angles de vue, avec parfois la clarté des étoiles scintillantes de la nuit, pour voir s’enchaîner dans le même élan de beauté, «Sefar blanche», une série d’autant de toiles, restituant les reflets et les ombres des reliefs sous le soleil écrasant du jour. Suggérant les «prémices d’une ville antérieure», des photographies fixent le regard du visiteur et suspendent le temps aux portes et au cœur de Sefar, alors que d’autres se focalisent sur l’entrée de «Tamrit» et «Ihrir» ou invitent à visiter les alentours de ce site «magique». Un avant-goût sur l’exposition, préparée depuis 2015, est proposé par l’artiste à travers la projection en boucle d’un court documentaire qui revient, à travers des prises de vues en hauteur, sur la splendeur et la beauté du site, appuyé d’une fresque de 230 cm x 90 cm, rassemblant quelques peintures rupestres, montrant entre autres, des mouflons, la représentation d’une divinité, ou racontant, une scène de chasse, une autre de dressage de dromadaire, ou encore la naissance d’un bébé. Né en 1990, Omar Dib est un photographe autodidacte, passionné de paysages et de sites d’Algérie dans leur beauté plurielle. Sillonnant et scrutant avec un regard de grand amoureux ces lieux autochtones et leurs «somptueux décors naturels», il entend dédier son œuvre à «la protection du patrimoine algérien et à la sauvegarde de son histoire». Préférant le désert algérien, qui représente, selon lui, «son refuge» de prédilection et son «inégalable» source d’inspiration, l’artiste apprécie dans la pratique de sa passion, «le traitement de l’image», peut-on lire sur le document de présentation. Omar Dib compte à son actif deux expositions, «Au cœur du désert» (2017) et «Quelque part en Algérie» (2018) avec 60 et 50 photographies respectivement.
Benadel M.