Les prix du pétrole montaient hier en cours d’échanges européens alors que la tension grimpe dans le Golfe après la dénonciation par Ryad et Abou Dhabi d' »actes de sabotage » contre des navires transporteurs d’or noir.
Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 71,86 dollars à Londres, en hausse de 1,24 dollar par rapport à la clôture de vendredi. A New York, le baril américain de WTI pour le contrat de juin gagnait 90 cents à 62,56 dollars.
Tôt hier, les autorités d’Arabie saoudite ont rapporté des « actes de sabotage » ayant endommagé des navires saoudiens au large des Emirats arabes unis. Dimanche, les Emirats avaient eux fait état d' »actes de sabotage » contre quatre navires commerciaux de différentes nationalités, à l’est de l’émirat de Fujairah, sans identifier les auteurs mais en qualifiant l’évènement de « grave ». Les deux alliés n’ont cependant pas émis d’hypothèse sur les responsables de ces actes. Avec « la montée des tensions dans la région, alors que les Etats-Unis s’efforcent de réduire les exportations iraniennes de brut à zéro et d’écraser leur économie, il y a un vrai risque pour le marché pétrolier », a prévenu Craig Erlam, analyste chez Oanda. L’Arabie saoudite et ses alliés, dont les Emirats arabes unis, ont affirmé leur volonté d’augmenter leur production si le marché souffrait d’un déficit de l’offre en raison des sanctions américaines, promesses qui avaient attisé la colère de Téhéran. « Les craintes que l’offre de pétrole ne soit encore réduite ont conduit les prix du Brent au-dessus des 71 dollars », ont résumé les analystes de Commerzbank. Dans ce contexte, les pertes provoquées la semaine dernière par la montée des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis étaient effacées. « L’année dernière, quand les premières sanctions avaient été échangées entre les deux pays, le marché n’avait pas cillé » sur le long terme, a rappelé Tamas Varga, analyste chez PVM. « Le marché chinois peut souffrir, mais la soif de pétrole de ses consommateurs reste insatiable ».