La demande mondiale de pétrole devrait encore fortement croître cette année, à un rythme s‘approchant de 1,6 million de barils par jour, a estimé Patrick Pouyanné, P-DG de Total, rapporte mercredi, Reuters sur son site officiel.
S’exprimant lors d’une conférence à Londres, il a également dit anticiper une nouvelle vague d‘investissements dans l’industrie du pétrole et du gaz de schiste aux Etats-Unis, étant donné que les producteurs américains « se couvrent comme des fous » contre une baisse des cours du brut, rapporte la même source. Si les cours pétroliers ont été multipliés par deux depuis un creux de 12 ans touchés l‘année dernière, ils sont encore inférieurs de quelque 100% par rapport à leurs derniers pics de 2014. D’après le PGD de Total, la chute du nombre de nouveaux projets en développement provoquée par l‘effondrement des cours il y a trois ans pourrait conduire à une pénurie de l’offre de pétrole après 2020.
Le Brent à plus de 58 dollars à Londres
Sur le marché, les prix du pétrole se redressaient hier en cours d’échanges européens, du fait des données encourageantes sur les réserves américaines de brut pour la semaine dernière avant les chiffres officiels attendus dans la journée. En fin de matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 58,35 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 47 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour le contrat de novembre gagnait 20 cents à 52,08 dollars. En effet, selon l’API, les réserves américaines de brut avaient baissé de 7,13 millions de barils la semaine dernière, soit le recul le plus marqué depuis août. Ces données étaient vues comme de bon augure avant le rapport officiel du département américain de l’Energie (DoE) pour la semaine close le 13 octobre. Selon la prévision médiane des analystes interrogés par l’agence Bloomberg, les stocks américains de brut devraient avoir baissé de 3,25 millions de barils, ceux d’essence s’être étoffés de 1,05 million de barils et les réserves de produits distillés avoir diminué de 1,45 million de barils. En outre, les investisseurs restaient prudents vis-à-vis de la situation en Irak, même si Baghdad a repris le contrôle de la région pétrolifère de Kirkouk, dans le nord du pays, que les forces kurdes contrôlaient. « La production de pétrole des champs de Kirkouk (environ 500.000 barils par jour) devrait rapidement se reprendre mais il reste à voir si les Kurdes vont permettre à ce pétrole – provenant d’un territoire dont ils se sont retirés mais dont ils estiment qu’il leur revient – d’être transporté à travers des territoires sous leur contrôle », ont relevé les analystes de Commerzbank. Le ministre irakien du pétrole Jabbar al-Louaibi a demandé mercredi au géant pétrolier BP « de prendre au plus vite les mesures nécessaires pour développer les infrastructures pétrolières de Kirkouk ». BP avait établi une base dans la région afin de chercher à développer les champs de Baba Gargar et Havana mais avait dû cesser son travail lorsque les combattants kurdes s’étaient emparés des champs en 2014.