Pénurie de farine: Youcef Kalafat dément formellement

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Le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB) est formel : «Il n’y a pas de pénurie de farine. Elle est disponible, partout, à l’échelle nationale». Une information relayée par les boulangers et donnée par les médias nationaux a fait état d’une pénurie de farine que dément Youcef Kalafat.

Il affirme n’avoir été contacté par aucun boulanger à ce sujet. «Je suis le premier à être tenu au courant de défaillances quand elles existent», confie-t-il. «Dans les minoteries où les boulangers doivent s’approvisionner, le produit est disponible», assure-t-il. «Et les minoteries doivent respecter les livraisons de farine subventionnée». Cependant, chez les grossistes, qui, eux aussi, s’alimentent auprès des minotiers à des quantités moins importantes, il y a souvent des ruptures de stock. Plus explicite, il affirme que les minotiers sont tenus de satisfaire toutes les quantités demandées par les boulangers avant de livrer la farine aux grossistes. «Mais il y a lieu de signaler que des boulangers préfèrent s’approvisionner chez les grossistes qui ne délivrent pas de factures pour échapper aux impôts», déplore Kalafat. «Le comble de l’ironie, ils payent la marge bénéficiaire des grossistes, qui est beaucoup plus élevée que la part des impôts.» Selon lui, la pénurie dont parlent les boulangers concerne les grossistes et non les minoteries. Pour lui, «les offres d’écrasement de blé tendre destiné à la farine subventionnée sont largement suffisantes».

Le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, accuse les minotiers de détournement du produit, au profit de l’industrie agroalimentaire (fabricants de biscuits et gaufrettes…). Il évoque également la ruse de ces derniers pour augmenter leurs prix. «Les minotiers spéculent autour d’une pénurie, pour imposer leur diktat et vendre la farine plus chère», soutient-il. Kalafat écarte complètement cette explication. Le vrai problème des boulangers est la marge bénéficiaire (20%), jamais revue à la hausse, malgré l’augmentation des prix des matières essentielles dans la confection du pain (améliorant, sel, huile, frais) et les charges sociales (CASNOS). Selon lui, la marge bénéficiaire des boulangers est encore «faible» en dépit de la subvention de la farine, matière essentielle dans la fabrication du pain. Kalafat soutient qu’une augmentation permettra d’éviter la fermeture de boulangeries en raison de l’impossibilité de poursuivre l’activité. «Le prix actuel de la baguette ne reflète pas son coût réel», rappelle-t-il. Il déplore enfin le fait que «les autorités concernées n’aient pris aucune initiative pour répondre à cette revendication qui conditionne la survie de plusieurs boulangeries».