Peinture et Arts plastiques à Bou Saada: La « Cité du bonheur », un vivier pour l’expression artistique

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Photo conception L'Echo d'Algérie@

Offrant une luminosité légendaire  et une exceptionnelle gamme de couleurs, Boussaâda n’a cessé d’inspirer les  artistes d’Algérie et d’ailleurs, en particulier les artistes peintres,  dont de nombreux orientalistes l’ayant immortalisée dans leurs singulières  œuvres.

Depuis le siècle dernier, cette attrayante localité des Hauts-plateaux et  à la porte du sud n’a cessé de captiver les artistes de tous bords qui y  ont trouvé une source intarissable pour leur créativité, grâce à de rares  atouts naturels : une luminosité exceptionnelle et une généreuse gamme de  couleurs. La conjugaison de ces éléments octroyant à Bou Saâda une âme  propice à l’expression artistique et un souffle empreint de poésie, voire  de spiritualité.  Si bien que la région a été privilégiée pour servir de décor à des  réalisations cinématographiques étrangères dans l’un de ses sites les plus  prisés: le « Moulin Ferrero », décliné en une succession de canyons à la  beauté époustouflante. Il s’agit des films « Samson et Dalila » et « d’Homme à  Homme », respectivement de l’Américain Cecil. B De Mille (1949) et du  français Christian-Jaque (1948). De nombreux films algériens ont également été tournés dans cette oasis et   ses environs après l’indépendance, à l’exemple de « Trois pistolets contre  César », le seul western à l’actif du cinéma algérien, coréalisé en 1966 par  Enzo Péri et Moussa Haddad. Dans les années 70, un bonne partie du film « Les vacances de l’inspecteur  Tahar » a été également tournée à Bou Saada. Cela étant, c’est aux Arts plastiques que cette partie du Hodna est le  plus associée pour avoir influencé nombre d’artistes nationaux et  étrangers, le plus emblématique étant le plasticien français Alphonse  Etienne Dinet, qui portait le nom de Nasreddine après sa conversion à  l’islam.

Des orientalistes conquis

En plus de ce maître incontesté du style figuratif, quelques dizaines  d’autres orientalistes voyageurs de diverses nationalités ont peint  Bou Saâda: après Dinet, c’est le belge Edouard Vershafelt (1874-1955) qui  consacrât le plus d’œuvres à cette cité. Citons également, dans ce registre, les Français Maxime Noiré (1861-1927),  Eugéne Giraradet (1853-1907), Constant Louche (1880-1965), Jules Taupin  (1863-1932), ainsi que l’Américaine Juanita Guccione, (1904-1999) etc… De par ses particuliers atouts, Bou Saâda n’a pas manqué, par ailleurs, de  constituer un vivier pour des plasticiens algériens, dont nombreux sont  issus de la région, à l’instar de Zohir Dahmani, Brahim Abdeldjabar, Fatma  Tebbouci, Abdelaziz Abdelmalek, Lebcir Mohamed Tewfik, Bensalah Ishak,  Debabi Abdenour, Turki Mourad, Slimani Saïd, Bensalem Samir, Abdelmoumen  Mahmoudi, Djamel Toumi et Mme Benadel Ouahiba . Subjugué par l’attrait de Bou Saâda et ses alentours, Zohir Dahmani a  quitté son pays de naissance, la France, pour s’adonner à sa passion sur la  terre de ses ancêtres et choisi de mettre son talent au service d’artistes  en herbe, en enseignant les Arts plastiques à la maison de la culture  d’Eddis, dans la commune de Ouled Sidi Brahim.

Une pépinière pour les talents en herbe

« En tant que plasticiens, nous avons le devoir de préparer la relève,  d’encourager et de soutenir les talents naissants pour qu’elles trouvent  leurs voies dans ce domaine « , souligne Brahim Abdeldjabar, un autre  artiste natif de la région. Fonctionnaire au musée Dinet, il explique que  la plupart des créations des peintres orientalistes ont été réalisées sur  différentes époques dans le triangle Boussaâda-Laghouat-Biskra, mais que la  « Cité du bonheur » qui a le plus passionné ces créateurs. Pour perpétuer le legs de Dinet et encourager les vocations potentielles à  se révéler, un atelier de dessin se charge de leur encadrement, au sein  même du musée national Etienne Dinet à Bou Saâda. « Nous avons un potentiel considérable de jeunes prodiges. Ce qui confirme  l’attrait qu’exerce cette localité sur ses habitants et son impact sur  leurs propensions artistiques. Qui sait, peut-être qu’en un petit Bou Saadi  sommeille un futur Dinet ! », relève Mme Ismahane Zehani, professeur de  dessin, confiant que les filles y sont majoritaires et les « plus  volontaires » à évoluer.